Un retour inquiétant des cellules djihadistes en Syrie
Depuis la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024, la Syrie traverse une période de grande instabilité sécuritaire. L’effondrement du pouvoir central a laissé un vide sécuritaire, rapidement exploité par plusieurs groupes armés, dont l’État islamique (EI). Al Sharq Al Awsat (30 janvier 2025) rapporte que des cellules dormantes de l’EI ont intensifié leurs attaques dans les provinces de Deir ez-Zor, Raqqa et Homs, ciblant les forces de sécurité syriennes et les civils.
Le 29 janvier 2025, une attaque revendiquée par l’EI a fait 15 morts parmi les forces de sécurité syriennes près de la ville d’Al-Mayadin, dans l’est du pays. Al Akhbar (30 janvier 2025) souligne que les djihadistes profitent du chaos politique pour relancer leurs opérations, cherchant à regagner du terrain après leur défaite militaire en 2019.
Des attaques coordonnées qui témoignent d’une organisation intacte
Contrairement à ce que certains experts pensaient, l’État islamique n’a jamais été totalement éradiqué, mais s’est adapté aux nouvelles réalités du terrain. Ad Diyar (30 janvier 2025) rapporte que les nouvelles attaques montrent une planification sophistiquée, notamment avec des embuscades complexes et des attentats coordonnés.
Les provinces les plus touchées par cette résurgence sont :
- Deir ez-Zor : Attaques régulières contre les convois militaires et les points de contrôle des nouvelles forces de sécurité syriennes.
- Raqqa : Recrutement actif de combattants parmi les populations locales appauvries et désillusionnées par la guerre.
- Homs : Multiplication des attaques kamikazes contre des infrastructures stratégiques.
Selon Al Liwa’ (30 janvier 2025), les combattants de l’EI ont repris le contrôle de plusieurs routes de contrebandereliant la Syrie à l’Irak, facilitant ainsi le flux d’armes et de combattants.
Pourquoi l’État islamique revient-il en force en Syrie ?
Le retour de l’EI s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, Al Sharq (30 janvier 2025) met en avant le vide sécuritaire laissé par la chute du régime Assad, qui a affaibli les structures de défense du pays. Ensuite, Ad Diyar (30 janvier 2025) indique que la crise économique et humanitaire a poussé certaines populations désespérées à rejoindre les groupes djihadistes, attirées par des promesses de protection et de stabilité.
De plus, les tensions entre les différentes factions syriennes retardent toute réponse militaire coordonnée. Al Akhbar (30 janvier 2025) explique que les forces du gouvernement provisoire syrien, les Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et les milices pro-iraniennes sont divisées, ce qui permet à l’EI d’exploiter leurs rivalités.
Un danger limité ou une menace à long terme ?
Si la résurgence de l’EI est préoccupante, certains experts estiment que le groupe n’a plus la capacité de reprendre des territoires à grande échelle. Al Liwa’ (30 janvier 2025) rapporte que les services de renseignement occidentaux considèrent l’EI comme une menace persistante mais affaiblie, capable d’attaques sporadiques mais incapable de restaurer un califat territorial.
Cependant, trois scénarios restent envisageables :
- L’EI poursuit ses attaques sans recréer un califat, opérant sous forme de cellules dispersées, multipliant les embuscades et les attentats contre les forces locales.
- Le groupe gagne du terrain si la situation politique syrienne reste instable, profitant de l’incapacité du gouvernement provisoire à rétablir un État fonctionnel.
- Une intervention internationale limite son expansion, avec un retour d’opérations militaires menées par les États-Unis et leurs alliés, en soutien aux forces locales.
Selon Al Sharq Al Awsat (30 janvier 2025), la communauté internationale surveille de près cette résurgence et pourrait intensifier les frappes aériennes contre les bases de l’EI si la menace venait à s’accroître.