Une unité de l’Armée Libanaise manœuvrant en coopération avec l’Armée Française en 2012. Crédit Photo: Ministère de la Défense.
Après l’article du journal britannique Télégraph, les menaces contre le Liban se précisent avec différentes informations faisant état de possibles attaques terroristes par les rebelles syriens Al Nosra et Daech. Le quotidien avait alors souligné l’implication des services de renseignements anglais dans la mise en place d’une barrière de protection constituée par 12 tours le long de la frontière avec la Syrie afin d’empêcher à ce que l’Etat Islamique massacre les habitants des villages chrétiens et chiites de la région particulièrement menacés. Ils chercheraient ainsi à provoquer un conflit confessionnel au Liban et à gagner une visibilité sur le plan médiatique.
Ainsi, durant le mois de décembre, les services de renseignements libanais auraient réussi à déjouer plusieurs attentats dont un visant le Casino du Liban qui aurait été visé par un membre d’Al Nosra, jeune chrétien du Akkar converti à la religion musulmane. D’autres attentats visant les régions chrétiennes, avec pour cibles des boites de nuit ou des centres commerciaux auraient été également planifiés. Le but de ces opérations aurait été d’amener l’Armée Libanaise à devoir étendre sa présence sur l’ensemble du territoire afin de l’affaiblir dans la Békaa ou elle fait face aux attaques terroristes et d’établir un Emirat Islamique avec Ahmed Assir à sa tête.
Devant le Congrès Américain ce mardi 3 février 2015, le directeur des agences de renseignements américain, Vincent R. Stewart, a déclaré s’attendre à une intensification des attaques terroristes au delà des frontières syriennes, désignant ainsi le Liban mais également l’Egypte, l’Algérie et la Jordanie, estimant que les autorités de ces pays sont actuellement soumis à de grandes pressions, réduisant leurs capacités à faire face à ces attaques. Vincent R. Stewart a également indiqué que les rebelles syriens essayeront d’étendre leur influence vers les régions limitrophes, rappelant également que des opérations ont déjà visé certaines localités de la Békaa, allusions aux attaques terroristes ayant visé la localité d’Arsal en aout dernier.
Le journal Al Safir annonce le 6 février 2015, que les forces de sécurités libanaises ont déjoué une tentative d’instauration d’un Califat Islamique dans les différents camps syriens de la Békaa et entre la région syrienne de Qalamoun et la région libanaise de Magdel Aanjar et d’Arsal au Liban suite à l’interception de conversations téléphoniques et de documents saisis. Selon le même quotidien, les djihadistes souhaiteraient la réouverture de toutes les routes de la région d’Arsal, actuellement étroitement surveillées par l’Armée Libanaise en raison de la crainte du passage de voitures piégées vers le Pays des Cèdres.
Ces informations interviennent également alors que plusieurs pays du Golfe ont mis en place de nouvelles mesures autour de leurs représentations diplomatiques et mettent en garde leurs ressortissants présents. Les autorités de ces pays s’attendraient à des attentats kamikazes perpétrés par 3 de leurs ressortissants déjà sur place et dont les noms sont déjà connus par les services de renseignement occidentaux. Cet attentat aurait été organisé par l’organisation terroriste Daech en réponse aux raids aériens visant les territoires qu’ils contrôlent en Syrie et en Irak.
De son coté, l’Armée Libanaise continue son combat contre les tentatives d’infiltrations djihadistes dans la Békaa alors que ses services de renseignements continuent à poursuivre le démantèlement de cellules dormantes djihafistes y compris parmi les réfugiés syriens. Les autorités libanaises demandent également l’accélération de la fourniture d’équipements militaires alors que les USA auraient proposé au Liban de bombarder les positions djihadites dans le maquis de l’Anti-Liban. L’institution militaire a réussi à réimposer l’ordre à Tripoli dans le Nord du Liban, qui était en proie à une lutte entre quartier sunnite de Bab el Tabaneh et allaouite de Jabal Mohsen. Des sources proches de l’Armée soulignent que la détente politique entre Courant du Futur et Hezbollah permettent aujourd’hui à l’Armée Libanaise de jouir d’un soutien politique dans sa lutte contre le terrorisme. Bémol toutefois, les mouvements terroristes détiennent toujours 17 membres des forces militaires et forces de sécurité intérieur dans la région d’Arsal. Les négociations qui devaient se tenir avec les mouvements terroristes semblent pour l’heure au point mort.
