Selon le Giving Index 2024 publié par la Charities Aid Foundation (CAF), le Liban se classe 14e au niveau régional et 131e à l’échelle mondiale en termes de générosité et d’engagement humanitaire. Ce classement repose sur trois principaux indicateurs :
- L’aide apportée à des inconnus
- Les dons d’argent aux associations caritatives
- Le volontariat pour des causes sociales
Avec un score de 26 points, le Liban se positionne derrière la Jordanie (121e) et l’Égypte (128e), mais devant la Tunisie (134e) et le Yémen (138e), dernier pays du classement régional.
Une générosité en baisse dans un contexte économique difficile
L’indice mondial de générosité repose sur 145 000 entretiens réalisés dans plus de 140 pays. Il met en lumière la capacité des populations à faire preuve de solidarité, notamment en période de crise.
Au Liban, la dégradation économique continue a fortement pesé sur la capacité des ménages à faire des dons ou à consacrer du temps au volontariat. Avec une inflation annuelle de 12 % en 2024 et une baisse des revenus réels, les Libanais privilégient leurs besoins essentiels et réduisent leurs engagements philanthropiques.
Comparaison avec les autres pays arabes
La région MENA affiche des écarts significatifs en matière de générosité. En tête du classement, on retrouve :
- Émirats arabes unis (9e mondial) avec un score de 54
- Bahreïn (16e mondial) avec 51
- Koweït (18e mondial) avec 51
- Arabie saoudite (33e mondial) avec 46
À l’inverse, le Yémen ferme la marche avec un score de 23, marquant l’impact des conflits prolongés sur la solidarité locale.
Une participation mitigée aux différentes formes de générosité
Les trois critères du Giving Index révèlent les disparités de la générosité libanaise :
- 49 % des Libanais déclarent avoir aidé un inconnu en 2024
- 21 % ont fait des dons à des associations
- Seuls 8 % ont consacré du temps au volontariat
Ces chiffres restent inférieurs aux moyennes régionales et mondiales, témoignant de la fragilité du tissu associatif et des difficultés économiques pesant sur la philanthropie.
Un espoir de redynamisation du secteur associatif
Malgré un score modeste, le Liban conserve un fort potentiel en matière d’engagement citoyen. Avec un réseau dense d’ONG locales, le pays pourrait voir une reprise de la philanthropie si les conditions économiques s’améliorent.
Des initiatives comme les plateformes de crowdfunding ou les programmes d’entrepreneuriat social pourraient jouer un rôle clé dans l’augmentation des dons et du volontariat.
L’évolution du Giving Index en 2025 dépendra donc largement des réformes économiques, du niveau de vie des ménages et du soutien aux organisations à but non lucratif.
Données clés sur le Giving Index 2024
| Pays | Rang mondial | Score total | Aide à un inconnu (%) | Dons d’argent (%) | Volontariat (%) |
|---|---|---|---|---|---|
| Émirats arabes unis | 9e | 54 | 65 | 59 | 37 |
| Bahreïn | 16e | 51 | 72 | 56 | 26 |
| Arabie saoudite | 33e | 46 | 71 | 43 | 24 |
| Maroc | 103e | 36 | 73 | 18 | 16 |
| Jordanie | 121e | 30 | 67 | 14 | 7 |
| Liban | 131e | 26 | 49 | 21 | 8 |
| Yémen | 138e | 23 | 52 | 7 | 9 |
Données sur l’institution citée
- Charities Aid Foundation (CAF) : Organisation internationale à but non lucratif spécialisée dans la promotion de la philanthropie et l’évaluation des tendances mondiales en matière de dons et de volontariat. Elle publie chaque année le World Giving Index.
