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Frappes massives à Gaza : Israël promet de combattre jusqu’au retour des otages

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Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars 2025, la bande de Gaza a été secouée par des frappes aériennes israéliennes d’une ampleur inédite depuis la trêve instaurée le 19 janvier. Ces raids, qui ont fait plus de 330 morts selon le ministère de la Santé du Hamas, marquent une rupture brutale dans un cessez-le-feu fragile. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a justifié cette offensive en déclarant que les combats se poursuivraient « tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux », tandis que le Hamas accuse le Premier ministre Benyamin Netanyahou de sacrifier ses propres citoyens pour des gains politiques. Entre escalade militaire, crise humanitaire et répercussions internationales, cette nouvelle phase du conflit ravive les tensions au Moyen-Orient.

Une nuit de bombardements dévastateurs

L’opération a débuté peu après minuit, visant des cibles qualifiées de « terroristes » par l’armée israélienne (Tsahal) et l’Agence de sécurité intérieure. Selon un communiqué conjoint publié sur Telegram, ces frappes étendues ont été ordonnées par Netanyahou et Katz en réponse au « refus répété du Hamas de libérer les otages » et à son rejet des propositions des médiateurs, dont l’émissaire américain Steve Witkoff. Le ministère de la Santé du Hamas, dirigé par Mohammed Zaqout, a rapporté un bilan tragique : « plus de 330 morts, principalement des enfants et des femmes, et des centaines de blessés, dont des dizaines dans un état critique ». Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza, a ajouté que parmi les victimes, au moins 220 corps ont été recensés, dont 103 à Khan Younès et 70 à Gaza-ville.

Parmi les cibles figuraient des infrastructures du Hamas et des figures clés. Deux sources au sein du mouvement palestinien ont confirmé à Reuters la mort du général Mahmoud Abou Watfa, chef du ministère de l’Intérieur à Gaza, tué dans un raid à Gaza-ville. Cette frappe visait à affaiblir les capacités sécuritaires et policières du Hamas, qui conserve une influence significative malgré des mois de guerre.

Quelques heures après le début des bombardements, Tsahal a ordonné aux habitants des zones frontalières d’Israël, notamment dans le nord de Gaza, d’évacuer immédiatement, amplifiant la panique dans une population déjà éprouvée. Des images diffusées par Reuters montrent des scènes de chaos : immeubles effondrés à Khan Younès, familles en deuil près des corps alignés dans les hôpitaux, et rues jonchées de débris sous un ciel illuminé par les explosions.

Objectifs israéliens : otages et destruction du Hamas

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a été catégorique dans un communiqué matinal : « Nous ne cesserons pas de combattre tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux et que tous les objectifs de la guerre ne seront pas atteints. » Ces objectifs incluent le retour des 59 otages encore détenus à Gaza — vivants ou morts — et l’élimination du Hamas en tant que force militaire et politique. Katz a averti que « les portes de l’enfer vont s’ouvrir à Gaza » si le Hamas persiste dans son refus, promettant une intensité « jamais vue auparavant ».

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a corroboré cette détermination sur X, expliquant que l’offensive avait été planifiée depuis des semaines sous la direction du nouveau chef d’état-major, Eyal Zamir. « Nous sommes revenus à une attaque massive pour détruire le Hamas, ramener les otages et éliminer la menace sur les citoyens israéliens », a-t-il écrit, appelant à une mobilisation nationale « avec force et foi » jusqu’à la victoire.

Tsahal a diffusé des images montrant des hauts responsables — Zamir, le chef du Shin Bet Ronen Bar, et le commandant de l’armée de l’air Tomer Bar — dans un centre de commandement, supervisant les opérations. Un responsable israélien, cité anonymement, a précisé que ces frappes visaient des commandants intermédiaires, des dirigeants du Hamas et des infrastructures stratégiques pour empêcher le groupe de se réarmer. « Cette offensive préventive se poursuivra aussi longtemps que nécessaire », a-t-il ajouté, laissant entendre une possible extension au-delà des raids aériens.

Réactions palestiniennes : accusations contre Netanyahou

Le Hamas a dénoncé une reprise délibérée de la « guerre d’extermination ». Dans un communiqué, Izzat al-Rishq, membre de son bureau politique, a accusé Netanyahou de « torpiller » la trêve pour des raisons personnelles : « Il voit dans cette guerre une bouée de sauvetage face aux crises internes. Sa décision est une condamnation à mort pour les otages. » Le mouvement a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir d’urgence pour contraindre Israël à cesser ses opérations et retirer ses troupes de Gaza.

Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques en Israël. Yair Golan, chef du parti de gauche Démocrates, a fustigé Netanyahou sur X, affirmant que « les soldats et les otages ne sont que des cartes dans son jeu de survie ». Il a lié cette offensive aux protestations contre le limogeage imminent de Ronen Bar, chef du Shin Bet, critiqué par le Premier ministre pour son manque de loyauté. Golan a appelé à une mobilisation populaire pour « sauver les otages, les soldats et l’État ».

Répercussions régionales et internationales

La communauté internationale a réagi avec inquiétude. La Chine, par la voix de Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, s’est dite « extrêmement préoccupée » et a exhorté toutes les parties à empêcher une « catastrophe humanitaire de grande ampleur ». Les Houthis du Yémen, alliés de l’Iran, ont condamné les frappes et promis une « escalade » en mer Rouge, où ils menacent déjà les navires israéliens. « Nous continuerons à soutenir les Palestiniens et à intensifier la confrontation », a déclaré leur Conseil politique suprême.

La Maison-Blanche a révélé avoir été consultée par Israël avant l’opération. Karoline Leavitt, porte-parole de l’administration Trump, a affirmé sur Fox News que le président américain soutenait cette offensive : « Le Hamas, les Houthis, l’Iran, tous ceux qui terrorisent Israël et les États-Unis en paieront le prix. » Selon le Wall Street Journal, Donald Trump aurait personnellement approuvé l’attaque, marquant un alignement clair avec la politique israélienne.

En Israël, des mesures de sécurité ont été prises : les écoles près de Gaza ont fermé mardi, selon le Commandement du front intérieur, et les autorités civiles se préparent à d’éventuelles représailles. La population du sud, habituée aux sirènes d’alerte, reste sur le qui-vive.

Une trêve brisée, un avenir incertain

La trêve du 19 janvier, fruit de négociations ardues, avait offert un répit à Gaza après des mois de guerre déclenchés par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait tué 1 200 Israéliens et conduit à l’enlèvement de plus de 250 personnes. Environ la moitié des otages avaient été libérés lors de cette pause, mais les 59 restants — dont le sort est incertain — sont devenus un enjeu central. Israël accuse le Hamas de durcir sa position, tandis que le mouvement palestinien reproche à Netanyahou de privilégier ses intérêts politiques sur la vie des captifs.

Les frappes de cette nuit, les plus meurtrières depuis le début de l’année, ont réduit à néant les espoirs d’une seconde phase de cessez-le-feu. Elles surviennent alors que Netanyahou fait face à une crise interne : le limogeage imminent de Ronen Bar, après ceux de Yoav Gallant et Herzl Halevi, reflète une purge des responsables associés à l’échec du 7 octobre. Ses opposants, dont l’ancien Premier ministre Ehoud Olmert, appellent à une commission d’enquête publique, une demande que Netanyahou rejette.

Pour Gaza, déjà dévastée par des années de blocus et de conflits, cette offensive aggrave une situation humanitaire désastreuse. Les hôpitaux, submergés, manquent de ressources pour traiter les blessés, et les évacuations ordonnées par Tsahal compliquent l’accès aux secours. La communauté internationale craint une spirale incontrôlable, dans un Moyen-Orient où les fronts — Gaza, Liban, Yémen — s’entrelacent dangereusement.

Le conflit, relancé avec une violence brutale, repose désormais sur une question clé : jusqu’où Israël ira-t-il pour récupérer ses otages, et à quel prix pour les civils palestiniens ? La réponse, pour l’heure, reste suspendue aux prochaines heures.

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Newsdesk Libnanews
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