Des enquêteurs libanais à Paris après des allégations de viol contre l’ambassadeur

La France a demandé au Liban de lever l’immunité diplomatique de Rami Adwan

Une délégation libanaise doit se rendre à Paris mardi pour s’entretenir avec des diplomates et des employés de l’ambassade du Liban à la suite d’accusations de viol et de violence contre l’ambassadeur Rami Adwan.

Les autorités françaises ont demandé lundi au Liban de lever l’immunité diplomatique de M. Adwan.

“La délégation s’entretiendra également avec les autorités françaises concernées si nécessaire”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères par intérim, Abdullah Bou Habib, au National.

Cela survient après que deux anciens employés de l’ambassade du Liban en France ont déposé des plaintes contre M. Adwan, 47 ans, alléguant des viols et des actes de violence intentionnels.

M. Bou Habib a déclaré que le Liban n’avait reçu aucune communication officielle du gouvernement français sur les allégations contre son ambassadeur, en poste à Paris depuis 2017.

“Ce sont toutes les nouvelles des médias”, a-t-il déclaré.

Il n’a pas précisé si le Liban lèverait l’immunité de M. Adwan, ce qui empêche toute action en justice.

Les conventions internationales sur les relations diplomatiques protègent les diplomates contre les poursuites dans la juridiction du pays où ils sont en poste.

“Compte tenu de la gravité des faits allégués, nous estimons qu’il est nécessaire que les autorités libanaises lèvent l’immunité de l’ambassadeur du Liban à Paris afin de faciliter le travail de la justice française”, a déclaré à l’AFP le ministère français des Affaires étrangères. Vendredi.

L’avocat de M. Adwan, Karim Beylouni , a déclaré à l’AFP que son client “contestait toute accusation d’agression sous quelque forme que ce soit : verbale, morale, sexuelle”.

M. Adwan est connu pour être un proche allié de l’ancien président libanais Michel Aoun, fondateur du Courant patriotique libre (FPM), l’un des plus grands partis chrétiens du Liban.

Il a été nommé chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères par Gebran Bassil, gendre de M. Aoun et aujourd’hui dirigeant du FPM. Il a été ministre de 2014 à 2020.

L’ambassadeur a poursuivi ses études supérieures en France et est diplômé de la prestigieuse École nationale d’administration aux côtés du président français Emmanuel Macron.

Allégations de viol et de violence physique

Selon le journal d’investigation français Mediapart , les accusations ont été portées par deux femmes qui ont déclaré avoir entretenu des relations intimes secrètes avec M. Adwan.

Le premier plaignant, 31 ans, a porté plainte l’an dernier. Elle a accusé M. Adwan de l’avoir violée en 2020 dans ses appartements privés à l’ambassade.

Elle a également déclaré à la police qu’il l’avait frappée à la tête avec un presse-papier en marbre, entraînant de multiples blessures, comme l’attestent les rapports de l’hôpital.

La deuxième plaignante, âgée de 28 ans, a porté plainte pour violences intentionnelles en 2023. Elle a déclaré à la police qu’elle avait subi une série de viols, de violences et d’abus, notamment avoir été traînée au sol par les cheveux et enfermée dans une pièce contre son gré.

Elle a allégué qu’en décembre de l’année dernière, M. Adwan avait tenté de l’étouffer sur un matelas après avoir refusé d’avoir des relations sexuelles avec lui.

M. Adwan a dénoncé à Mediapart “des accusations qui n’ont aucun sens” et a nié tous les incidents rapportés.

Article écrit en anglais par Nada Maucourant Atallah et publié sur https://www.thenationalnews.com/mena/lebanon/2023/06/06/lebanese-investigators-in-paris-after-rape-allegations-against-ambassador/.