La compagnie française CMA-CGM, dont les propriétaires – la famille Saadeh – sont franco-libano-syriens, a remporté l’appel d’offre de gestion du terminal container du port de Beyrouth, qui constitue aujourd’hui 90% des activité des installations portuaires de la capitale libanaise.
Le port de Beyrouth, d’une superficie de 1,2 million de mètres carrés, est de loin le plus grand du Liban, est situé à un carrefour stratégique méditerranéen entre l’Asie et l’Europe, mais également un lieu où la corruption était considérée comme généralisée jusqu’à l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium le 4 aout 2020.
La principale activité du Port de Beyrouth consiste en effet en une activité de transbordement de marchandises. Équipée de 12 grues d’origine chinoise, de 39 portiques, sur une superficie de 450 000 mètres carrés arrivés à saturation dès 2009 et accueillant une capacité maximale annuelle de 1 500 000 EVP (Equivalent Vingt Pied ou TEU en anglais), le terminal container était jusqu’à présenté sous-traité par un consortium géré par Mersey Dock and Harbord et Maritime Association de nationalité britannique.
Par ailleurs, si les ports de la région font l’objet de nombreuses convoitises, la CMA-CGM était seule à concourir dans cet appel d’offre, un autre candidat potentiel, Gulftainer, ayant été précédemment écarté. Elle gère déjà le port de Tripoli jusqu’en 2041 à l’issue d’un appel d’offre remportée par elle face à un candidat chinois.
CMA-CGM, dont les dirigeants ont accompagné le président français lors de son déplacement au Liban 2 jours après l’explosion du port de Beyrouth, a également proposé un plan visant à reconstruire le port de Beyrouth pour un coût estimé de 400 à 600 millions de dollars, marquant ainsi un important intérêt pour le pays des cèdres.