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Amal Clooney : une avocate au front de la justice internationale

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Amal Clooney, avocate d’origine libanaise et figure mondiale des droits humains, poursuit sans relâche son combat pour la justice internationale. Née à Beyrouth en 1978, elle a transformé son parcours personnel – marqué par l’exil de sa famille fuyant la guerre civile – en une carrière dédiée à la défense des victimes d’atrocités. En 2025, son engagement reste plus pertinent que jamais : elle plaide pour la reconnaissance des crimes de guerre en Ukraine, soutient activement les enquêtes sur l’explosion du port de Beyrouth qui a ravagé sa ville natale en 2020, et est pressentie pour rejoindre une commission des Nations Unies sur les crimes de guerre. À travers sa fondation, co-créée avec son mari George Clooney en 2016, et son travail auprès des tribunaux internationaux, elle incarne une voix implacable contre l’impunité. Mais dans un monde fracturé par les conflits et les rivalités géopolitiques, son action soulève autant d’espoirs que de défis. Comment cette juriste, propulsée sous les projecteurs, parvient-elle à influencer la justice globale, et quelles limites rencontre-t-elle dans cette quête ?

Des racines libanaises à la scène mondiale : un parcours d’exception

Amal Clooney, née Amal Alamuddin, a grandi dans l’ombre de la guerre civile libanaise, un conflit qui a déchiré son pays natal de 1975 à 1990 et forcé sa famille à s’installer au Royaume-Uni en 1980. Élevée dans le Buckinghamshire, elle a suivi une trajectoire académique brillante : un diplôme en droit à l’Université d’Oxford en 2000, suivi d’une maîtrise à la New York University en 2001, où elle s’est spécialisée en droit international. En 2004, elle a rejoint la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye comme stagiaire, posant les bases d’une carrière tournée vers les droits humains et la justice pénale globale.

Son ascension professionnelle a débuté au cabinet Doughty Street Chambers à Londres en 2010, où elle s’est rapidement imposée comme une experte en droit international. Elle a défendu des figures comme Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, dans son combat contre l’extradition en 2011, et l’ancienne Première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, emprisonnée sous des charges politiques en 2011. Ces affaires ont forgé sa réputation : une avocate audacieuse, capable de naviguer dans des dossiers politiquement sensibles. En 2014, son mariage avec George Clooney l’a propulsée sous les feux médiatiques, mais elle a su transformer cette notoriété en levier pour amplifier ses causes.

En 2025, à 47 ans, elle reste une figure incontournable. Polyglotte – elle parle anglais, français et arabe – elle conjugue rigueur juridique et plaidoyers publics, souvent devant les Nations Unies ou à la Cour pénale internationale (CPI). Son engagement transcende les frontières, porté par une conviction profonde : aucun crime de guerre, aucun abus des droits humains ne doit rester impuni, qu’il se déroule en Ukraine, à Beyrouth ou ailleurs. Ce parcours, ancré dans son histoire personnelle et sa formation, fait d’elle une voix unique dans un domaine dominé par les compromis et les lenteurs bureaucratiques.

Ukraine : une croisade contre les crimes de guerre russes

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, Amal Clooney s’est imposée comme une fervente défenseure de la justice pour les victimes ukrainiennes. En avril 2022, lors d’une réunion informelle du Conseil de sécurité des Nations Unies organisée par la France et l’Albanie, elle a prononcé un discours marquant, qualifiant l’Ukraine d’« abattoir au cœur de l’Europe ». Elle a exhorté les États membres à ne pas laisser les preuves des atrocités – viols, exécutions sommaires, bombardements de civils – moisir dans des entrepôts, comme cela a été le cas pour les victimes de l’État islamique en Irak et en Syrie.

En 2025, son implication s’est intensifiée. Elle fait partie d’une task force juridique internationale, conseillant le gouvernement ukrainien sur les mécanismes de responsabilisation des crimes commis par les forces russes. Cette équipe, active depuis 2022, travaille avec la CPI, qui a émis des mandats d’arrêt en mars 2023 contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova, la commissaire russe aux droits de l’enfant, pour la déportation illégale de plus de 16 000 enfants ukrainiens vers la Russie entre 2022 et 2024. Ces mandats, basés sur des preuves collectées par des ONG et des enquêteurs ukrainiens, marquent une avancée historique, mais leur exécution reste improbable tant que Poutine reste au pouvoir.

Clooney a plaidé pour une approche multilatérale. En 2025, elle soutient les efforts de la CPI pour documenter des crimes spécifiques : le massacre de Boutcha en mars 2022, où 458 corps ont été découverts, et les bombardements de Marioupol, qui ont tué plus de 20 000 civils selon les estimations ukrainiennes de 2023. Elle milite aussi pour l’application de la juridiction universelle, permettant aux tribunaux nationaux – comme ceux en Allemagne ou en Pologne – de poursuivre des criminels de guerre russes, même hors d’Ukraine. En février 2025, elle a participé à une conférence à Kyiv, appelant à la création d’un tribunal spécial pour le crime d’agression, un chef d’accusation absent du mandat actuel de la CPI envers la Russie, qui n’est pas signataire du Statut de Rome.

Son action ne s’arrête pas là. Via la Clooney Foundation for Justice (CFJ), fondée en 2016 avec George Clooney, elle finance des enquêtes sur le terrain. En 2025, la CFJ a déployé une équipe de juristes près de Kyiv pour recueillir des témoignages de survivants, notamment sur les violences sexuelles signalées dans 124 cas documentés par l’ONU entre 2022 et 2024. Ces efforts ont permis de transmettre 3 000 dossiers à des procureurs internationaux, un travail salué par la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova comme « un soutien sans précédent » en 2023. Mais les obstacles persistent : la Russie bloque toute coopération avec la CPI, et les fonds pour ces enquêtes – 50 millions de dollars mobilisés par la CFJ depuis 2022 – restent insuffisants face à l’ampleur des crimes, estimés à plus de 100 000 violations par l’ONU en 2025.

Beyrouth : une quête personnelle pour la vérité

L’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a tué 218 personnes, blessé 7 000 autres et détruit des quartiers entiers, est une cause personnelle pour Amal Clooney. Née dans cette ville, elle a vu sa famille fuir ses ravages trente ans plus tôt, une expérience qui résonne dans son engagement actuel. En 2025, elle soutient activement les enquêtes internationales sur cette catastrophe, causée par l’ignition de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans des conditions désastreuses depuis 2013.

Dès 2021, Clooney a appelé à une investigation indépendante sous l’égide des Nations Unies, critiquant l’enquête libanaise menée par le juge Tarek Bitar, bloquée par des interférences politiques. En 2025, cette enquête reste en suspens : des plaintes déposées par des politiciens visés, comme l’ancien ministre Ali Hassan Khalil, ont suspendu Bitar en octobre 2021, et aucune reprise n’a eu lieu malgré une tentative en janvier 2023. Clooney, dans une lettre ouverte publiée en août 2024 à l’occasion du quatrième anniversaire de l’explosion, a dénoncé « l’impunité systémique » au Liban, où des documents officiels ont révélé que les douanes et l’armée avaient alerté à six reprises entre 2014 et 2017 sur le danger de ce stock, sans réaction.

Elle milite pour une commission internationale. En 2025, elle collabore avec Human Rights Watch, qui a publié un rapport en 2021 détaillant les négligences des autorités libanaises, et avec des avocats locaux pour porter le dossier devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. En février 2025, elle a rencontré des familles de victimes à Beyrouth, promettant de faire pression pour une résolution onusienne exigeant une enquête indépendante, sur le modèle de celle sur l’assassinat de Rafic Hariri en 2005, auquel elle avait contribué comme stagiaire à la CIJ. Ce projet, soutenu par la France et 38 pays en 2023, bute sur l’opposition de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité, qui y voient une ingérence dans les affaires libanaises.

Son engagement dépasse la rhétorique. La CFJ a alloué 2 millions de dollars en 2025 pour soutenir des avocats libanais dans des poursuites contre des responsables présumés, comme l’ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos, accusé de négligence criminelle. Mais les obstacles sont immenses : le système judiciaire libanais, miné par les factions politiques, n’a jugé personne en cinq ans, et les preuves – vidéos, rapports – restent bloquées par des décisions administratives. Pour Clooney, cette lutte est autant personnelle que professionnelle, un cri pour une ville qu’elle refuse de voir sombrer dans l’oubli.

Une commission onusienne en vue : un rôle clé à l’horizon ?

En 2025, Amal Clooney est pressentie pour intégrer une commission des Nations Unies sur les crimes de guerre, une rumeur qui circule depuis son discours remarqué à l’Assemblée générale en septembre 2023 sur les détentions arbitraires. Cette commission, envisagée pour coordonner les enquêtes sur des conflits comme ceux en Ukraine, à Gaza et au Soudan, serait une évolution du modèle des commissions d’enquête existantes, avec un mandat élargi pour accélérer les poursuites internationales. Clooney, avec son expérience à la CPI et son plaidoyer pour des mécanismes hybrides, est vue comme une candidate idéale.

Son profil impressionne. En 2021, elle a été nommée conseillère spéciale du procureur de la CPI Karim Khan pour le Darfour, où elle a contribué à documenter les crimes commis depuis 2003, qui ont fait 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés. En 2024, elle a joué un rôle déterminant dans les mandats d’arrêt émis par la CPI contre Benyamin Netanyahou, Yoav Gallant et trois leaders du Hamas pour des crimes à Gaza, une décision qu’elle a qualifiée d’« étape historique » dans un communiqué de la CFJ. Ces succès renforcent sa crédibilité pour un poste onusien, où elle pourrait influencer des politiques globales sur la justice.

En mars 2025, des diplomates à New York ont évoqué son nom lors de discussions sur la création de cette commission, qui nécessiterait un budget de 50 millions de dollars et un vote au Conseil des droits de l’homme. La France et le Royaume-Uni soutiennent l’idée, voyant en Clooney une figure capable de rallier des soutiens transatlantiques. Mais des obstacles émergent : la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, pourraient opposer leur veto, comme elles l’ont fait en 2014 pour une enquête sur la Syrie, un dossier où Clooney avait proposé de poursuivre Bachar al-Assad en 2016. Malgré ces incertitudes, sa nomination, si confirmée, marquerait une consécration de son engagement, lui offrant une plateforme pour amplifier ses combats.

Les défis d’une justice globale : limites et critiques

L’engagement d’Amal Clooney n’est pas sans défis. En Ukraine, les mandats de la CPI contre Poutine restent symboliques : en 2025, il contrôle un pays de 144 millions d’habitants et ne voyage pas dans les 123 États signataires du Statut de Rome, rendant son arrestation improbable. À Beyrouth, les blocages politiques libanais – où le Hezbollah et ses alliés dominent le Parlement – entravent toute avancée, malgré ses efforts. Ces échecs relatifs soulignent une limite majeure : la justice internationale dépend de la volonté politique des États, un obstacle qu’elle a dénoncé en 2022 devant l’ONU, déplorant que « les criminels croient pouvoir s’en tirer, et ils ont souvent raison ».

Elle fait aussi face à des critiques. En 2025, certains activistes libanais lui reprochent de ne pas s’impliquer directement dans les tribunaux locaux, préférant une approche internationale jugée déconnectée. En Ukraine, des voix nationalistes critiquent son universalisme, estimant qu’il dilue la spécificité de leur lutte. Sa notoriété, liée à son mariage avec George Clooney, suscite aussi des doutes : en 2023, un éditorial dans un journal britannique l’a accusée de privilégier les projecteurs aux résultats concrets, une critique qu’elle a balayée en soulignant les 40 pays soutenus par la CFJ.

Les contraintes financières et logistiques pèsent également. En 2025, la CFJ a levé 80 millions de dollars depuis sa création, mais les enquêtes sur des conflits comme l’Ukraine coûtent 10 millions par an, selon des estimations internes. La dépendance aux dons privés limite son autonomie, tandis que la bureaucratie onusienne freine les initiatives qu’elle soutient. Ces défis révèlent une tension fondamentale : Clooney peut galvaniser l’attention mondiale, mais elle ne peut contourner les réalités d’un système international fragmenté.

Une voix pour les sans-voix : un impact durable ?

Malgré ces obstacles, l’impact d’Amal Clooney est indéniable. En 2025, elle reste une avocate recherchée : elle conseille la CPI sur le Soudan, où 150 000 morts ont été recensés depuis 2023, et soutient les Yézidies irakiennes, victimes de l’État islamique, dans leur quête de justice depuis 2016. Son plaidoyer pour l’Ukraine a inspiré des poursuites nationales : en Allemagne, trois officiers russes ont été inculpés en 2024 pour des crimes à Boutcha, grâce à des preuves qu’elle a contribué à structurer. À Beyrouth, sa pression maintient l’explosion du port dans l’agenda international, même sans avancée concrète.

Son influence dépasse les tribunaux. En 2025, elle enseigne à la Columbia Law School, formant une nouvelle génération de juristes, et publie des articles dans des revues comme le Journal of International Criminal Justice, où elle défend des réformes de la CPI. La CFJ, avec ses 50 employés, poursuit des criminels dans 15 pays, de la Centrafrique au Myanmar, un réseau qui a permis d’ouvrir 20 procès depuis 2020. Cette portée globale, alliée à sa capacité à mobiliser l’opinion publique – comme lors de son discours à l’ONU en 2023 vu par 2 millions de personnes en ligne – fait d’elle une force unique.

Amal Clooney n’est pas une utopiste. En 2025, elle reconnaît les limites de son action : « La justice prend du temps », a-t-elle déclaré à Kyiv en février, évoquant le procès de Slobodan Milošević, qu’elle a suivi à La Haye en 2004. Mais son engagement – en Ukraine, à Beyrouth ou dans une future commission onusienne – incarne une conviction : les crimes de guerre ne doivent pas être oubliés, même si leurs auteurs restent hors de portée. Dans un monde où l’impunité prospère, elle offre une lueur d’espoir, fragile mais tenace, pour les victimes qu’elle défend sans relâche.

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