Le lundi 24 février 2025, des délégations ont afflué vers la ville de Deir Qanoun al-Nahr, dans le district de Tyr au Sud-Liban, pour assister aux funérailles et à l’inhumation de Sayyed Hashem Safieddine, ancien secrétaire général du Hezbollah, tué quatre jours après avoir succédé à Sayyed Hassan Nasrallah à la tête du mouvement. La veille, une vaste cérémonie funéraire conjointe pour les deux leaders s’est tenue au stade Camille Chamoun Sports City de Beyrouth, suivie de l’enterrement de Nasrallah dans un mausolée dédié près de l’aéroport de la capitale.
À Deir Qanoun al-Nahr, les rues étaient ornées de drapeaux libanais, ainsi que de ceux du Hezbollah et du mouvement Amal, accompagnés de portraits de Safieddine et Nasrallah. Les dirigeants du Hezbollah ont prévu de recevoir les condoléances de 12h à 15h dans la mosquée locale avant l’inhumation de Safieddine. Les forces de sécurité et les équipes du Hezbollah étaient déployées pour assurer la sécurité et gérer les aspects logistiques de l’événement.
Safieddine et Nasrallah ont été tués par des frappes israéliennes impliquant environ 80 tonnes de bombes, dans le cadre d’une campagne militaire intensifiée contre le Hezbollah en septembre et novembre 2024. Initialement inhumés dans des lieux tenus secrets pour des raisons de sécurité, leurs corps ont été transférés pour ces cérémonies publiques. Safieddine est mort peu après sa nomination, qui faisait suite à l’assassinat de Nasrallah le 27 septembre 2024.
Sayyed Hashem Safieddine, un religieux chiite et membre du conseil de la Choura du Hezbollah, était considéré comme le successeur naturel de Nasrallah. Né dans une famille liée à ce dernier par des liens maternels, il avait étudié la théologie à Qom, en Iran, renforçant ses connexions avec la République islamique. Âgé d’une soixantaine d’années, il portait le turban noir des sayyeds, marquant sa lignée descendant du Prophète Mohammed, comme Nasrallah. Son fils est marié à la fille du général Qasem Soleimani, ancien chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution iranienne, tué par une frappe américaine en Irak en 2020.
Safieddine avait été désigné « terroriste » par les États-Unis et l’Arabie saoudite en 2017. Le Département du Trésor américain le qualifiait de « leader senior » et de « membre clé » de l’exécutif du Hezbollah au sein du conseil de la Choura. Contrairement à Nasrallah, qui vivait dans la clandestinité depuis des années, Safieddine apparaissait régulièrement lors d’événements politiques et religieux. Lors d’un discours prononcé en juillet 2024 dans les banlieues sud de Beyrouth, il avait déclaré : « Dans notre résistance, lorsqu’un leader est martyrisé, un autre prend le drapeau avec une détermination nouvelle, certaine et forte, » évoquant la succession au sein du mouvement.
