L’Arabie saoudite a réaffirmé son refus d’établir des relations diplomatiques avec Israël tant qu’un État palestinien indépendant n’aura pas été créé, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette déclaration officielle du ministère saoudien des Affaires étrangères, publiée le 5 février 2025, intervient en réaction aux propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui affirmait que la normalisation entre Israël et le royaume saoudien était inéluctable.
Dans le même temps, Donald Trump, de retour à la Maison Blanche, a provoqué une onde de choc en proposant une solution controversée pour la bande de Gaza : placer le territoire sous contrôle américain et y organiser une relocalisation de la population palestinienne vers d’autres pays. Cette annonce a déclenché une vague de réactions négatives, notamment de la part du Hamas et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Un contexte géopolitique tendu autour de la question palestinienne
Les efforts de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite remontent à plusieurs années. Sous l’administration Trump, les Accords d’Abraham (2020) ont permis à Israël de formaliser des relations avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. L’objectif affiché était d’étendre ce modèle à l’Arabie saoudite, la plus grande puissance économique du monde arabe et gardienne des lieux saints de l’islam.
Toutefois, la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a gelé les discussions entre Riyad et Tel-Aviv. Dès le début du conflit, Mohammed ben Salmane (MBS) a durci le ton et exigé un cessez-le-feu immédiat, ainsi qu’une solution à deux États comme condition préalable à toute normalisation.
| Pays | Position sur la normalisation avec Israël |
|---|---|
| Arabie saoudite | Refuse toute relation sans État palestinien |
| Émirats arabes unis | Relations établies via les Accords d’Abraham |
| Bahreïn | Normalisation en cours mais fragile |
| Égypte | Reconnaît Israël depuis 1979 mais critique la guerre à Gaza |
| Jordanie | Relations diplomatiques mais opposition aux politiques israéliennes |
Les déclarations controversées de Donald Trump sur Gaza
Lors d’une conférence de presse à Washington, Donald Trump a surpris en proposant que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza, affirmant qu’il pourrait en faire « la Riviera du Moyen-Orient » après un programme de reconstruction massive.
Le plan de Trump inclut :
✔ Une intervention américaine pour sécuriser et reconstruire Gaza
✔ Le déplacement des Palestiniens vers l’Égypte et la Jordanie
✔ Un contrôle à long terme des États-Unis sur le territoire
Cette proposition a été immédiatement rejetée par les dirigeants palestiniens. Hamas a dénoncé un projet « raciste »visant à effacer la cause palestinienne, tandis que l’OLP a affirmé son opposition à toute déportation de Palestinienshors de leur terre natale.
Le président de l’OLP, Hussein al-Sheikh, a déclaré :
📢 « Nous rejetons catégoriquement tout plan visant à déplacer les Palestiniens. Notre patrie est notre patrie. »
Réactions internationales à la proposition américaine
| Acteur | Réaction à la proposition de Trump |
|---|---|
| Hamas | Rejette le plan comme un « complot de déplacement » |
| OLP | Condamne toute tentative de transfert de population |
| Égypte et Jordanie | Refusent d’accueillir des Palestiniens |
| Israël | Soutient l’idée mais ne veut pas d’intervention américaine directe |
| ONU | Avertit des risques de « nettoyage ethnique » |
L’Arabie saoudite reste ferme sur sa position : pas d’État palestinien, pas de normalisation
Le ministère des Affaires étrangères saoudien a immédiatement réagi aux propos de Netanyahu et Trump en rappelant sa position historique. Dans un communiqué sur X (ex-Twitter), il a déclaré :
📢 « L’Arabie saoudite poursuivra ses efforts pour établir un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et ne normalisera pas ses relations avec Israël sans cela. »
Cette prise de position est un coup dur pour Netanyahu, qui compte sur un rapprochement avec Riyad pour consolider son image diplomatique et renforcer la légitimité d’Israël au Moyen-Orient.
Quels sont les enjeux pour Israël, l’Arabie saoudite et les États-Unis ?
1. Israël sous pression diplomatique
Le refus saoudien complique la stratégie de Netanyahu, qui doit composer avec :
- Un conflit prolongé à Gaza, qui affaiblit son gouvernement
- Des tensions avec les États-Unis, où Trump et Biden s’opposent sur la gestion du conflit
- Une opinion publique israélienne divisée sur la suite des relations avec les pays arabes
2. L’Arabie saoudite joue la carte du leadership arabe
En refusant la normalisation, Riyad réaffirme son rôle de leader régional et maintient un équilibre diplomatiqueentre son alliance avec les États-Unis et son soutien aux Palestiniens. Cette stratégie permet à MBS de :
✔ Consolider son influence auprès du monde arabe et musulman
✔ Se positionner comme un médiateur incontournable
✔ Éviter des tensions internes avec une population largement pro-palestinienne
3. Trump veut imposer sa vision du Proche-Orient
Avec son retour à la Maison Blanche, Donald Trump cherche à rebattre les cartes du conflit israélo-palestinien. Toutefois, ses déclarations sur Gaza risquent de :
⚠ Détériorer encore plus l’image des États-Unis dans le monde arabe
⚠ Créer des tensions diplomatiques avec l’Égypte, la Jordanie et le Qatar
⚠ Accroître l’instabilité régionale en proposant une solution perçue comme irréaliste
Vers une impasse diplomatique ?
Alors que le conflit à Gaza continue de faire des milliers de victimes, l’absence de consensus entre Israël, les États-Unis et l’Arabie saoudite sur une solution de paix aggrave l’impasse diplomatique.
Le rejet catégorique de Trump par les Palestiniens, la fermeté de Riyad sur la question de l’État palestinien et les intérêts stratégiques de chaque acteur compliquent la possibilité d’un accord à court terme.
Si l’Arabie saoudite persiste dans son refus de normalisation, Israël pourrait chercher d’autres alliances régionalespour briser son isolement. De son côté, Washington devra revoir sa stratégie, au risque d’exacerber encore plus les tensions au Moyen-Orient.
