Un symbole fort après des années de rupture
Ce mardi 7 mai 2025 marque une étape décisive dans la reprise des relations entre le Liban et les Émirats arabes unis, avec l’atterrissage prévu de trois avions commerciaux émiratis à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth. Il s’agit des premiers vols directs opérés depuis Abou Dhabi vers la capitale libanaise depuis la mise en place de l’interdiction de voyage en 2021. Cette décision historique fait suite à l’annonce officielle du président émirati, le cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, levant l’interdiction de séjour pour ses citoyens à destination du Liban, à compter du 7 mai. Cette mesure intervient quelques jours après la visite officielle du président libanais Joseph Aoun à Abou Dhabi, où les deux chefs d’État ont discuté du renforcement des relations bilatérales.
Une reprise symbolique mais très médiatisée
Les trois avions attendus ce mardi porteront les couleurs des compagnies nationales émiraties et devraient transporter des ressortissants, des diplomates, des journalistes et des hommes d’affaires venus témoigner de cette relance des échanges. Selon l’agence Al-Wataniya, le premier appareil atterrira à 14h30. Le ministre libanais de l’Information, Me Paul Morcos, sera personnellement présent pour accueillir l’un des vols. Il est également chargé de coordonner la couverture médiatique de l’événement, qualifié par les observateurs d’« historique », après plusieurs années de gel aérien entre les deux pays. La présence d’un membre du gouvernement à l’arrivée souligne l’importance politique de ce rétablissement.
La fin d’une interruption de plusieurs années
Depuis 2021, aucun vol régulier des Émirats arabes unis n’avait atterri à Beyrouth. Cette interruption, motivée par des raisons de sécurité et des tensions diplomatiques régionales, avait gravement affecté les relations économiques et touristiques entre les deux pays. L’annonce de la reprise constitue une victoire diplomatique pour le président Joseph Aoun, qui a multiplié les initiatives pour reconstruire les ponts avec les pays du Golfe. Les Émirats, pionniers dans la normalisation de leurs relations avec Beyrouth, pourraient rapidement être suivis par d’autres membres du Conseil de coopération du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et le Koweït, déjà en discussion avancée avec le gouvernement libanais.
Un enjeu touristique et économique majeur
Le retour des compagnies émiraties pourrait déclencher une dynamique de reprise dans le secteur touristique, durement touché par l’effondrement économique du Liban. Avant la crise de 2021, les Émiratis figuraient parmi les touristes arabes les plus actifs au Liban, notamment dans les hôtels de luxe, les cliniques médicales privées et les stations balnéaires. Le Syndicat des agences de voyages estime que la reprise des liaisons aériennes avec Abou Dhabi pourrait générer plus de 50 000 arrivées avant la fin de l’été 2025. Les secteurs de l’hôtellerie, du transport terrestre, des services touristiques et du commerce de détail sont en alerte pour adapter leurs offres à une clientèle réputée exigeante mais fidèle. Le gouvernement libanais mise sur cette reprise pour relancer l’activité dans les zones métropolitaines de Beyrouth et du Mont-Liban.
Un test grandeur nature pour la sécurité de l’aéroport
La reprise des vols commerciaux émiratis s’accompagne d’une évaluation discrète mais rigoureuse des dispositifs de sécurité mis en place à l’aéroport international de Beyrouth. Plusieurs réunions entre les autorités libanaises et les ambassades du Golfe ont été organisées au cours des dernières semaines pour rassurer les partenaires sur la capacité de l’État à garantir la sécurité des installations. Un audit conjoint entre les services de sécurité libanais et des experts techniques du Golfe serait en cours, visant à valider les normes applicables aux compagnies aériennes étrangères. Le fait que les Émirats aient donné leur feu vert constitue un premier indicateur positif sur la conformité des dispositifs aux attentes régionales.
Une couverture médiatique planifiée
Le ministère de l’Information a mobilisé les principaux médias nationaux pour assurer une couverture complète de l’événement. Des équipes de télévision, de radio et de presse écrite ont été accréditées pour assister à l’arrivée des avions, avec des points presse prévus au salon d’honneur de l’aéroport. La direction de l’aviation civile libanaise a également annoncé une série de communications pour informer les voyageurs et les professionnels du secteur de la reprise des vols. Cette visibilité accrue vise à rassurer les autres États du Golfe et à envoyer un signal fort à la diaspora libanaise, notamment celle installée aux Émirats, qui espère une normalisation durable.
