Donc l’invasion israélienne a débuté « limitée » mais toutefois elle pourrait être plus importante puisque la France « par précaution » envoie un navire visant à potentiellement évacuer ses ressortissants hors du Liban. Les américains ne sont pas aussi dupes. À défaut de pouvoir imposer des limites à Israël, ils finissent par accepter ce qui paraissait inacceptable. L’ambassadeur israélien à Washington dicte désormais la politique étrangère des USA au Moyen-Orient et indique à la place de la Maison Blanche elle-même, je cite le communiqué, que les USA comprennent les objectifs de l’opération israélienne et n’imposent aucune limitation de temps. Va-t-on donc vers une création d’une zone de sécurité pour les années à venir? Va-t-on vers Beyrouth?

Evidemment, on parlait de « situation spéciale » au début en Israël pour ne pas dire guerre. Evidemment aussi aujourd’hui on parle de « manoeuvres terrestres » pour accepter de dire pudiquement ensuite opérations terrestres, – ce ne sont que des mots, une dialectique pour ne pas rappeler de douleurs souvenirs …

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Si cela ne vous rappelle rien, cela nous rappelle en effet 1982 ou 2006, avec des évacuations via le port de Beyrouth et au-loin les bombes israéliennes qui pleuvaient sur la banlieue Sud de Beyrouth. En fait, la France ne croit pas à cette limite que s’impose Israël, puisque cet état s’est affranchi de toute limite les unes après les autres. Depuis 2006, il ne respecte pas la résolution 1701 du conseil de sécurité de l’ONU qu’il prétend aujourd’hui vouloir imposer par la force puisque le jour même de sa mise en application, il violait l’espace aérien libanais. Et depuis il menait même des attaques aériennes depuis l’espace aérien libanais en Syrie, il s’est affranchi du droit humanitaire en imposant depuis 20 ans des blocus aux populations palestinienne.

En parlant du Sud, au Sud du Liban cette fois-ci, c’est l’heure de vérité. Les premières confrontations entre israéliens et combattants du Hezbollah ont lieu. Pour le moment aucun bilan officiel de part et d’autres mais on dit s’éliminer mutuellement avec des chiffres mirobolants. Quant à l’armée libanaise, elle a évacué ses positions le long de la ligne bleu et la FINUL est cloitrée dans ses bases. Si le Hezbollah résiste aux assauts israéliens, ceux-ci ne pourront pas établir une zone de sécurité dans un sud vidé de sa population, ni aller vers Beyrouth aussi. Il s’en sortira vainqueur au même titre qu’en 2006 en dépit de tous les coups qu’il a pris, c’est à dire une victoire à la Pyrrhus et pourra s’imposer aussi plus encore au Liban. S’il ne résiste pas, le Liban sera de facto occupé par une force étrangère, Israël qui pourra imposer sa politique au Liban. Voila désormais les choix qui s’imposent à nous.

Quant à la communauté internationale, elle est impuissante et je commence à douter même que les élections aux USA pourraient y changer quelque chose: s’il était attendu que Netanyahu tombe après les élections en cas de victoire de Kamala Harris, l’assassinat de Hassan Nasrallah l’auréole aujourd’hui d’un prestige inégalé aux yeux de la population israélienne. De facto, il me semble très difficile qu’il puisse partir et de facto aussi, il est plus que probable que sa politique visant au final l’Iran soit remise en cause que cela soit en interne voire à l’étranger. Que dire aujourd’hui des limites rouges franchies depuis 2023 malgré le fait qu’il prétend sauver ses otages, il les enterre au fur et à mesure que le temps passe. Hier Netanyahu a fait un aveu, un grand aveu, celui de vouloir faire tomber le régime iranien pour apporter à ce pays « la liberté ». Cela rappelle un peu la notion de liberté apportée à tous ces pays arabes par les américains, Irak avec un Irak plus que jamais affaibli et qui s’était aligné sur l’Iran à la fin au lieu d’en être le rempart, Libye aussi, Syrie avec Daesh. Une expérience de Démocratie donc assez étrange, celle en fait d’états fantoches qui n’existent plus, de failed states comme on dit aux Etats-Unis. Cet aveu ne fait, au final, que confirmer l’objectif de sa politique depuis 25, depuis même sa carrière diplomatique à l’ONU, celle de provoquer une guerre entre Iran et Pays Arabes ou Iran et USA. Un guerre donc pour les autres, comme nous au Liban, on les connait malheureusement si bien.

On voit désormais que l’armée israélienne concentre ses efforts sur la partie sud du pays. Et beaucoup moins sur la Békaa et Beyrouth, même si hier soir, ils ont bombardé la banlieue Sud de Beyrouth aux environs de minuit. À noter hier que l’armée israélienne a bombardé Aynata al Arz au nord du Liban, entre Bcharré et Deir el Ahmar, 2 fiefs des forces libanaises mouvement opposé au Hezbollah. Bavure? Ont-ils confondu Aynata al Arz avec Aynata au Sud du Liban?

Concernant le bilan humain, on est déjà au-delà de 2006 évidemment, le dernier bilan que j’ai vu était de 1600 morts il y a 1 semaine en une semaine à comparer à 1200 morts en 2006 en 34 jours. Chaque jour, plus ou moins 100 morts.

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