Le dollar s’échange aujourd’hui contre 97 000 livres libanaises. Voici trois ans, quasiment jour pour jour, le plan Lazard était présenté et le dollar s’échangeait contre 4 000 livres. Ce crime commis par ceux qui ont saboté ce plan acceptable pour le Fonds monétaire international (FMI) se poursuit :
– Le 18 avril dernier, le gouvernement a consacré en catimini la distinction entre anciens fonds (principalement les lollars) et nouveaux fonds (principalement les fresh dollars) faite dans les circulaires n° 150, 151, 158 et 161 de la Banque du Liban (BDL) et qui n’est inscrite ni dans une loi ni dans aucune décision de justice pouvant faire jurisprudence. En effet, par ces circulaires, la BDL a assuré la libre disponibilité des fresh dollars et a imposé un haircut aux déposants qui veulent retirer leurs lollars.
– Le lendemain, la BDL a publié la circulaire n°165 dans laquelle elle a fixé la date du 18 novembre 2019 pour séparer anciens et nouveaux fonds. Cette date correspond au jour où l’Association des banques du Liban (ABL) a annoncé officiellement le contrôle illégal des capitaux, déjà mis en place par les banques dès l’été 2019. La circulaire met en place de nouveaux systèmes de compensation pour l’argent frais (dollars et livres). Ses instigateurs diront que c’est pour réduire l’économie du cash et les problèmes de traçabilité et de collecte fiscale.
La réalité est qu’ils visent à faire redémarrer le secteur bancaire sans le FMI, à faire envoler les prix de l’immobilier et à blanchir le cash en circulation provenant en grande partie de l’économie informelle qui s’est développée aux dépens de l’économie légale.
Pire encore, ils recréent ainsi des dollars frais locaux (échangeables entre les banques et la BDL sans passer par des banques américaines) alors que c’est cette invention frauduleuse (avec le versement d’intérêts fictifs) qui a causé l’effondrement ! Ils cherchent à mettre la main sur les dollars frais après avoir volé nos économies. Pour toutes ces raisons, j’appelle au retrait immédiat de la circulaire n° 165.