La publication tardive du rapport budgétaire bimensuel de la Banque du Liban (BDL), attendue pour fin avril mais dévoilée seulement début mai, a révélé une aggravation de la crise financière avec des pertes nouvelles estimées à 326 millions de dollars. Ce retard dans la diffusion des données financières, sans explications fournies, s’inscrit dans une tendance récurrente observée ces derniers mois, alimentant spéculations et incertitudes sur la gestion de l’institution.

Détails préoccupants des finances de la Banque

Le rapport expose un poste intitulé “Différences de réévaluation”, mentionnant les articles 75 et 115 de la loi monétaire et du crédit. Il s’agit d’actifs anciennement perdus par la banque, désormais reclassifiés en obligations de l’État, passant de “autres actifs” à “différentiels de réévaluation”.

Étonnamment, les pertes non justifiables pour cette période s’élèvent à 326 millions de dollars, cumulant un total impressionnant de plus de 37,44 milliards de dollars. Un autre poste, comptabilisé également comme obligations étatiques, révèle des pertes astronomiques de 1661 milliards de dollars américains, propulsant les pertes budgétaires totales au-delà de 54,05 milliards de dollars.

L’impact de la dévaluation des réserves d’or

Les récentes pertes semblent étroitement liées à la dépréciation des réserves d’or de la banque, qui ont diminué de 21,66 milliards à 21,34 milliards de dollars durant la dernière quinzaine d’avril. Cette baisse correspond presque à l’augmentation des pertes enregistrées, suggérant une corrélation directe entre les deux phénomènes.

Questions sur les méthodes comptables

La transformation de la baisse de valeur des réserves d’or en nouvelles dettes envers l’État libanais soulève des interrogations sur les méthodes comptables de la BDL. Depuis l’ère de l’ancien gouverneur Riad Salame, les revalorisations de l’or ont été utilisées pour équilibrer les pertes précédemment accumulées, transformant des gains potentiels en nouvelles obligations pour l’État. Ces manipulations comptables, destinées à éviter un examen détaillé des pertes, devraient être revues dans le cadre de la réorganisation nécessaire du secteur bancaire.

Impact sur la liquidité et le secteur public

Le rapport montre aussi une augmentation des réserves en devises étrangères et une réduction de la liquidité en livres libanaises, reflétant les tentatives de la BDL de stabiliser la monnaie locale. Néanmoins, cette politique entraîne des coûts significatifs pour l’efficacité des services publics et le bien-être des citoyens, contraints de supporter les conséquences de ces mesures d’austérité.

Newsdesk Libnanews
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