mercredi, juillet 9, 2025

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Le Liban classé 73e au niveau mondial et 6e parmi les pays arabes dans l’écosystème des startups en 2024

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Le Global Startup Ecosystem Index pour 2024 a classé le Liban au 73e rang mondial et au 6e rang parmi 16 pays arabes en termes d’écosystème pour les startups. En comparaison avec l’année précédente, le Liban a progressé de deux places au classement mondial (75e en 2023) mais a maintenu son rang dans le monde arabe. Le pays dépasse ainsi des nations comme le Kazakhstan, le Costa Rica et le Sri Lanka, tout en étant devancé par la Géorgie, le Pakistan et l’Albanie.

Méthodologie du classement

L’index est composé de trois sous-indices essentiels à l’évaluation des écosystèmes de startups :

  1. Le sous-indice de la quantité : Ce critère évalue le nombre de startups, d’investisseurs, d’accélérateurs, et d’espaces de co-working, ainsi que d’autres organisations de soutien qui facilitent la croissance d’un écosystème.
  2. Le sous-indice de la qualité : Il prend en compte la qualité des startups de l’écosystème, mesurée par des facteurs tels que les réussites de licornes, les acquisitions et la réputation globale des startups. Ce sous-indice intègre également l’impact des organisations majeures qui attirent entrepreneurs et investisseurs.
  3. Le sous-indice de l’environnement des affaires : Il évalue les indicateurs économiques, tels que la facilité de faire des affaires, la vitesse d’Internet, et les dépenses de recherche et développement à l’échelle nationale.

Ces sous-indices permettent de mesurer la vitalité des écosystèmes startups à travers le monde, en particulier dans les économies émergentes. Toutefois, l’index ne prend en compte que les pays qui ont atteint une masse critique suffisante en termes de création de startups.

Comparaison avec d’autres pays arabes

Le classement montre que le Liban arrive derrière les Émirats arabes unis (23e), l’Arabie saoudite (65e), l’Égypte (66e), Bahreïn (67e), et la Jordanie (68e), mais se positionne devant des pays comme le Qatar (79e), la Tunisie (87e), et le Koweït (91e). Cependant, malgré sa sixième place dans le monde arabe, le Liban fait face à de nombreux défis qui freinent la croissance de son écosystème entrepreneurial.

Graphique 1 : Classement des écosystèmes startups dans les pays arabes en 2024

Analyse du financement des startups au Liban

Les résultats de l’enquête montrent que les startups libanaises ont reçu des financements relativement faibles ces dernières années :

  • En 2020, le financement total s’élevait à 70,7 millions de dollars.
  • En 2021, ce chiffre est tombé à 50 millions de dollars, puis à 20,6 millions en 2022.
  • En 2023, le financement n’était que de 10 millions de dollars.

Les fonds alloués aux startups libanaises ne représentent que 0,003 % des financements totaux dédiés aux startups dans le monde arabe en 2023, et seulement 0,2 % du total sur la période 2020-2023. Ces faibles chiffres témoignent des défis auxquels les entrepreneurs libanais sont confrontés, exacerbés par la crise économique et politique qui sévit dans le pays.

Les défis économiques des startups libanaises

Le Liban fait face à des défis majeurs qui freinent le développement des startups :

  • Crise de la monnaie locale : La dévaluation continue de la livre libanaise par rapport au dollar rend les transactions et les investissements internationaux plus complexes pour les startups.
  • Inflation élevée : Les taux d’inflation très élevés pèsent sur le pouvoir d’achat des consommateurs, limitant la capacité des startups à générer des revenus dans un environnement économique instable.
  • Disruptions des services essentiels : Les coupures d’électricité et les interruptions d’accès à Internet compliquent davantage l’environnement opérationnel des startups.
  • Chômage et pauvreté : L’augmentation du chômage et de la pauvreté touche une grande partie de la population libanaise, réduisant ainsi le marché potentiel pour les entrepreneurs.

Malgré ces difficultés, certaines startups parviennent à maintenir leur activité grâce à un environnement entrepreneurial flexible et une population multilingue (notamment avec une forte proportion de francophones et anglophones), atouts souvent mis en avant pour attirer des entrepreneurs et investisseurs étrangers.

Potentiel et défis liés à l’écosystème entrepreneurial libanais

Le rapport souligne qu’il est crucial pour le Liban de capitaliser sur ses ressources humaines et d’inspirer davantage de jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat, malgré les obstacles. Le pays bénéficie d’une population éduquée et multilingue, et son emplacement stratégique offre un accès aux marchés européens, africains et du Moyen-Orient. Cependant, il est essentiel d’améliorer les conditions opérationnelles pour que ces talents restent au Liban plutôt que de chercher des opportunités ailleurs, notamment à Dubaï, en Europe ou aux États-Unis.

Le rapport mentionne également l’importance de résoudre les obstacles bureaucratiques qui compliquent la création et l’expansion des startups. En l’absence de réformes significatives et de soutien gouvernemental, de nombreuses startups ont été contraintes de ralentir leurs activités, voire de se délocaliser vers des environnements plus stables, notamment dans les pays du Golfe.

Tableau 1 : Classement des villes arabes pour l’écosystème des startups (2024)

VilleRang global (2024)Changement par rapport à 2023
Beyrouth388e+20 places
Jeddah226e+92 places
Erbil250e+73 places
Bagdad162e+66 places
Doha94e+94 places

Beyrouth a amélioré son classement mondial, passant de la 388e place en 2023 à la 368e place en 2024. Malgré cette légère amélioration, la capitale libanaise reste en difficulté comparée à d’autres villes arabes qui connaissent des progrès plus rapides.

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