Le président nouvellement élu du Liban, Joseph Aoun, a affirmé samedi qu’Israël devait se retirer des territoires occupés dans le sud du pays avant la date limite du 26 janvier. Cette exigence fait partie des termes de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah signé en novembre dernier.
Le retrait israélien, condition essentielle pour la stabilité
Lors de sa rencontre à Beyrouth avec le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, Joseph Aoun a déclaré qu’il était impératif que « les forces israéliennes se retirent des territoires occupés dans le sud avant la date fixée par l’accord du 27 novembre ». Dans un communiqué publié par son bureau, Aoun a également averti contre les « violations continues de l’accord par Israël », soulignant l’importance de respecter intégralement les termes du cessez-le-feu.
António Guterres, en visite officielle au Liban, a exprimé le soutien de la communauté internationale à ce processus. « Nous croyons fermement que cette période sera marquée par une reprise rapide du Liban, qui redeviendra le centre du Moyen-Orient », a-t-il déclaré, mettant en avant l’importance de reconstruire les institutions libanaises et d’assurer leur stabilité.
Une étape cruciale après 26 mois sans président
Le Liban sort d’une impasse politique de plus de deux ans, marquée par l’absence d’un président. L’élection de Joseph Aoun la semaine dernière, suivie de la nomination d’un nouveau Premier ministre chargé de former un gouvernement, représente une avancée significative. Selon António Guterres, ces changements rendent possible la consolidation des institutions nationales et le déploiement de l’armée libanaise sur tout le territoire, y compris dans les zones frontalières avec Israël.
Le rôle de l’armée libanaise sera particulièrement important dans les régions où le retrait israélien est attendu, afin de garantir la sécurité et de prévenir toute escalade future. Ce déploiement s’inscrit dans le cadre de l’accord qui prévoit une présence armée exclusivement composée de troupes libanaises et de forces de maintien de la paix des Nations unies dans les zones frontalières.
Un cessez-le-feu fragile après un conflit dévastateur
Le cessez-le-feu négocié par les États-Unis a pour objectif de mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah, un conflit qui a causé plus de 4 000 morts et blessé 16 000 personnes au Liban. L’accord inclut également le retrait du Hezbollah de la zone frontalière, laissant la sécurité entre les mains des forces libanaises et des casques bleus.
Cependant, la mise en œuvre de l’accord reste fragile, les tensions entre Israël et le Hezbollah restant vives. Les violations rapportées par le président Aoun rappellent que le respect mutuel des termes de l’accord est indispensable pour éviter une reprise des hostilités. Les experts soulignent également que des divergences internes au Liban, combinées à des ingérences étrangères, pourraient compliquer l’application de cet accord.
Reconstruction et soutien international
La visite d’António Guterres a également mis en lumière les défis de la reconstruction du Liban après des mois de conflit. « Dès que le conflit prend fin, la reconstruction commence », a affirmé le secrétaire général de l’ONU, soulignant l’importance de restaurer la confiance dans les institutions et de reconstruire les infrastructures détruites.
Le soutien de la communauté internationale sera déterminant pour garantir la transition vers une paix durable. Les analystes estiment que le retrait israélien et la stabilisation des zones frontalières pourraient marquer une étape décisive dans la reprise du Liban, bien que des défis majeurs subsistent, notamment au niveau économique et politique.