Après l’association des banques du Liban, c’est au tour du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, de faire part, devant une délégation de l’ABL, de ses critiques du Plan de sauvetage présenté par le gouvernement libanais et qui prévoit une restructuration importante du secteur privé et public confronté à d’importantes pertes financières.

Pour rappel, le gouvernement libanais avait accusé le gouverneur de la BDL, en place depuis 1993, d’être à l’origine de plusieurs milliards de dollars de pertes financières via les opérations d’ingénierie menées ces dernières années au bénéfice des banques privées.

Les pertes touchant la BDL pourraient atteindre jusqu’à 63 milliards de dollars dont 40 milliards au titre de ces opérations, peut-on lire dans le rapport remis par le gouvernement et jusqu’à 83 milliards de dollars pour le secteur privé.

Face à cela, le conseil des ministres a mandaté 3 cabinets d’audit pour mener des investigations sur les comptes de la banque du Liban.

Selon le communiqué publié par la délégation de l’ABL, Riad Salamé aurait ainsi critiqué l’approche et les mesures proposées par le gouvernement pour couvrir les pertes liées à la banque centrale. il aurait aussi regretté ne pas avoir été consulté lors de la préparation du plan de sauvetage. Le gouverneur souligne également que la plupart des mesures proposées nécessiteraient l’adoption d’un cadre légal conforme à la constitution libanaise.

Riad Salamé aurait également convenu avec la délégation de l’ABL de la nécessité de l’adoption d’une loi légalisant le contrôle des capitaux unilatéralement instauré par cette association au début du mois de novembre et appelé à la fin de certaines pratiques commerciales visant à promouvoir le transfert de fonds vers les comptes “dollars dollars”.

Il faisait allusion à certaines banques qui proposaient de doubler les montants en dollars si leurs clientèles acceptaient de transférer des fonds nouvellement transférés en “dollars libanais” au taux de parité dit du marché, soit bien en-deça du taux de parité au marché noir. Selon lui, ces pratiques exerceraient des pressions supplémentaires sur le marché de change alors que la valeur de la livre libanaise continue à se détériorer par rapport au billet vert.

Aussi, le gouverneur considère que le maintien du taux de change, dont il est l’auteur depuis 1997, a permis de conserver le pouvoir d’achat de la population, une chose critiquée par les experts qui soulignent que la surévaluation de la livre a été un des facteurs prépondérants dans l’augmentation du taux de chômage.

Riad Salamé s’est également félicité de la mise en place de la circulaire 551 qui prévoit la garantie à hauteur de 50% des achats des produits de première nécessité par les réserves de la Banque du Liban et a annoncé la publication prochaine d’une nouvelle circulaire pour augmenter le ratio concernant les pertes financières sur les actifs des banques de 9.45% jusqu’à 45% suite à l’annonce par l’état d’un état de défaut de paiement.

Aussi pour aider les établissements bancaires face à la crise, la BDL pourrait se montrer plus flexible et permettre la hausse de leurs fonds propres sur une durée de 3 ans au lieu de l’échéance du mois de juin.

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