Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, a exprimé une « profonde inquiétude » à son homologue israélien, Yoav Gallant, suite à des frappes contre l’armée libanaise ayant causé la mort de trois soldats ce week-end. Selon les déclarations officielles de l’armée libanaise, ces frappes ont visé un véhicule militaire dans le sud du pays, une région où Israël mène des opérations intensives contre les positions du Hezbollah, groupe soutenu par l’Iran.
Ce dernier incident porte à huit le nombre de soldats libanais tués depuis le début des hostilités généralisées entre Israël et le Hezbollah, qui ont éclaté le mois dernier.
Dans une conversation téléphonique avec Gallant mercredi, Austin a « exprimé sa profonde inquiétude quant aux rapports faisant état de frappes contre les forces armées libanaises », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général de division Pat Ryder. Austin a souligné l’importance de prendre « toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des forces armées libanaises et de la FINUL », la Force intérimaire des Nations Unies au Liban, régulièrement touchée par les frappes israéliennes ces dernières semaines.
Le sud du Liban est depuis longtemps une zone de tensions où le Hezbollah, fort de son soutien iranien, est implanté. Depuis le déclenchement des hostilités, Israël a intensifié ses frappes dans cette région, arguant qu’elles sont dirigées contre des positions stratégiques du Hezbollah. Toutefois, ces frappes ont aussi touché des infrastructures civiles et militaires libanaises, aggravant les tensions entre Beyrouth et Tel-Aviv.
L’implication de l’armée libanaise dans ce conflit soulève des questions sur la fragilité de la stabilité interne du Liban. Le pays, déjà en proie à une crise politique et économique profonde, fait face à une escalade militaire qui menace de le plonger dans une nouvelle crise sécuritaire.
Le Hezbollah, reconnu par certains États comme une organisation terroriste, joue un rôle ambigu au Liban. D’un côté, il est perçu comme une force de résistance face à Israël, mais de l’autre, il est aussi accusé d’attiser les tensions régionales et de compromettre l’autorité de l’État libanais.
Réactions internationales
L’ONU, par le biais de la FINUL, a condamné à plusieurs reprises les frappes israéliennes visant ses troupes, appelant à un retour au calme. Cependant, les violences se poursuivent, menaçant d’embraser la région. La communauté internationale, par la voix de Washington et de Paris, appelle à une désescalade rapide, mettant en garde contre les conséquences dévastatrices d’un conflit prolongé sur le fragile équilibre régional.
