La lecture des failles sur la page du faire face.

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Quand les attentes, la volonté de changement ,la fermeté des demandes, la ténacité du mouvement se transforment en sacrifices, douleurs, humiliations et luttes armées, tout échange et éventuel dialogue posent une évidente perplexité: Celle de pouvoir doser et réguler les dispositions agressives aux efforts de retenues et aussi à la transparence critique  des faits lors de la conférence de Genève 2 sur la Syrie. Comment se dégager des souffrances intimement liées au tassement des injustices, aux saignements continus dus aux atrocités des massacres et pouvoir réconcilier une communication unifiée et soutenue au présent avec toutes les composantes du peuple syrien? A quoi servirait le maintien d’une haute tension psychologique alimentée par une position particulière ou une revendication de droits, si elle n’aboutit finalement qu’à amplifier la haine entre le régime et un peuple qui ne le reconnaîtrait plus comme le sien? Les représentants de 40 états ne se sont pas déplacés à Montreux pour écouter et assister à un déballage de leçons à la façon d’un auditoire international venu découvrir ce qu’il ne connaît pas. Leur présence attesteraient de la volonté des participants à ne rien négliger pour surmonter les haines et initier d’abord un ferme accord de cessez le feu.

Nous subissons tristement au Liban, de nos politiciens et partisans, un effrayant parallèle. A la place des affrontements armés entre les adversaires, on bloque toutes les issues au dialogue entre partenaires et on implose, en abusant des calibres de verbes durs. Les barricades des préjugés multiples sont renforcées. L’insécurité croissante de la rue devient propice aux bombes humaines, faute de vouloir se décider entre les chefs des partis pour un gouvernement chargé d’abord d’assurer la sécurité nationale! Un groupe de ministres incorruptibles aurait alors la mission de préserver d’abord la vie des citoyens, avant le pain, l’eau et les élections..Paradoxalement, la “bienveillance” des chefs va laisser perdurer l’option de l’immobilisme à la libanaise: C’est à dire, crier d’une part la nécessité d’agir et regarder souvent impuissants, les fanatismes divers à travers des individus, des suicidaires, des politiques extrêmes importées, la guerre chez le voisin et vice versa. A se demander si on ne pourrait pas faire d’une pierre deux coups et aller, nous aussi, à nouveau pour un Genève 3 ?!

Serait-il ce passage obligé où la principale leçon consisterait à discuter de l’invalidité de certains états du Moyen Orient, dotés de pouvoirs peu soucieux et rarement représentatifs de leurs citoyens? Pourraient-ils persister sinon à abuser du chaos, de l’arrogance, de la force pour s’assoir et faire quand même prévaloir au monde une quelconque autorité de bienveillance?

Les cadavres, la torture, la faim exposent des réalités insupportables en Syrie et dans le monde. Les survivants et les handicapés y transmettent la preuve irréfutable des malveillances. Néanmoins,  pour commencer à sortir des tueries sauvages au Liban et en Syrie ils faudrait autant pour l’un que pour l’autre, redéfinir la pragmatique des démocraties et abuser de la primauté des valeurs humaines positives, constructives, au sein de chaque parti, parlement, gouvernement et à la tête de tout homme d’état!

Joe Acoury

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