Du courage, autrement.

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Il y a ces choses intimes de la vie qui appartiennent au vécu des uns et aux répercussions sur d’autres personnes. Néanmoins, la mentalité libanaise se réserve une particulière manière de traiter de gênantes inconvenances. Elle chercherait à exposer une confortable apparence pour éviter de reconnaître la faute et l’abus commis. Ainsi, quand des gens relatent les injustices d’anciens “élus”, ceux là se contentent du candide déni interrogatif typique de chez nous: “walaw”? Cette expression d’origine défensive indiquerait une réaction de désinvolture vis à vis d’un citoyen si justement accusateur! Elle priviligierait l’indignation, faute de devoir conscientiser l’évidente confusion, la constante erreure, l’échec tangible ou tout carrément l’abandon illégitime aux dépendances extranationales dans l’exercice d’une fonction publique. De nombreux responsables et politiciens perçoivent la remarque d’un faux pas comme un blâme, une insulte grave et une affaire strictement personnelle. Cependant, les points faibles sont inhérents à tout processus concernant l’évolution vers la civilité ou vers un engagement politique donné. Afin de gérer une situation complexe on devrait d’abord regarder le problème pour l’analyser.

La rectification des gaffes entre des partenaires est indispensable pour assumer une confiance commune. Elle  démarquerait une égale distance des forces et des angoisses entre eux. Nos concitoyens de la société politique vont cependant agir par la non reconnaissance des faits. Malgré les flagrants manquements cumulés ils souhaitent encore esquiver le poids encombrant de leurs coincements en tournant la page de leurs inconsistances. Cependant, les silences, les attentes, les multiples incohérences que le citoyen continue à subir au quotidien ne passeraient sans être justifiés et comptabilisés. Pour récupérer sa bonne intention, les formes ne serviraient plus. La réalité n’a plus aujourd’hui de cache. Messieurs, vous avez loupé toutes les opportunités du labeur continu et du devoir commun pour l’unité nationale. Aucun pas concret en avant n’a été entrepris jusqu’à ce jour pour initier, entre les diverses tendances partisanes, un dialogue utile, constructif, élaboré et suivi. Le seul genre de lien que vous consommez sans modération appartient aux conflits sans issues.

Députés et politiciens, vous persévérez à vouloir défendre un effarant déni collectif de vos manquements à la République! Vous ne présentez la moindre disposition à l’autocritique pour rendre compte et initier un réel changement. Rester au niveau des surfaces est inadmissible lorsqu’on constate un bien visible délabrement généralisé. Sauvez le Liban  en ces heures critiques et décisives pour la démocratie! Afin que l’histoire de la citoyenneté n’inscrive pas que vos récalcitrances à la patrie, veuillez avec courage, tous voter et autrement! 

Joe Acoury.

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