Le prince Al-Walid ben Talal, via sa société Kingdom Holding, a annoncé la réouverture du prestigieux hôtel Four Seasons de Beyrouth, prévue pour le début de l’année 2026. Cette annonce, relayée sur la plateforme X (anciennement Twitter), a été qualifiée par le prince de « symbole d’un nouvel avenir pour le Liban », sous la présidence de Joseph Aoun. Ce projet ambitieux marque une étape importante dans la reconstruction d’un pays en proie à une profonde crise économique et politique.
Un hôtel prestigieux fermé dans un contexte de crise
Inauguré en 2010, le Four Seasons de Beyrouth, situé en plein cœur de la capitale libanaise, a rapidement acquis une réputation internationale, devenant une destination prisée des voyageurs fortunés et des élites locales. Cependant, l’hôtel a cessé ses activités en 2020, frappé de plein fouet par une conjoncture difficile marquée par plusieurs crises successives :
- Explosion du port de Beyrouth : En août 2020, l’explosion dévastatrice du port, située à quelques kilomètres de l’hôtel, a gravement endommagé ses infrastructures. Les vitrines soufflées et les dommages structurels majeurs ont contraint la direction à fermer temporairement ses portes pour garantir la sécurité de ses clients et employés.
- Crise économique : Depuis 2019, le Liban traverse l’une des pires crises économiques de son histoire. L’effondrement de la monnaie locale, l’hyperinflation et les restrictions bancaires ont mis à mal le secteur hôtelier, rendant impossible l’entretien et l’exploitation de nombreux établissements de luxe.
- Pandémie de COVID-19 : Comme dans de nombreux pays, la pandémie a exacerbé les difficultés du secteur touristique, déjà affaibli par l’instabilité politique et les troubles sociaux au Liban.
Un projet ambitieux pour un nouvel élan
Selon le prince Al-Walid ben Talal, le Four Seasons de Beyrouth sera entièrement reconstruit et réhabilité par la société Kingdom Beirut SAL, filiale de Kingdom Holding. Il promet que l’hôtel respectera les « dernières normes mondiales de luxe et d’excellence ». Une fois rénové, le Four Seasons de Beyrouth ambitionne de figurer parmi les complexes hôteliers les plus prestigieux et attractifs du monde.
Le projet s’inscrit également dans une vision plus large de revitalisation économique et touristique pour le Liban. En choisissant d’investir massivement dans ce symbole de l’hospitalité de luxe, Al-Walid ben Talal envoie un message fort : celui d’une confiance retrouvée dans le potentiel du pays, malgré ses défis.
Un contexte politique et économique délicat
Cette annonce intervient alors que le Liban tente de se relever après des années de crise. Sous la présidence de Joseph Aoun et avec la nomination de Nawaf Salam comme Premier ministre, des espoirs naissent quant à une relance économique et une reconstruction des infrastructures essentielles.
Cependant, les défis restent immenses. Le secteur touristique, pilier traditionnel de l’économie libanaise, peine encore à retrouver son dynamisme d’antan. La confiance des investisseurs étrangers, érodée par la corruption et l’instabilité, doit être restaurée. Dans ce contexte, des projets comme celui du Four Seasons représentent une opportunité de redonner espoir à une population qui lutte pour retrouver une vie normale.
Un impact attendu sur l’économie et le tourisme
La réouverture du Four Seasons pourrait avoir des retombées positives sur plusieurs plans :
- Relance de l’emploi : La rénovation et l’exploitation de l’hôtel devraient créer des centaines d’emplois directs et indirects dans les secteurs de la construction, de l’hôtellerie et des services.
- Attirer les touristes étrangers : En repositionnant Beyrouth comme une destination de luxe, le Four Seasons pourrait attirer une clientèle internationale et contribuer à redynamiser le tourisme, un secteur crucial pour l’économie libanaise.
- Renforcer la confiance des investisseurs : Ce projet ambitieux pourrait également encourager d’autres investisseurs à suivre l’exemple d’Al-Walid ben Talal, en misant sur le potentiel de relance du Liban.
Un symbole de résilience pour le Liban
La fermeture du Four Seasons en 2020 a été perçue comme un coup dur, symbolisant la profondeur de la crise libanaise. Sa réouverture, prévue en 2026, se veut au contraire le symbole d’un renouveau. Al-Walid ben Talal a exprimé son optimisme quant à l’avenir du Liban, déclarant : « Avec ce projet, nous voulons marquer un nouvel âge pour le Liban. »
Pour beaucoup, ce projet incarne l’espoir d’un pays qui aspire à tourner la page des épreuves et à rétablir sa place sur la scène régionale et internationale. Reste à savoir si cet élan pourra s’accompagner de réformes structurelles et d’une stabilisation politique durable, conditions sine qua non pour transformer cette ambition en réalité.
