Une nomination sous haute tension
La nomination de Nawaf Salam en tant que Premier ministre du Liban le 13 janvier 2025 ouvre la voie à des négociations complexes pour la formation d’un nouveau gouvernement. Selon Al Akhbar (14 janvier 2025), ce processus est marqué par des tensions politiques et confessionnelles exacerbées. Salam, perçu comme un réformiste soutenu par les puissances internationales, doit jongler entre des blocs parlementaires divisés et des attentes internationales pressantes. L’enjeu est crucial : former un gouvernement capable de sortir le pays de la crise économique et politique dans laquelle il est plongé.
Les défis liés à la représentation confessionnelle
Le système politique libanais, basé sur un partage confessionnel des pouvoirs, complique la formation du gouvernement. Selon Al Bina’ (14 janvier 2025), les blocs chiites, Amal et Hezbollah, insistent pour conserver des portefeuilles ministériels stratégiques tels que les Finances. Leur crainte réside dans une marginalisation progressive de leur influence politique, notamment dans un contexte de pressions internationales visant à réduire leur rôle dans les institutions publiques. De leur côté, les blocs sunnites soutiennent Salam, espérant que sa nomination renforce leur représentation au sein du gouvernement. Les partis chrétiens, comme le Courant Patriotique Libre, demandent un équilibre confessionnel strict, en insistant sur la préservation des intérêts de la communauté maronite.
Les attentes des blocs réformistes et indépendants
Les blocs indépendants et réformistes voient en Salam une opportunité de changement. Selon Al Joumhouriyat (14 janvier 2025), ces députés appuient la création d’un gouvernement technocratique axé sur la transparence et l’efficacité. Cependant, leur influence reste limitée face aux grands blocs confessionnels, et ils craignent que Salam ne soit contraint de faire des compromis politiques au détriment des réformes promises. Al Liwa’ souligne également que ces groupes exigent une réduction du clientélisme et une allocation équitable des ressources publiques.
Le poids des influences internationales
Selon Al Quds (14 janvier 2025), les États-Unis, la France et l’Arabie saoudite exercent une pression importante pour que le gouvernement inclue des personnalités capables de mener des réformes économiques et institutionnelles. L’Arabie saoudite, en particulier, exige que la composition du cabinet reflète un éloignement des influences iraniennes. Cette ingérence est mal perçue par Amal et le Hezbollah, qui dénoncent une tentative de subordination politique. Al Diyar (14 janvier 2025) mentionne que ces puissances soutiennent l’idée d’un gouvernement technocratique, mais cette vision se heurte à la réalité des équilibres internes libanais.
Les portefeuilles ministériels en jeu
La répartition des portefeuilles ministériels est au cœur des négociations. Selon Al Nahar (14 janvier 2025), le ministère des Finances est un enjeu stratégique. Amal et le Hezbollah souhaitent conserver ce poste pour maintenir leur influence sur les politiques économiques. Le ministère de l’Énergie, souvent associé à des projets de réforme, est également un point de discorde entre les blocs. Salam, de son côté, insiste sur la nécessité de nommer des experts indépendants à ces postes clés pour garantir l’avancement des réformes économiques et attirer les investissements étrangers.
La question des réformes
Le prochain gouvernement devra prioriser les réformes économiques pour répondre aux attentes des citoyens et des créanciers internationaux. Selon Al Akhbar, ces réformes incluent la restructuration de la dette publique, la réforme du secteur bancaire et une modernisation des infrastructures. Cependant, la résistance des partis traditionnels, qui bénéficient du statu quo, pourrait freiner ces efforts. Al Nahar souligne également que les négociations avec le FMI seront un test décisif pour mesurer la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes.
Les défis de la gouvernance
Outre les réformes, Salam devra s’attaquer à des problèmes de gouvernance chroniques, tels que la corruption et l’absence de transparence dans les finances publiques. Al Bina’ mentionne que la communauté internationale exige des garanties pour s’assurer que l’aide financière ne soit pas détournée. Cela implique de renforcer les institutions de contrôle et d’adopter une législation anticorruption robuste.
Un équilibre fragile entre attentes internes et externes
Selon Al Quds, le prochain gouvernement devra naviguer entre les attentes des citoyens libanais, qui exigent des résultats tangibles, et les conditions imposées par les bailleurs de fonds internationaux. Salam devra également concilier les priorités des différents blocs parlementaires, tout en maintenant un équilibre confessionnel. Al Liwa’ souligne que cet équilibre est essentiel pour éviter une escalade des tensions politiques et sociales.