La parole d’autres pensées.

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La consistance de tout rapport humain se trame insensiblement entre le moment où une idée fraye son chemin et l’instant où les mots véhiculent une signification. Le langage nous permet de transmettre le succédané de la personnalité. Il est ce passage d’un intérieur à la sonorité de la voix qui fait écho. Une intonation qui nous veut toujours du bien. Le “je” -“Ana”- en arabe est un “c’est bien moi”. Cet état de fait transparaît bien plus que l’expression d’une singulière subjectivité. Il reflète l’éclosion de chaque identité par les fluctuations sensorielles et cognitives qui la composent.

De sensibles et subtiles méandres côtoient l’hésitation, l’inquiétude d’une interrogation pour le sérieux d’une ponctuelle réflexion. Néanmoins, on pressent souvent ce que notre histoire, notre éducation et notre organisme tolèrent ou pas,  préfèrent ménager ou bousculer. Néanmoins, la responsabilité de construire un choix donné révèle une disponibilité particulière au genre humain: la liberté de penser. Elle autorise ou freine ce qui correspond ou pas au tracé logique.

Le rythme d’une vie choisie pour soi et avec les autres dépend ainsi largement de la cohérence de sa pratique. Cependant, au delà des préoccupations pressantes de tant de politiciens, dues aux conséquences du vide présidentiel au Liban, un contexte de grande méfiance des gens en leurs divers représentants semble perdurer dans le silence.

Citoyens, veuillez bien reconsidérer l’état dramatique de la plus élémentaire dimension d’une identité humaine: Celle d’une conscience interdite d’accès aux valeurs humaines car l’expression d’une citoyenneté démocratiquement manifestée, échangée et défendue s’est étranglée. En “tolérant” encore que vos aspirations soient bafouées à nouveau au nom de la convenance des uns et des grandes puissances, vous refusez le bon sens de l’intelligence au service de la conscience individuelle et collective. Seriez vous en train de clamer l’arrêt de toute action citoyenne sensible et démocratique au nom de ne plus vouloir accorder le respect à vos mots et de devenir ainsi la parole d’autres pensées?!


Joe Acoury.

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