” Dès la fin de l’année 1792, Robespierre avait exprimé son désarroi en pointant : « la dépravation de nos esprits et l’énergie du caractère que suppose le gouvernement libre auquel nous osons prétendre, pour former nos institutions politiques, il faudrait les mœurs qu’elles doivent nous donner. » N’est-ce pas ce que constatait Rousseau : « il faudrait que les hommes fussent avant les lois ce qu’ils doivent devenir par elles ». Pierre Serna,”La question du pauvre au cœur de la cité républicaine”, 2015.

Des milliers de libanais persistent contre vents et marées, malgré la faim et le froid d’hiver, à lutter dignement pour leur survie. Ils sont déterminés à ne plus tolérer des pratiques au pouvoir, arrogantes et abusives.

Les mêmes dans les institutions, publique et privée, dilapident le temps précieux du citoyen en plein gouffre alors que perdure un establishment favorable à ses prérogatives. Celui-ci cherche à répondre aux gens avec des qualificatifs. Serait-ce en toute indépendance au chevet de si nombreux citoyens en totale dislocation ? Des élus incompétents et dissociés du contact réel savent surtout manier la logique du contour et les initiatives diffuses au lieu de composer des réponses légitimes immédiates.

Un fonctionnaire conséquent ne peut correspondre à sa tâche initiale quand, après plus de cent jours de souffrances criées dans la rue par ses concitoyens, il persévère à peaufiner des convenances particulières. D’ailleurs, il ne sert à rien pour ceux qui vivent la misère de réentendre que “la situation” est sérieusement débattue alors qu’ils manquent de tout, du juste égard aux choses les plus élémentaires.Les actes magnanimes de tant de députés restent quasi absents alors que démissionner d’un poste mal servi demeure pour eux une équation impensable ! 

Une personnalité proprement digne et citoyenne  ne peut transparaître une quelconque validité quand elle demeure distante. Avec des échecs méconsidérés, des inconséquences et des erreures non omises, des propriétaires de sièges usent encore de la forme verbale. Cependant, pour un père, une mère et une famille qui se déchirent faute de pouvoir subvenir à l’enfant qui ne peut dormir avec le ventre vide, les énoncés officiels aux timbres vagues sont inacceptables !Ainsi, si pour tranquilliser toute une population dans le gouffre il suffit d’annoncer, que le problème n’est pas aussi grave que l’on croit, que la solution viendra avec des restrictions supplémentaires et que les donateurs sont d’un secours inespéré alors il semble déjà, que rien de concret ne pointe. En d’autres termes, et pour faire face à tant de drames, il faut d’abord que les élus se sentent directement concernés par leurs électeurs. C’est bien là où la générosité de cœur peut initier une notable différence vis à vis de tant de personnes dans le besoin avec des gestes qui comptent. 

Cependant, aux sièges avants et arrières, nous n’attendons de tout ministre qualifié qu’une seule chose: Appliquer en toute indépendance citoyenne sa trajectoire. Les problèmes fort complexes de la population ne peuvent être résolus par des attentes supplémentaires, de meilleurs intentions, des initiatives arbitraires et des avancées incomplètes.Enfin, lorsqu’un citoyen pose des questions précises, il a droit aux justes informations sur la composition exacte de ses factures et de ses taxes avant de devoir les assumer.Il s’agira surtout de le convaincre qu’il n’aura plus à payer pour des abus de pouvoir et que personne n’est au dessus des lois !

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