Des livres libanaises. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com

La Banque du Liban a confirmé le passage de la parité officielle de 1 507 LL/USD à 15 000 LL/USD, le 1er février seulement, cela en dépit de l’annonce du ministre des finances Youssef Khalil de ce passage le 1er novembre dernier. Les parités mentionnées par les circulaires 151 avec un taux de change de 8 000 LL/USD et 154 stipulant un taux de change de 12 000 LL/USD de la BdL sont également concernées et devraient être alignées sur ce nouveau taux de change officiel.

Cependant, les observateurs s’attendent à ce que cette nouvelle parité de 15 000 LL/USD ne puisse amener à une unification des taux de change comme souhaite le FMI, notant que la parité réelle de la livre libanaise dépasse amplement ce niveau en raison de l’injection importante de liquidités en monnaie locale ces derniers mois par la Banque du Liban.

Cela est confirmé par le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, qui estime qu’il y a là une première étape avant un flottement de la livre libanaise par rapport au dollar. Celui-ci n’a toutefois pas évoqué l’avenir de la plateforme électronique Sayrafa de la BdL.

Cette nouvelle parité devrait officialiser les pertes du secteur financier, alors que la BdL a entamé une procédure visant la Al Baraka Islamic Bank à Beyrouth, la semaine dernière, nommant un administrateur judiciaire et en dissolvant le conseil d’administration de l’établissement.

Des banques lourdement impactées par la crise économique 

Les banques libanaises sont, pour leur part, lourdement impactées par la crise économique que traverse le Liban. Cette crise est apparue au grand jour avec les fameuses pénuries de devises étrangères dès mai 2019, d’abord mises sur le dos de problèmes logistiques par la Banque du Liban avant de finalement reconnaitre que les établissements privés faisaient face à d’importantes crises de liquidité. L’ABL avait alors mis en place un contrôle informel des capitaux dès novembre 2019.  

Jusqu’à présent, les banques libanaises refusent généralement de permettre aux déposants de disposer librement de leurs fonds.

Dès 2019, de nombreux incidents avaient alors éclaté dans les succursales bancaires, des déposants exigeant de pouvoir retirer leurs fonds, ce que refusaient les responsables des banques alors que devrait prochainement être détaillé la répartition des pertes du secteur bancaire, estimée à 69 milliards de dollars selon le gouvernement Mikati III, 83 milliards de dollars selon le gouvernement précédent, un chiffre proche de celui du FMI et à 103 milliards de dollars selon certaines agences de notation.

Au total, les 14 premières banques libanaises à elles-seules nécessiteraient une injection de 65 milliards de dollars, bien au-delà des possibilités d’aide économique estimée à 26 milliards de dollars. Aussi, les haircuts sur les eurobonds ou encore sur une partie des obligations libanaises semblent devenir inévitables, en dépit de la hausse des fonds propres sur décision d’une circulaire de la Banque du Liban.

Depuis, si côté libanais, les décisions judiciaires sont pour l’heure bloquées et l’épargne toujours bloqué amenant à des opérations de retraits forcés menés par des déposants en colère, côté international, plusieurs banques libanaises ont été condamnées à verser d’importantes sommes dues à des résidents à l’étranger, notamment en Angleterre ou encore en France. ,

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