“:….si vous vivez selon les souvenirs, les traditions, dans l’idée de ce que vous “devriez être”, vous ne vivez pas vraiment… l’ordre c’est la paix et cet ordre.. prend naissance seulement quand vous êtes en contact direct avec le désordre de votre vie quotidienne. ” Krishnamurti.
Le Liban est en train de confirmer en plein gouffre présidentiel un questionnement perplexe. Quelle est l’identite réelle et définitive du libanais? Serait-elle d’appartenir à la nation ou à ailleurs, selon l’imprégnation cyclique de l’axe dominant au Moyen Orient et dans la région, sous le couvert international? Une citoyenneté suspendue peut elle prétendre à sa validité? Le prétexte pour y correspondre demeure limité à la priorité de l’urgence.
Actuellement, elle représente celle d’un chef d’état, “sauveur” de la République, représentant charismatique, idéal de loyauté pour le respect d’une constitution malmenée avec une personnalité qui correspond au timing voulu des politiques étrangères. D’autre part, la quête de la tranquillité domine chez nous sans l’urgence de l’effort pour engager un réel consensus national avec des stratégies adéquates. On persévère ainsi à vouloir colmater de suite les trous béants de nos déséquilibres en misant sur le miracle du changement. Cependant, le fait de convenir aux normes ou aux désordres de ce monde domine sur la liberté de choisir des hommes.
Quelle place réserve t-on pour penser et agir sans les tutelles prévues, au nom de la qualité standardisée ou du fatalisme des conjonctures géopolitiques? Est-ce que nous voulons vraiment résumer notre présent à l’attente des promesses ou du provisoire? Quel sens accordons nous au non sens démocratique qui nous révolte tout en admettant que des guerres terribles sont encore “nécessaires”?! A tous les Libanais, existez-vous vraiment quand vous n’associez que l’expectative au quotidien ? Le plus pénible chemin pour faire valoir la fonction, le statut et la vocation est-il le propre d’une embarassante identité?!
Joe Acoury.
