L’ambassadrice de l’Union Européenne au Liban, Sandra De Waele, a exprimé jeudi, à l’occasion de la journée de l’Europe, son inquiétude quant à l’implication continue du Liban dans les conflits régionaux, soulignant que le pays ne peut plus se permettre d’être entraîné davantage dans la guerre. Ces déclarations interviennent dans un contexte de tension accrue dans la région, notamment à Gaza et dans le sud du Liban, où l’UE a intensifié ses efforts diplomatiques pour mettre fin aux hostilités.
« Le Liban est en première ligne de ce conflit depuis le 8 octobre », a déclaré De Waele, appelant à une application complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies par toutes les parties concernées. L’ambassadrice a insisté sur la nécessité de travailler vers une désescalade et un règlement diplomatique dans le sud du Liban.
La situation déjà précaire au Liban est aggravée par la guerre au sud, entravant le progrès économique et le processus décisionnel du pays, paralysé par l’absence d’un président de la République et d’un gouvernement pleinement fonctionnel.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a visité Beyrouth la semaine dernière pour annoncer un nouveau paquet de soutien de 1 milliard d’euros destiné au Liban. « Ce nouveau paquet est un engagement politique de l’Union Européenne à fournir un soutien financier prévisible au Liban jusqu’en 2027 », a précisé De Waele. Ce soutien permettra de continuer à financer des secteurs clés tels que la protection sociale, la santé, l’eau et l’éducation, et de soutenir le gouvernement libanais dans la fourniture de services de base aux populations les plus vulnérables.
Ce soutien profitera non seulement aux réfugiés syriens mais aussi, et de plus en plus, aux Libanais eux-mêmes, grâce aux programmes d’assistance sociale financés par l’UE, aux services de santé primaires abordables, à l’accès à l’eau potable et aux écoles publiques réhabilitées.
De Waele a également abordé la question de la présence importante de réfugiés syriens, reconnaissant le fardeau que cela représente. « L’Union Européenne considère que l’avenir des Syriens se trouve en Syrie. Le retour des Syriens chez eux, en sécurité, reste notre objectif ultime, et nous espérons collaborer de manière constructive pour réaliser cet objectif », a-t-elle ajouté, mentionnant un investissement accru dans les voies légales pour que les réfugiés trouvent des opportunités d’emploi en Europe et la continuation de la réinstallation des réfugiés du Liban vers l’Europe pour alléger le fardeau.
Dans les mois à venir, la Délégation de l’UE travaillera également avec le HCR pour développer une approche plus structurée des retours volontaires en Syrie, et soutiendra les Forces armées libanaises, la Sécurité générale et les Forces de sécurité intérieure en fournissant l’équipement et l’expertise nécessaires pour mieux gérer les frontières terrestres et maritimes du Liban.