Les derniers articles

Articles liés

Vers une coopération économique entre le Liban et la Syrie ?

- Advertisement -

Dans un contexte de crise économique sans précédent, le Liban explore des voies de coopération régionale pour surmonter ses difficultés. La Syrie, avec laquelle il partage des liens historiques et économiques, est au centre de ces discussions. Bien que les échanges bilatéraux soient limités par des sanctions internationales et des tensions politiques, des signes d’ouverture émergent, laissant entrevoir une possible relance de la coopération économique.

Une interdépendance historique
Depuis des décennies, les économies libanaise et syrienne sont étroitement liées. Comme le souligne Al Bina’ (16 décembre 2024), le Liban dépend de la Syrie pour ses importations de produits agricoles et pour le transit des marchandises à destination des pays arabes. En retour, la Syrie bénéficie des services bancaires et du savoir-faire entrepreneurial libanais.

Cependant, la guerre en Syrie, qui a débuté en 2011, a perturbé ces relations. Les infrastructures routières et commerciales ont été gravement endommagées, et les sanctions internationales contre Damas compliquent les échanges. Selon Ad Diyar, le commerce bilatéral est passé de 2 milliards de dollars en 2010 à moins de 500 millions en 2023.

Des initiatives pour relancer les échanges
Face à cette situation, des responsables libanais et syriens multiplient les rencontres pour renforcer leur coopération. Al Joumhouriyat rapporte qu’une délégation libanaise s’est rendue à Damas début décembre pour discuter de projets communs dans les secteurs de l’énergie et des transports.

Parmi les propositions évoquées figurent la réhabilitation des réseaux routiers reliant les deux pays et le développement d’accords pour l’importation de gaz naturel syrien. Al Liwa’ note que ces initiatives pourraient contribuer à réduire les coûts énergétiques au Liban, tout en offrant à la Syrie une source de revenus cruciale pour sa reconstruction.

Les sanctions internationales, un frein majeur
Malgré ces discussions, la coopération économique entre le Liban et la Syrie reste limitée par les sanctions imposées à Damas, notamment celles prévues par le Caesar Act américain. Ces mesures dissuadent les entreprises libanaises de collaborer avec leurs homologues syriennes, de peur d’être pénalisées.

Selon Al Akhbar, les autorités libanaises tentent de négocier des exceptions aux sanctions pour des projets jugés essentiels, comme l’importation d’électricité et de gaz. Toutefois, ces démarches se heurtent à la réticence de Washington, qui conditionne toute levée des sanctions à des avancées politiques significatives en Syrie.

Une opportunité pour les secteurs agricoles et industriels
Malgré les obstacles, certains secteurs offrent un potentiel de relance économique. D’après Nida’ Al Watan, le Liban pourrait renforcer ses importations de produits agricoles syriens, moins coûteux que ceux provenant d’autres marchés.

De même, la reconstruction de la Syrie représente une opportunité pour les entreprises libanaises spécialisées dans les matériaux de construction, l’ingénierie et les services financiers. Selon Al Sharq Al Awsat, plusieurs acteurs économiques libanais ont exprimé leur intérêt pour participer à des projets de reconstruction, bien que cette perspective reste conditionnée à une stabilisation politique en Syrie.

Les critiques internes et les divisions politiques
Au Liban, la coopération avec la Syrie divise profondément la classe politique. Al Quds rapporte que certaines forces politiques, notamment les alliés du Hezbollah, plaident pour un renforcement des relations bilatérales, tandis que d’autres, comme les Forces libanaises, s’opposent à tout rapprochement avec le régime de Bachar al-Assad.

Cette polarisation complique la mise en œuvre de projets communs, d’autant plus que les initiatives économiques sont souvent perçues à travers le prisme des rivalités géopolitiques entre l’Iran et les pays occidentaux.

Une coopération à repenser
Pour surmonter ces obstacles, des experts appellent à une approche pragmatique et graduelle. Selon Al Bina’, le Liban pourrait se concentrer sur des projets de petite envergure, comme la réhabilitation des points de passage frontaliers, avant de développer des initiatives plus ambitieuses.

De même, un dialogue accru avec les partenaires internationaux, notamment l’Union européenne et les Nations unies, pourrait permettre d’atténuer les réticences liées aux sanctions et d’encourager des investissements bilatéraux dans des secteurs non controversés.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.