Getaoui hospital affected by the explosion in the port of Beirut. Photo credit: François el Bacha for libnanews.com. All rights reserved.
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S’exprimant dans une interview diffusée par l’agence nationale de presse, le président de l’association des propriétaires d’Hôpitaux Privés Sleiman Haroun a souligné les nombreuses difficultés auxquelles font face les structures hospitalières actuelles au Liban en raison de l’épidémie du coronavirus COVID19.

Pour rappel, le seuil des 250 000 cas a été franchi ce dimanche tout comme le seuil symbolique des 2 000 personnes actuellement hospitalisées en raison de la maladie, un chiffre qui souligne la pression sur les infrastructures hospitalières. Le nombre de cas critiques et de personnes placées sous respirateur est également revu à la hausse. Autre mauvaise nouvelle, le seuil des 100 000 cas actifs s’approche également et pourrait être franchi dès la semaine prochaine.

Selon Sleiman Haroun, le taux d’occupation des hôpitaux a désormais atteint 100%, posant de nombreux soucis logistiques. “, le processus de réception des patients est devenu très difficile en plus du danger de propagation de l’épidémie, souligne-t-il avant d’indiquer que les fournitures et équipements médicaux existent sur place mais seraient hors de prix, les importateurs accusant la Banque du Liban de ne pas soutenir les achats en dépit des promesses faites par son gouverneur Riad Salamé.

“Les importateurs demandent souvent de payer leur valeur à la livraison, ce qui est très difficile. Les hôpitaux souffrent de difficultés financières et il leur est donc difficile de payer à la livraison”

Sleiman Haroun rappelle que l’état se doit donc de soutenir financièrement les hôpitaux privés et appelle à la population de prendre les mesures de distanciation nécessaires pour combattre l’épidémie.

1500 infirmières touchées par la maladie

La présidente du Conseil de l’Ordre des Infirmières Myrna Doumit a rappelé de son côté avoir mis en garde depuis des mois face à la situation actuelle et indiqué que 1500 infirmières sont contaminées dont certaines toujours hospitalisées et 4 décédées.

Elle a également accusé les hôpitaux d’avoir renvoyé une partie du personnel et que plus de 600 d’entre elles ont déjà quitté le Liban en raison des difficultés économiques.

Les importateurs d’équipements médicaux accusent la Banque du Liban d’être à l’origine du problème d’approvisionnement face à la pandémie.

La présidente de l’association des importateurs d’équipements médicaux Salma Assi a accusé la Banque du Liban d’être à l’origine des problèmes infrastructurels actuels, après une série de décisions prises dès juin 2019, limitant l’approvisionnement de l’achat de fournitures médicales en devises étrangères. Elle a également rappelé que la BdL ne prend pas en charge l’achat de pièces de rechange destinées aux équipements déjà existants.

Elle a également accusé la BdL d’avoir annulé le versement des fonds de toutes les factures remontant à 300 jours, reportant donc la pression financière sur ces entreprises déjà en difficulté sur le plan économique.

Concernant plus spécifiquement l’approvisionnement en oxygène, un gaz nécessaire pour de nombreuses personnes qui souffrent actuellement de complications respiratoires, les générateurs d’oxygène ne sont actuellement pas pris en compte. 70% de ces équipements auraient également été achetés par des personnes n’en ayant pas besoin des 30% des équipements déjà présents seulement à des personnes souffrant d’insuffisance respiratoire.

Salma Assi appelle par conséquent l’état à sécuriser l’approvisionnement de ces engins et d’accorder la priorité aux personnes en ayant réellement besoin.

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