Cette église, consacrée à Saint Charbel l’Édésien qui aurait trouvé la foi chrétienne à Edesse au 2e siècle, était initialement païen avant de se convertir au christianisme. Devenant prêtre, il aurait été martyrisé avec sa sœur Bebaia sous l’empereur Trajan, et leur mémoire est honorée chaque 5 septembre.
Perchée dans la région pittoresque de Byblos, cette église offre une vue spectaculaire vers le nord, dominée par la ville de Batroun.
L’Église de Maad
Ancrée dans l’histoire, l’église arbore des traces architecturales datant de l’ère romaine et au-delà. L’histoire du site se lit comme une superposition de couches temporelles, où les structures ont été réutilisées à travers les siècles. On pense qu’un sanctuaire byzantin se tenait sur les vestiges d’un temple romain, qui lui-même aurait pris la place d’un lieu de culte phénicien.
La structure actuelle remonte à l’époque des Croisades, bien qu’elle ait subi des altérations durant la période ottomane en 1615. Des rénovations ultérieures ont été entreprises aux 19e et 20e siècles amenant à la découverte récente de fresques d’époque médiévale.
Son architecture basilicale se caractérise par deux rangées de colonnes en calcaire soutenant des arcs, divisant l’intérieur en trois nefs. Les colonnes et une partie du pavement gardent leur aspect antique.
Récemment redécouvertes, les fresques médiévales de l’église
L’abside à l’est clôt la nef centrale et abrite des fresques. Un narthex élève son plancher plus haut que le reste de l’église, servant d’entrée et d’exposition aux artefacts découverts lors des fouilles de 1947 et au début des années 1970, période durant laquelle ces fresques ont été mises au jour.
Des salles annexes sont accessibles via deux portes étroites sur les côtés. Elles révèlent les fondations du temple originel et affichent plusieurs couches de fresques, dont une série de sept saints encadrant un évêque coiffé d’une tiare, flanqué des apôtres Pierre et Paul ainsi que des quatre évangélistes.
Ces œuvres composent un ensemble iconographique détaillé, illustrant la Dormition de la Vierge, des saints intercesseurs et l’Archange Michel, gardien des âmes lors du Jugement dernier, dans une veine clairement funéraire.
Des donateurs, au nombre de quatre, sont également représentés, suggérant que l’église servait de lieu de mémoire pour le salut de leurs âmes. À l’extérieur, une tombe, appartenant à une noble dame des croisades, souligne le lien entre le site et son passé chevaleresque.
Les traits artistiques, avec leurs visages de type oriental, la posture frontale, la rigidité d’expression et la linéarité, datent ces fresques du milieu au second semestre du 13e siècle, témoignant de l’enrichissement culturel et spirituel de l’époque.
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Mots Clés
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