L’inflation annuelle au Liban a ralenti à 16,09 % en janvier 2025, contre 18,1 % en décembre 2024, selon les données de la Central Administration of Statistics (CAS). Cette baisse fait suite à une période de trois mois de hausse du taux d’inflation. Sur une base mensuelle, l’indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 1,10 % en janvier 2025.
La dollarisation et la stabilisation du taux de change comme facteurs clés
La modération de l’inflation observée au cours des 18 derniers mois est en partie attribuable à une dollarisation accrue de l’économie et à la stabilisation du taux de change, qui s’établit à environ 89 500 LBP pour 1 USD. Toutefois, des facteurs de risque externes persistent, notamment les tensions politiques et militaires au Moyen-Orient.
L’une des principales menaces pesant sur la stabilité des prix concerne les perturbations du trafic maritime en mer Rouge, qui impactent les chaînes d’approvisionnement. Une telle situation pourrait augmenter les coûts d’expédition et, par conséquent, exercer une pression haussière sur l’inflation dans les mois à venir.
Les hausses de prix les plus marquantes par catégorie
Malgré un ralentissement global de l’inflation, certaines catégories de biens et services continuent de connaître des hausses de prix significatives en raison des répercussions économiques du conflit régional.
Produits alimentaires et boissons non alcoolisées : +20,86 % sur un an
- La guerre a gravement affecté le secteur agricole, entraînant une réduction de l’offre de produits agricoles.
- Les perturbations de la production locale ont favorisé une dépendance accrue aux importations, soumises aux fluctuations du taux de change et aux coûts logistiques élevés.
Boissons alcoolisées et tabac : +19,16 % sur un an
- La destruction des zones de culture du tabac, notamment près des frontières libanaises, a limité l’offre disponible.
- Parallèlement, une hausse du stress et de l’anxiété liés au contexte de guerre a stimulé la consommation de tabac et d’alcool, accentuant ainsi la pression sur les prix.
Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles : +17,21 % sur un an
- Le marché locatif a été fortement perturbé par le conflit.
- Les nouveaux loyers ont augmenté de 24,53 % alors que de nombreux déplacés hésitent à retourner chez euxen raison des violations du cessez-le-feu et de l’état inhabitable de nombreuses habitations.
- De plus, beaucoup de ménages ont prépayé leur loyer pour six mois voire un an avant la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, augmentant la demande locative et les prix.
Santé : +22,9 % sur un an
- L’augmentation des prix dans le secteur de la santé est largement liée à la demande croissante de soins médicaux en raison des blessures de guerre.
- Les tensions prolongées ont également exercé une pression sur l’approvisionnement en médicaments et équipements médicaux, entraînant une hausse des coûts.
