Les consommateurs ont vu aujourd’hui une légère diminution des prix des carburants. Selon le ministère de l’Énergie, les prix de l’essence et du mazout ont baissé, bien que celui du gaz domestique soit resté inchangé.
Les nouveaux tarifs se présentent ainsi :
- Essence 95 octane : 1 483 000 LBP (une baisse de 34 000 LBP)
- Essence 98 octane : 1 523 000 LBP (une baisse de 33 000 LBP)
- Mazout : 1 366 000 LBP (une baisse de 13 000 LBP)
- Gaz : 913 000 LBP (inchangé)
Une tendance de baisse modérée mais attendue
Cette baisse des prix, bien que modeste, s’inscrit dans une tendance plus large observée au niveau international concernant les cours du pétrole. Depuis le début de l’année 2024, les prix du brut sur les marchés internationaux ont connu des fluctuations importantes, marquées par des périodes de baisse et de reprise en fonction des conditions économiques mondiales, des tensions géopolitiques, et des décisions des principaux producteurs comme l’OPEP+.
Le Liban, fortement dépendant des importations de pétrole, ressent directement ces variations sur son marché interne. Dans le contexte actuel, la légère baisse des prix du pétrole brut sur les marchés internationaux au cours des dernières semaines a permis cette baisse locale des carburants, même si elle reste limitée par la faiblesse persistante de la livre libanaise face aux devises étrangères.
Évolution des prix du pétrole à l’international : une année de volatilité
Depuis le début de 2024, le prix du baril de pétrole a montré une grande volatilité, influencé par plusieurs facteurs. L’année a commencé avec un prix moyen du baril de Brent autour de 85 à 90 dollars, poussé par la reprise de la demande après la période de crise pandémique. Cependant, cette tendance haussière s’est rapidement inversée en raison de plusieurs facteurs.
Facteurs influençant la baisse des prix du pétrole
- Récession mondiale et demande en baisse : La crainte d’une récession mondiale, notamment dans les grandes économies comme la Chine, l’Europe, et les États-Unis, a entraîné une baisse de la demande énergétique. Les signaux économiques négatifs ont incité les investisseurs à s’attendre à une baisse de la consommation de pétrole, ce qui a réduit la pression sur les prix.
- Augmentation de la production de l’OPEP+ : Les membres de l’OPEP et leurs alliés (OPEP+) ont joué un rôle clé dans la stabilisation des prix du pétrole en ajustant leur production. En 2023, l’OPEP+ avait adopté des coupes significatives pour contrer la baisse de la demande. Cependant, au fil des mois, certaines révisions à la hausse de la production ont contribué à la stabilisation des prix sous la barre des 90 dollars le baril.
- Changements géopolitiques : Les tensions géopolitiques dans certaines régions productrices de pétrole, comme le Moyen-Orient, ont eu un impact limité sur les prix cette année. Contrairement aux crises précédentes, la guerre en Ukraine et les tensions avec l’Iran n’ont pas provoqué de flambée durable des prix, ce qui a surpris certains analystes du secteur.
- Raffinement et stockage : La capacité de raffinage et les niveaux de stockage dans les grandes économies, notamment aux États-Unis, ont également pesé sur les prix. Un stockage élevé et une amélioration des infrastructures de raffinage ont contribué à maintenir une certaine stabilité.
Rebond léger mais incertain
Malgré la baisse observée en milieu d’année, les prix du pétrole ont montré des signes de reprise en juillet et août 2024, avec le Brent se redressant autour de 88 dollars le baril. Cependant, ce rebond reste fragile en raison de la volatilité des marchés et des incertitudes économiques mondiales, notamment face à la crainte d’une récession prolongée.
Impact sur le Liban : un ajustement des prix retardé par la dévaluation
Pour le Liban, qui importe la quasi-totalité de ses besoins en énergie, les fluctuations des prix internationaux du pétrole ont un impact direct sur le marché intérieur. Toutefois, ce lien est considérablement affecté par la dévaluation continue de la livre libanaise. Le pays traverse depuis 2019 une crise économique majeure, et la valeur de sa monnaie a chuté de plus de 95 % par rapport au dollar américain.
Cette dévaluation rend les ajustements des prix à la baisse beaucoup moins perceptibles pour les consommateurs locaux. Ainsi, malgré la baisse des prix du pétrole à l’international, les prix des carburants au Liban restent très élevés pour la majorité des citoyens.