Le rôle de la diaspora libanaise a pris une importance cruciale dans le contexte de la crise économique, sociale et politique que traverse le pays. Avec plus de 15 millions de Libanais vivant à l’étranger, cette diaspora représente une force économique et culturelle majeure pour le Liban. Al-Araby Al-Jadid (14 décembre 2024) rapporte que les transferts financiers des expatriés, estimés à plus de 6 milliards de dollars par an, sont devenus une source essentielle de devises étrangères, permettant à de nombreuses familles de subvenir à leurs besoins élémentaires.
Les initiatives caritatives et humanitaires
Au-delà des envois d’argent, la diaspora libanaise s’engage dans des initiatives caritatives. Nida’ Al-Watan (14 décembre 2024) souligne que des associations fondées par des expatriés collectent des fonds pour fournir des médicaments, des équipements médicaux et des denrées alimentaires aux populations vulnérables. Ces actions permettent de combler, en partie, les lacunes d’un État défaillant. Des campagnes de collecte en ligne organisées par des Libanais résidant en Europe, aux États-Unis et dans le Golfe ont été déterminantes pour soutenir les hôpitaux pendant la pandémie de COVID-19 et les crises successives.
L’impact sur l’éducation et la santé
Les secteurs de l’éducation et de la santé, gravement touchés par le manque de financement public, bénéficient également du soutien de la diaspora. Ad-Diyar (14 décembre 2024) rapporte que des Libanais vivant à l’étranger ont financé la réhabilitation d’écoles et d’hôpitaux, ainsi que l’octroi de bourses d’études pour les étudiants dans le besoin. Ces initiatives, bien qu’insuffisantes pour combler l’ampleur des lacunes, permettent d’atténuer les effets de la crise sur les populations les plus fragiles.
Un moteur pour l’économie locale
Certains membres de la diaspora jouent un rôle actif dans la relance économique en investissant dans des entreprises locales. Al-Quds Al-Arabi (14 décembre 2024) cite des exemples d’expatriés ayant soutenu des projets agricoles, des start-ups technologiques et des PME dans des régions rurales. Ces investissements, bien qu’importants, sont souvent freinés par des obstacles bureaucratiques, comme le manque de transparence et les dysfonctionnements administratifs.
Un vecteur de solidarité culturelle
La diaspora libanaise contribue également à préserver et à promouvoir la culture nationale à l’étranger. Al-Akhbar (14 décembre 2024) rapporte que des festivals, des expositions et des événements musicaux organisés par des expatriés permettent de maintenir un lien fort entre les communautés libanaises et leur pays d’origine. Ces initiatives soutiennent non seulement l’identité culturelle libanaise, mais elles génèrent aussi des fonds pour des causes sociales et humanitaires.
Les défis de la dépendance
Bien que vitale, l’aide apportée par la diaspora soulève également des inquiétudes. Al-Sharq Al-Awsat (14 décembre 2024) met en garde contre une dépendance excessive à ces fonds, qui peuvent masquer l’absence de réformes structurelles. Sans solutions politiques et économiques locales, l’aide de la diaspora risque de devenir insuffisante à long terme, d’autant que les expatriés eux-mêmes peuvent faire face à des crises économiques dans leurs pays d’accueil.
Des tensions entre diaspora et résidents
Malgré leurs contributions, certains membres de la diaspora sont parfois perçus comme déconnectés des réalités du pays. Al-Liwaa (14 décembre 2024) souligne que des critiques émergent, notamment concernant la manière dont certains expatriés conditionnent leur aide à des critères particuliers, ou encore sur leur implication dans la politique nationale. Ces tensions reflètent un fossé grandissant entre ceux qui ont quitté le pays et ceux qui y restent pour affronter la crise au quotidien.
Un potentiel inexploité
La diaspora libanaise représente un potentiel immense pour le redressement du pays, mais ce potentiel reste largement sous-exploité. Al-Araby Al-Jadid (14 décembre 2024) suggère que la création de plateformes transparentes pour canaliser les efforts et les ressources de la diaspora pourrait avoir un impact transformateur. De telles initiatives pourraient inclure des partenariats public-privé, des fonds d’investissement ciblés et des programmes éducatifs pour maximiser les contributions de la diaspora.
