Les derniers articles

Articles liés

Crise bancaire au Liban : quand l’économie s’effondre avec les banques

- Advertisement -

Le Liban, plongé dans une crise économique et politique sans précédent, voit son système bancaire autrefois solide s’effondrer. Symbole de la stabilité financière du pays pendant des décennies, ce secteur est désormais au bord de la faillite. Restrictions sur les retraits, méfiance des épargnants et paralysie des entreprises : l’effondrement bancaire reflète les dysfonctionnements structurels du Liban. Cet article explore les causes profondes, les répercussions économiques et sociales, ainsi que les solutions envisageables pour éviter une crise encore plus grave.

Un modèle insoutenable : les racines de l’effondrement

Le système bancaire libanais s’appuyait sur un modèle économique instable, fondé sur des rendements élevés pour attirer les dépôts de la diaspora. Selon Al Liwaa (21 décembre 2024), cette stratégie dépendait de la parité fixe entre la livre libanaise et le dollar américain, maintenue artificiellement par la Banque centrale à travers des emprunts massifs et des taux d’intérêt attractifs.

Cependant, ce modèle s’est révélé insoutenable lorsque les flux de capitaux se sont taris en 2019. La perte de confiance des investisseurs, couplée à une dette publique dépassant 150 % du PIB, a provoqué une crise de liquidité sans précédent. Comme le souligne Al Diyar (21 décembre 2024), l’accumulation de dettes toxiques et la gestion opaque des fonds publics ont précipité la chute du secteur bancaire.

La paralysie des épargnants : des restrictions controversées

Depuis le début de la crise, les banques libanaises ont imposé des restrictions drastiques sur les retraits en devises étrangères. Ces mesures, initialement justifiées pour éviter un effondrement immédiat, ont provoqué un sentiment de trahison parmi les épargnants. Selon Al Joumhouriyat (21 décembre 2024), de nombreux citoyens ne peuvent plus accéder à leurs économies, tandis que d’autres ont vu leurs fonds convertis en livres libanaises dévaluées.

Ces restrictions ont alimenté des manifestations dans tout le pays, où des épargnants en colère réclament la restitution de leurs avoirs. Ces protestations, souvent organisées devant les sièges des banques, reflètent une perte de confiance généralisée dans les institutions financières libanaises.

Des entreprises asphyxiées : un impact économique majeur

Le secteur privé, dépendant des prêts bancaires pour financer ses activités, subit les répercussions directes de cette crise. Selon Al Akhbar (21 décembre 2024), les petites et moyennes entreprises, qui constituent l’épine dorsale de l’économie libanaise, sont particulièrement touchées. Incapables de financer leurs stocks ou de payer leurs employés, beaucoup ont dû fermer leurs portes, aggravant le chômage dans le pays.

Dans le secteur agricole, vital pour les régions rurales, les agriculteurs peinent à acheter des intrants essentiels tels que des semences et des engrais. Cette situation, combinée à l’augmentation des coûts d’importation, réduit considérablement la capacité de production locale.

Les inégalités sociales exacerbées par la crise bancaire

L’effondrement du système bancaire a également accentué les inégalités sociales. Selon Al 3arabi Al Jadid (21 décembre 2024), une partie de l’élite financière a pu transférer ses fonds à l’étranger avant l’instauration des restrictions, laissant la majorité de la population supporter le poids de la crise. Cette injustice perçue a alimenté un ressentiment profond, exprimé à travers des manifestations et des grèves.

Les citoyens ordinaires, dont les économies sont bloquées, voient leur pouvoir d’achat s’effondrer en raison de la dévaluation de la livre libanaise. Cette situation aggrave les tensions sociales, déjà exacerbées par l’absence de services publics de base et l’inflation galopante.

Un risque systémique pour l’ensemble de l’économie

La crise bancaire ne se limite pas au secteur financier. Elle menace l’ensemble de l’économie libanaise en asphyxiant les flux de capitaux et en paralysant les investissements. Selon Al Bina’ (21 décembre 2024), l’incapacité des banques à accorder des prêts freine la reprise économique, tandis que la fuite des capitaux réduit les ressources disponibles pour financer des projets de développement.

Cette situation décourage également les investisseurs étrangers, qui considèrent le Liban comme un environnement à haut risque. Sans une réforme en profondeur du système bancaire, le pays risque de rester dans un état de stagnation prolongée, avec des conséquences dévastatrices pour sa stabilité économique et sociale.

Les solutions envisageables : entre réformes et soutien international

Pour surmonter cette crise, plusieurs solutions sont à l’étude. La restructuration des banques figure parmi les priorités. Selon Al Sharq Al Awsat (21 décembre 2024), cela inclut la recapitalisation des institutions financières et la création d’une « bad bank » pour gérer les actifs dépréciés. Cette mesure, bien qu’ambitieuse, nécessite un soutien financier important de la part de la communauté internationale.

Une autre option envisagée est la dollarisation complète de l’économie libanaise. Cette solution, déjà adoptée par certains pays en crise, pourrait stabiliser les prix à court terme, mais elle comporte des risques, notamment une perte de souveraineté économique.

Enfin, des réformes structurelles, telles que l’amélioration de la transparence et la lutte contre la corruption, sont essentielles pour restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs. Ces réformes, bien que difficiles à mettre en œuvre dans le contexte actuel, sont indispensables pour assurer une reprise durable.

Un avenir suspendu à des réformes essentielles

L’effondrement bancaire au Liban illustre les failles d’un système économique basé sur des pratiques insoutenables et une régulation insuffisante. Cette crise, qui affecte l’ensemble de l’économie et de la société, nécessite une action urgente pour éviter une aggravation de la situation.Le système bancaire libanais, autrefois pilier économique, est au bord de l’effondrement. Les restrictions sur les retraits, la méfiance des épargnants et la paralysie des entreprises reflètent une crise systémique. Les solutions envisagées, telles que la restructuration des banques ou la dollarisation de l’économie, nécessitent des réformes et un soutien international. Sans une action rapide et coordonnée, cette crise bancaire pourrait compromettre la stabilité économique et sociale du Liban pour les années à venir.

Cependant, la mise en œuvre de ces solutions dépend de la volonté politique et de la capacité du Liban à mobiliser un soutien international. Sans une réforme profonde et coordonnée, le pays risque de s’enfoncer dans une spirale de déclin, avec des conséquences graves pour sa stabilité et son avenir.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.