Le dollar est en forte hausse au marché noir par rapport au marché noir suite à l’annonce du retrait du premier ministre Saad Hariri qui renonce ainsi, 11 mois après la démission du gouvernement Hassan Diab et 9 mois après sa nomination à l’issue des consultations parlementaires obligatoires, à former un 4ème gouvernement.
Selon les indications actuelles, à l’heure où sont écrites ces lignes, il coutera désormais 20 500 LL pour acheter un dollar, dans un marché très volatile et décrit comme irrationnel et cela en dépit de l’annonce du versement par le Fonds Monétaire International de 860 millions de dollars hier au Liban.
Le franchissement de ce palier symbolique intervient faute de perspective pour le déblocage de l’aide économique de la communauté internationale jugée nécessaire pour relancer l’économie locale. Celle-ci exige la formation d’un gouvernement et la mise en place des réformes institutionnelles, économiques et monétaires préalables au déblocage des fonds.
Un nouveau gouvernement est également nécessaire pour relancer les négociations avec le Fonds Monétaire International ou encore avec les créanciers détenant un volume important d’Eurobonds qui ont fait défaut en avril 2020.
Certaines sources accusent les banques et la Banque du Liban, via la circulaire 158, d’être à l’origine de la dégradation brutale de la parité de la livre libanaise face au dollar ces dernières semaines, les banques privées ayant acheté d’importantes quantités de devises étrangères au marché noir pour respecter cette nouvelle réglementation. La situation s’est ensuite dégradée en raison des tensions politiques notamment au sujet de la formation du gouvernement.
Pour rappel, la livre libanaise a désormais perdu plus de 92% de sa valeur face au dollar amenant à une détérioration considérable du pouvoir d’achat. Désormais, le salaire minimum n’équivaudrait qu’à moins de 34 USD par mois alors que le salaire médian à moins de 114 USD par mois, soit moins de 3 USD par jour qui est considéré comme étant le seuil de pauvreté.
