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La Bourse de Beyrouth en difficulté : quelles entreprises résistent encore à la tempête ?

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Un marché financier en crise et en perte de repères
La Bourse de Beyrouth, autrefois perçue comme un baromètre clé de la stabilité économique du Liban, est aujourd’hui en grande difficulté. Loin de son dynamisme passé, elle se retrouve prise dans la spirale de la crise financière qui touche le pays depuis plusieurs années. Entre une chute drastique des transactions, un effondrement des indices boursiers et le départ progressif des investisseurs étrangers, le marché boursier libanais peine à retrouver un équilibre.

Les entreprises cotées, longtemps considérées comme des valeurs sûres, ont vu la confiance des investisseurs s’éroder au fil du temps. La capitalisation boursière a été réduite de manière considérable, tandis que plusieurs sociétés se retrouvent en difficulté en raison de la crise économique qui frappe de plein fouet tous les secteurs d’activité.

Un effondrement progressif des indices boursiers
Les chiffres récents confirment une chute historique des performances de la Bourse de Beyrouth. Depuis 2019, l’indice global de la place financière a connu une baisse constante, reflet d’une économie en crise et d’un climat des affaires marqué par l’incertitude. L’absence de nouvelles introductions en bourse, la sortie progressive des capitaux et la dévaluation continue de la livre libanaise ont contribué à fragiliser davantage le marché.

Tableau 1 : Évolution de l’indice de la Bourse de Beyrouth et volume des transactions

AnnéeVariation de l’indice global (%)Volume des transactions (en milliards de LBP)
2018-5%2,5
2019-12%1,8
2020-30%1,1
2021-45%0,8
2022-50%0,6
2023-55%0,5

La baisse du volume des transactions témoigne du manque de liquidités disponibles et de la frilosité des investisseurs face à la situation actuelle. Les échanges se concentrent principalement sur quelques titres phares, tandis que d’autres actions deviennent pratiquement illiquides.

Les entreprises les plus touchées par la crise
Certains secteurs ont été particulièrement affectés par la crise boursière, notamment le secteur bancaire, qui représente historiquement une part importante de la capitalisation de la Bourse de Beyrouth. Les grandes banques libanaises, autrefois perçues comme des piliers du marché financier, ont subi une chute spectaculaire de la valeur de leurs actions. L’exposition massive de ces établissements à la dette souveraine et la crise de liquidité qui touche l’ensemble du pays ont réduit leur attractivité aux yeux des investisseurs.

Le secteur immobilier a également été durement touché. La crise économique a considérablement réduit la demande de biens immobiliers, ce qui a entraîné une baisse des prix et une diminution de la rentabilité pour les entreprises du secteur. De nombreux projets de construction ont été mis en pause ou annulés en raison des difficultés financières des promoteurs et du manque de financement bancaire.

Tableau 2 : Répartition des pertes de valeur des actions par secteur

SecteurPerte moyenne de valeur des actions (%)
Banques-75%
Immobilier-60%
Grande distribution-50%
Télécommunications-40%
Agroalimentaire-20%
Industrie pharmaceutique-15%

Le secteur de la grande distribution souffre également de la crise, notamment en raison de la baisse du pouvoir d’achat des Libanais, qui affecte directement la consommation. Les entreprises du secteur ont dû revoir leurs stratégies, certaines optant pour une réduction de leur présence physique et un recentrage sur les ventes en ligne.

Les entreprises qui résistent encore à la tempête
Malgré un contexte difficile, certaines entreprises parviennent à maintenir une certaine résilience et à s’adapter aux nouvelles réalités du marché. Parmi elles, les sociétés évoluant dans les secteurs de l’agroalimentaire et de l’industrie pharmaceutique ont su tirer leur épingle du jeu. Grâce à leur capacité à exporter et à générer des revenus en devises étrangères, ces entreprises limitent leur exposition à la crise monétaire et bénéficient d’une demande relativement stable.

Certaines entreprises ayant diversifié leurs activités et investi dans des marchés extérieurs ont également pu limiter l’impact de la crise locale. Les groupes industriels exportateurs ont réussi à compenser la contraction du marché domestique en développant leurs activités à l’international.

Les entreprises opérant dans le domaine des technologies et des services numériques montrent également des signes de résilience. La demande pour des solutions technologiques adaptées à la digitalisation croissante a permis à certaines entreprises de maintenir leur activité et de capter une clientèle locale et régionale.

Les perspectives d’avenir pour la Bourse de Beyrouth
Les observateurs du marché financier estiment que la Bourse de Beyrouth pourrait connaître un redressement progressif si certaines réformes économiques et financières sont mises en place. La stabilisation du marché des changes, la révision du cadre réglementaire et l’ouverture de la Bourse à de nouveaux investisseurs pourraient favoriser un regain d’intérêt pour le marché boursier libanais.

Cependant, la condition essentielle pour une reprise durable reste le rétablissement de la confiance des investisseurs. Tant que le climat économique et politique restera incertain, il sera difficile d’attirer de nouveaux capitaux et de relancer véritablement l’activité boursière. La transparence des institutions financières et l’amélioration du cadre juridique seront des éléments clés pour rassurer les investisseurs et permettre à la Bourse de Beyrouth de retrouver un niveau d’activité plus soutenu.

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Newsdesk Libnanews
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