À 9 heures ce matin, la situation entre Israël et le Hezbollah reste tendue et marquée par une escalade militaire croissante, ainsi que par des efforts diplomatiques pour instaurer une trêve. Le dernier bilan fait état de plus de 1200 morts en 3 jours côté libanais, soit plus que durant les 34 jours de la guerre de 2006. Voici un récapitulatif exhaustif des événements clés et des actions militaires et diplomatiques en cours.
1. Offensive militaire en cours : frappes aériennes israéliennes intensifiées
Depuis hier soir, Israël a intensifié ses frappes aériennes sur plusieurs régions du Liban, ciblant principalement les infrastructures présumées du Hezbollah. Plus de 150 frappes aériennes ont été menées pendant la nuit, avec 40 d’entre elles concentrées sur la région de Baalbek, connue pour être un bastion du Hezbollah. Des localités dans le sud du Liban telles que Kherbet Selem, Touline, et Tayr Debba ont également été visées par les raids aériens .
Ces frappes n’ont pas épargné des zones résidentielles, et plusieurs maisons ont été directement touchées. À 8h02, des frappes ont détruit une maison entre Nabatiyeh El Faouqa et Zawtar, ainsi qu’une autre à Kfar Roummane . Le ciblage d’un domicile à Nabatiyeh a suscité une vague d’indignation après la diffusion de vidéos montrant la destruction de la maison Hijazi à 7h51 .
Les frappes aériennes israéliennes ne se sont pas limitées aux seules zones du sud et de la Bekaa. Des attaques ont également touché des villes comme Al-Karak, située dans la Bekaa centrale . Plus tard dans la nuit, deux frappes aériennes ont visé les abords de la ville de Baalbek , renforçant les craintes d’une offensive militaire plus large dans cette région stratégique.
2. Réaction du Hezbollah et ripostes
Face à l’intensification des frappes israéliennes, le Hezbollah a maintenu ses opérations de riposte, lançant des salves de roquettes sur plusieurs positions israéliennes au nord du pays. Des attaques contre des positions israéliennes à Safed et dans ses environs ont forcé les autorités israéliennes à demander aux habitants de rester proches des abris .
Le Hezbollah a également intensifié ses opérations sur le front nord israélien, en réponse directe aux attaques aériennes, et les affrontements se poursuivent. Selon des sources locales, les villages libanais proches de la frontière israélienne, tels que Rmeish et Aita, continuent d’être des zones de combats actifs, tandis que le Hezbollah concentre ses efforts sur des cibles militaires israéliennes.
3. Pertes humaines et destructions
Les frappes israéliennes sur le Liban ont fait de nombreuses victimes civiles. Le ministère de la Santé libanais a annoncé ce matin que le nombre total de morts lors des frappes d’hier sur le Liban a grimpé à 81, avec plus de 400 blessés . Les bombardements ont notamment touché la région de Nabatiyeh, où 20 martyrs et 88 blessés ont été recensés suite aux frappes israéliennes .
Dans la région de la Bekaa, les frappes ont causé de lourdes pertes humaines, avec 22 morts et 48 blessés dans les localités de Maaysrah, Joun et Ras Osta . Les hôpitaux libanais, déjà débordés par l’afflux de blessés, ont atteint leur capacité maximale. Les autorités locales signalent également que les infrastructures civiles, y compris les routes et les bâtiments publics, ont subi des dégâts considérables.
4. Efforts diplomatiques en cours pour une trêve
Sur le front diplomatique, des discussions intensives sont en cours pour tenter d’instaurer une trêve temporaire entre Israël et le Hezbollah. Selon The Washington Post, des responsables américains s’efforcent de négocier un cessez-le-feu temporaire de 21 jours le long de la frontière entre Israël et le Liban . Un haut responsable américain a déclaré que le gouvernement libanais devra obtenir l’approbation du Hezbollah pour qu’un tel accord soit conclu .
Cependant, toute possibilité d’accord semble compromise par la position intransigeante d’Israël. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fermement rejeté l’idée d’une trêve, déclarant ce matin à 8h26 que « toute négociation concernant le Liban sera menée sous le feu » . Netanyahu a également réaffirmé son engagement à poursuivre les frappes aériennes contre le Hezbollah « avec toute sa force », malgré les appels internationaux à la désescalade.
En outre, des responsables israéliens ont indiqué que toute négociation de cessez-le-feu devrait inclure un retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani , une exigence qui pourrait être difficile à accepter pour l’organisation chiite libanaise.
5. Réactions internationales et appels à l’évacuation
Les réactions internationales face à cette escalade sont nombreuses. Le gouvernement australien a conseillé à ses ressortissants de quitter immédiatement le Liban . Parallèlement, l’administration américaine et ses alliés, dont la France, continuent de plaider pour une cessation des hostilités, avec une priorité accordée à un cessez-le-feu immédiat de 21 jours .
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a profité de son intervention lors de la session du Conseil de sécurité de l’ONU dans la nuit pour dénoncer les violations israéliennes de la souveraineté libanaise. Mikati a déclaré que le Liban fait face à une « escalade sans précédent », avec des hôpitaux remplis de civils blessés, et a appelé à une résolution immédiate et à un cessez-le-feu . Il a également mis en garde contre une possible agression terrestre israélienne et a souligné que le Liban est victime d’une « agression cybernétique » israélienne .
Mikati a insisté sur le fait que le peuple libanais rejette la guerre et croit en la stabilité, affirmant que le Liban a droit à la sécurité et à la souveraineté .
6. Défis humanitaires
La situation humanitaire au Liban se détériore rapidement à mesure que les frappes israéliennes se poursuivent. Des milliers de familles libanaises ont été déplacées en raison des attaques, et les efforts pour fournir de l’aide humanitaire sont devenus urgents. Le Royaume-Uni a annoncé qu’il fournirait 5 millions de livres sterling pour soutenir les efforts humanitaires au Liban, tandis que l’ONU commence à distribuer des fournitures d’urgence aux populations touchées .
Cependant, la situation humanitaire reste critique. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a mis en garde contre une crise de déplacement massif si les combats continuent de s’intensifier. Les organisations humanitaires sur le terrain signalent des pénuries alimentaires et médicales dans plusieurs régions touchées par les frappes aériennes.
