Dans un nouveau rapport, l’ONG Transparency International aborde la thématique de la lutte contre la corruption au Moyen-Orient et plus particulièrement au Liban et rappelle que des manifestations ont touché cette région cette année.

L’ONG estime qu’en dépit des manifestations qui ont fait chuter des régimes, il y a 10 ans comme en Tunisie, rien n’a changé. Plus de 65% des populations des 6 pays étudiés estiment que la situation face à la corruption a empiré. Pire encore, 66% estiment que les gouvernements ne font rien pour la combattre et y mettre fin.

44% des personnes interrogées, indique Transparency International, pensent même que les parlementaires et les ministres de leurs pays respectifs sont corrompus.

L’enquête a ainsi été menée auprès de 6 600 participants, de Jordanie, du Liban, du Maroc, de Palestine ou encore du Soudan et de la Tunisie.

Aussi, plusieurs facteurs ont fait l’objet de cette enquête dont le traditionnel Wasta qui semble être courant pour accéder aux services publics de 3 pays dont la Jordanie, le Liban ou la Palestine, l’extorsion sexuelle, encore appelée Sextortion et la corruption par l’achat de voix lors des élections législatives.

Concernant la Wasta, 38% de la population libanaise, jordanienne ou encore palestinienne aurait été obligée d’utiliser ses connexions personnelles pour obtenir une place dans les services publics comme les universités ou les hôpitaux au cours des 12 derniers mois, soit 3.6 millions de personnes.

Une personne sur 5 aurait dû payer des backchich pour accéder à certains services publics au cours de l’année précédente, soit 11 millions de personnes pour les 6 pays étudiés. Plus particulièrement, les services de sécurité semblent plus visés, avec 22% de personnes ayant dû verser des fonds, les autres services publics comme l’accès à l’eau, l’électricité ou encore les documents administratifs ne faisant l’objet que de 16% des plaintes.

La sextortion semble de plus en plus s’étendre. Il s’agit d’une obtention de services publics comme l’accès au système de santé ou éducatif contre des relations sexuelles. 1 personnes sur 5 soit 20% de la population en aurait été victime ou connaitre une victime et cela plus particulièrement les femmes.

L’achat de voix serait également monnaie courante. 1 personne sur 3 se serait ainsi vu proposée l’achat de sa voix lors d’élections nationales, régionales ou encore locale au cours des 5 dernières années. Même, certaines ont indiqué faire l’objet de menaces si elles ne votent pas en faveur d’un certain parti.

Le Liban plus touché que les autres pays

Au Liban parmi les 6 pays étudiés, signale le rapport de Transparency International, la population semble être plus sensible à la corruption. Le paiement de pots de vin, la corruption électorale et le manque de possibilité pour y mettre fin semble être assez problématique.

78% de la population pense que les autorités libanaise ne font pas assez pour combattre la corruption, soit le pourcentage le plus élevé de la région. 41% de la population est obligée de payer des pots de vin, 54% doivent faire appel à la wasta. 47% des gens ont été touchés par l’achat de voix lors des élections.

Pour regagner la confiance de leurs populations respectives, les gouvernements doivent agir

Transparency International détaille les 7 mesures visant, selon l’ONG, à combattre la corruption, comme assurer l’intégrité du processus électoral, permettre le signalement des tentatives de corruption et protéger les lanceurs d’alerte, lutter contre la wasta, la séparation des pouvoirs et plus particulièrement du pouvoir judiciaire, la reconnaissance de sextortion comme étant un délit, l’accès à l’information et à la transparence et l’application des textes et traités internationaux concernant la lutte contre la corruption.

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