Selon le dernier rapport de l’Agence Nationale d’Information (ANI) et des sources locales, les récentes frappes israéliennes dans la région de Baalbek ont provoqué un véritable carnage, causant la mort de plus de 50 personnes, avec plus de 63 blessés recensés. Ces frappes ciblées, qui se concentrent sur des quartiers résidentiels et des sites historiques de la ville, ont déclenché des dégâts matériels considérables, y compris la destruction de bâtiments patrimoniaux et de nombreuses infrastructures civiles. Le ministère de la Santé libanais, en collaboration avec la Croix-Rouge, tente d’apporter un soutien d’urgence aux blessés et de secourir les survivants coincés sous les décombres.
Dans le quartier de Shikan, des frappes israéliennes ont détruit une ancienne maison, abritant plusieurs familles pauvres de la même famille élargie. Parmi les victimes, huit membres de la famille Abu Isber ont été tués, y compris des enfants et des proches par alliance, ainsi que deux réfugiés syriens. Les secouristes sont encore sur place pour rechercher des survivants sous les décombres, alors que des familles entières pleurent les pertes humaines et matérielles de ce quartier déjà défavorisé.
Les frappes se sont également étendues à plusieurs autres secteurs résidentiels et infrastructures de la ville. Le quartier de Halihil, le quartier de Sharaf al-Din et la célèbre place de Nasser ont subi de lourds dommages, ainsi que les collines surplombant Ras al-Ain. Dans le quartier d’Amchaki, situé sur les hauteurs de Ras al-Ain, une autre frappe a entraîné la mort de Bassel Harfoush, un habitant local, tandis que le quartier Sheikh Habib a perdu trois membres de la même famille, incluant Abdul Munim Diab, son fils et sa fille.
Les dommages se sont étendus au centre touristique de la ville, avec notamment la destruction de l’hôtel historique Palmyra et d’un bâtiment patrimonial près de la forteresse romaine de Baalbek, ainsi que du célèbre jardin archéologique de Khan, qui attire habituellement de nombreux touristes. Le secteur commerçant n’a pas été épargné non plus, des boutiques et magasins de souvenirs ayant été sérieusement endommagés.
Outre Baalbek, plusieurs villages de la région ont subi des pertes humaines importantes suite aux frappes israéliennes. Les localités de Tarya, Aïn, et Mashmash ont également rapporté des décès, respectivement six, huit et trois victimes, tandis que d’autres secteurs comme Tamnine, Qarha, Bazaliah et Hafir ont également perdu plusieurs citoyens. Les frappes israéliennes ont continué de viser les zones rurales et résidentielles de la Bekaa, incluant les villages de Britel, Nabi Chit, Kfar Dane et al-Ram.
Des frappes à proximité de l’aéroport international de Beyrouth
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des frappes israéliennes ont également touché plusieurs sites dans le sud de Beyrouth, y compris une zone adjacente au seul aéroport international du Liban. Bien que cette frappe ait causé des dégâts matériels mineurs dans une des halls de l’aéroport, il n’y a eu aucun rapport immédiat de victimes. Cet incident a néanmoins suscité des inquiétudes pour la sécurité des infrastructures aéroportuaires, d’autant plus que l’aéroport demeure un point d’accès vital pour le pays.
L’Armée de défense d’Israël (IDF) avait émis un avis d’évacuation concernant certaines zones de la banlieue sud de Beyrouth, identifiées comme des bastions du Hezbollah. Ces avertissements concernaient en particulier les quartiers de Burj al-Barajneh, Laylaki et Haret Hreik, où des installations supposées appartenir au Hezbollah auraient été ciblées. Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a alerté les habitants de ces zones à évacuer, en soulignant que les frappes visaient des installations et des intérêts liés au Hezbollah. Ces attaques sont intervenues alors même qu’un discours de Naim Qassem, le nouveau dirigeant du Hezbollah, était diffusé.
Malgré cette intensification des frappes dans des zones proches de l’aéroport, la compagnie aérienne nationale, Middle East Airlines, a maintenu ses vols commerciaux, insistant sur l’importance de ce service pour les Libanais.
Les déclarations et chiffres officiels :
Le ministre de la Santé, Firass Abiad, a communiqué à l’AFP que le bilan des frappes israéliennes depuis le début de l’offensive sur le Liban dépasse les 2600 victimes civiles, dont la majorité sont des civils innocents, pris au piège dans leurs foyers ou sur les lieux de travail. Selon le ministère, au moins 40 personnes ont perdu la vie dans les frappes récentes sur la région de la Bekaa, et plus de 53 autres ont été blessées, tandis que les opérations de sauvetage se poursuivent dans plusieurs localités.
Tensions et ripostes militaires :
En parallèle, le Hezbollah, organisation armée libanaise, a revendiqué plusieurs attaques sur des bases navales israéliennes, incluant des frappes sur des installations situées près de Haïfa et Tel Aviv. La presse israélienne et l’Armée de défense d’Israël (IDF) ont confirmé le lancement de plus de 120 projectiles depuis le Liban mercredi dernier, provoquant l’activation des sirènes d’alerte dans les zones nord et centre d’Israël. D’autres sites militaires israéliens près de l’aéroport international de Tel Aviv ont été ciblés, bien que les autorités de l’aviation israélienne aient indiqué que les opérations de l’aéroport n’avaient pas été affectées.
Appel humanitaire et entraves aux secours :
La Croix-Rouge internationale a rencontré des difficultés dans son intervention pour extraire les corps sous les décombres, en raison de l’absence d’autorisation de l’armée israélienne pour opérer dans les zones sinistrées. Les autorités espèrent pouvoir reprendre leurs efforts de recherche et de secours dans les prochains jours pour retrouver les nombreux disparus, dans l’espoir d’apporter un peu de répit aux familles endeuillées.