Le 28 mars 2025, le ministère libanais de l’Énergie et des Eaux, via la Direction générale du pétrole, a publié un nouveau tableau des prix des carburants, révélant une augmentation notable des tarifs de l’essence, tandis que le mazout enregistre une légère baisse et le gaz reste stable. Selon les chiffres officiels, le prix de la page d’essence 95 octane a grimpé de 16 000 livres libanaises pour atteindre 1 396 000 livres, celui de l’essence 98 octane a également augmenté de 16 000 livres pour s’établir à 1 436 000 livres, le mazout a diminué de 1 000 livres à 1 293 000 livres, et le prix de la bonbonne de gaz est resté inchangé à 1 103 000 livres. Cette fluctuation, bien que routinière dans un pays dépendant des importations pétrolières, intervient dans un contexte économique et politique fragile, exacerbant les défis auxquels font face les Libanais au quotidien.
Contexte économique : une dépendance aux fluctuations mondiales
Le Liban, dépourvu de ressources pétrolières significatives, importe la quasi-totalité de ses carburants, ce qui le rend particulièrement vulnérable aux variations des prix mondiaux du pétrole et aux taux de change. Depuis la crise économique de 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur face au dollar américain, un effondrement qui a transformé les ajustements réguliers des prix des carburants en un fardeau écrasant pour la population. Le mécanisme actuel de tarification, établi après la levée des subventions en 2021, fixe les prix en fonction du cours international du baril de Brent et du taux de change sur le marché parallèle, qui oscille autour de 89 700 livres par dollar au 28 mars 2025, selon les estimations du marché.
L’augmentation de 16 000 livres pour les essences 95 et 98 octane reflète une hausse récente des prix mondiaux du pétrole, potentiellement liée aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient ou à une demande saisonnière accrue. La légère baisse du mazout, utilisé principalement pour le chauffage et les générateurs électriques privés, pourrait résulter d’une offre excédentaire ou d’une moindre pression sur cette catégorie de carburant à cette période de l’année. La stabilité du prix du gaz, essentiel pour la cuisson dans les foyers libanais, offre un répit limité dans un paysage économique autrement sombre.