Liban: Le retour de la crise des ordures

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Après un répit de 2 mois en raison de la réouverture de la décharge de Naameh, au sud de la capitale Beyrouth, la crise des ordures pourrait prochainement refaire son apparition au Liban, en raison du retard dans la préparation des 2 décharges qui devaient être initialement mis en place pour la remplacer.

Les informations actuelles indiquent que les décharges de Bourj Hammoud au Nord de la Capitale et de Costa Brava au Sud, à proximité immédiate de l’aéroport ne sont pour le moment pas totalement fonctionnelles et ne pourraient l’être que durant 120 jours en raison de leur capacité réduite à l’accueil des ordures. Une polémique a également éclaté en raison de leur localisation à proximité de la mer en contravention avec un certain nombre de convention de protection de la Méditerranée dont le Liban est signataire.

Pour rappel, les ordures avaient commencé à s’accumuler dans les rues de Beyrouth et du Mont-Liban à partir du 17 juillet 2015 suite à l’annulation du contrat avec la compagnie de ramassage Sukleen et de l’expiration du mandat à ce que les déchets soient transportés dans la décharge de Naameh.

Cette crise avait amené à la mobilisation d’une frange de la population, notamment suite à un appel d’offre largement controversé en raison des coûts de ramassage proposés par les compagnies participantes allant de 140 dollars à plus de 200 dollars la tonne. De nombreuses manifestations se sont ainsi déroulées cet été 2015 au centre-ville de Beyrouth. Les Forces de Sécurité ont été critiquées pour un usage inapproprié de la la violence, alors que certaines sources indiquaient que des éléments proches de partis politiques s’étaient infiltrés parmi les manifestants pour provoquer des incidents. Les partis politiques avaient fait part d’une large solidarité entre eux face à la société civile qui réclamait une réforme en profondeur du système politique.

Largement dépassées par la tournure des évènements, les autorités libanaises, face aux manifestants qui demandaient alors le retrait de la classe politique actuelle accusée de corruption dans différents dossiers, ne se sont contentées que d’annoncer des plans alternatifs, dont la mise en place de déchèteries dans différentes régions. Ces décharges ne seront finalement pas mises en oeuvre en raison soit du rejet de la population locale ou de la découverte de conditions non favorables à l’enfouissement des ordures.

Le gouvernement libanais avait également étudié l’exportation des ordures hors du Liban, notamment au Sierra Léones et en Russie via des compagnies privées. Alors que les autorités de ces 2 pays avaient annoncé que les documents présentés par ces sociétés étaient des faux, le gouvernement libanais avait pourtant poursuivi le programme en décidant d’allouer des fonds lors de réunions houleuses du Conseil des Ministres.

La compagnie Sukleen avait également été critiquée pour les coûts des années précédentes à la crise. Le procureur financier avait notamment ouvert une enquête à son encontre suite à un dépôt de plainte du député Samy Gemayel.

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