Rencontre entre Mohammed bin Zayed et Nawaf Salam
Le président du Conseil des ministres libanais, Nawaf Salam, a effectué une visite officielle à Abou Dhabi où il a été reçu par le président des Émirats arabes unis, Mohammed bin Zayed. La rencontre, tenue dans un cadre solennel, a été marquée par des échanges mettant en avant le renforcement des liens bilatéraux. Le chef du gouvernement libanais a salué les gestes de soutien régulier des pays du Golfe et exprimé sa reconnaissance pour la reprise officielle des flux touristiques émiratis vers le Liban. Cette mesure, annoncée peu après la rencontre, est perçue comme un signal fort de normalisation progressive des relations entre les deux pays.
Selon les déclarations officielles, l’objectif de cette visite était de définir de nouvelles perspectives de coopération dans les domaines de l’économie, de la technologie et de la sécurité. Le président émirati a réitéré son attachement à la stabilité du Liban, qu’il considère comme une condition essentielle pour l’ensemble de la région. Il a souligné la volonté de son pays d’accompagner le Liban dans ses efforts de redressement national.
Appuis logistiques et coopération technique
En parallèle, plusieurs délégations émiraties ont été dépêchées discrètement à Beyrouth au cours des derniers jours. Ces équipes, composées d’experts en sécurité, en infrastructures et en économie, ont entamé des discussions techniques avec leurs homologues libanais. Les sujets abordés incluent la remise à niveau des équipements aéroportuaires, la modernisation des systèmes de surveillance urbaine et la relance des partenariats en matière d’énergie renouvelable.
Des rencontres à huis clos ont été organisées entre les délégations émiraties et les responsables du ministère libanais de l’Intérieur ainsi que de l’armée. Les échanges ont porté notamment sur les besoins en matériel de surveillance pour renforcer les capacités de réponse dans les zones sensibles du pays.
Dans le domaine civil, les Émirats ont également proposé leur soutien à la transformation numérique des services publics. Des discussions ont été ouvertes avec les ministères des Télécommunications et de l’Économie autour de la cybersécurité, des réseaux d’administration et de l’interopérabilité des systèmes informatiques.
Perspective d’investissements croisés
La visite de Nawaf Salam a également permis de relancer le dialogue autour des investissements. Plusieurs projets d’infrastructure ont été identifiés comme prioritaires, notamment dans les secteurs des transports, de l’eau potable et de la gestion des déchets. Des représentants du fonds souverain émirati ont exprimé leur intérêt pour des partenariats à long terme, sous réserve de garanties sur la stabilité institutionnelle et la transparence des procédures.
Des discussions bilatérales se sont tenues en parallèle autour de la Zone économique spéciale de Tripoli, où des propositions ont été faites pour implanter des plateformes logistiques, des unités de transformation agroalimentaire et des centres de distribution régionaux. Un groupe de travail a été chargé d’élaborer les modalités concrètes de mise en œuvre de ces projets.
Un signal politique pour la région
Le calendrier de cette rencontre revêt une dimension politique forte. Elle intervient dans un contexte régional tendu et s’inscrit dans une volonté manifeste des Émirats de jouer un rôle stabilisateur. Le soutien à Beyrouth s’accompagne d’une série de signaux adressés aux autres acteurs du Moyen-Orient sur la position proactive des Émirats dans les dossiers de reconstruction et de coopération régionale.
Des observateurs évoquent déjà l’organisation d’une conférence économique conjointe à Beyrouth. Cette initiative, en cours de négociation, viserait à renforcer la coordination entre les pays du Conseil de coopération du Golfe et le Liban dans des secteurs clés tels que l’investissement productif, les infrastructures durables et les partenariats public-privé.
Déploiement concret dans les prochaines semaines
Des suites opérationnelles sont attendues dans les jours à venir. Des délégations libanaises doivent se rendre à Abou Dhabi pour finaliser plusieurs accords techniques. Des missions de terrain sont également prévues dans les domaines de l’énergie et de la gestion de l’eau. Un accent particulier est mis sur le déploiement de stations photovoltaïques modulaires dans plusieurs régions.
Toutefois, le soutien des Émirats reste conditionné à des engagements réels du Liban en matière de gouvernance. Les réformes attendues concernent notamment la lutte contre la corruption, la modernisation administrative et les nominations dans les postes stratégiques de l’État. Le gouvernement libanais a affirmé sa volonté de fournir les garanties requises.
Un comité de coordination bilatérale est en cours de formation pour superviser la mise en œuvre des projets. Une plateforme de suivi des engagements sera bientôt activée et une mission technique conjointe est attendue à Beyrouth pour valider les priorités d’intervention.
