Dans son dernier rapport intitulé “Hunger Hotspots, FAO-WFP early warnings on acute food insecurity”, le Programme Alimentaire Mondial note que 3 pays au Moyen-Orient sont menacé par l’insécurité alimentaire au Moyen-Orient.

Il s’agit du Yémen, de la Syrie, des pays déjà confrontés par un conflit mais également du Liban quant-à-lui confronté à une crise économique grave depuis 2019 et qui a induit une inflation rapide et une détérioration importante de la valeur de la livre libanaise.

La capacité du Liban à faire face et à inverser les effets de multiples chocs politiques et économiques depuis la fin de 2019 diminue. L’augmentation du chômage et de la pauvreté, la flambée des taux d’inflation, la pandémie du COVID-19 et les mesures prises pour contenir sa propagation ont contribué à une détérioration de la sécurité alimentaire pour une part croissante des populations libanaises et réfugiées.
Dans les mois à venir, la suspension prévue par la Banque centrale de l’allocation de dollars américains au taux officiel (1,507 LBP / 1 USD au lieu du taux informel de plus de 8 000 livres LBP / USD 1) en faveur des importateurs de blé, de médicaments essentiels et de carburant, est susceptible d’entraîner une nouvelle augmentation des prix des produits de base. Combinés à un manque de croissance économique et d’opportunités d’emploi, les moyens de subsistance des ménages libanais et réfugiés pauvres seront considérablement affectés. Dans ce contexte, les troubles civils et les affrontements violents pourraient devenir plus fréquents.

En raison de la crise financière qui a frappé le pays à l’automne 2019, la monnaie libanaise a perdu plus de 80% de sa valeur, entraînant une augmentation du taux d’inflation de 146 % en glissement annuel, l’inflation alimentaire enregistrée à À la fin de 2020, 19% des ressortissants libanais et 21% des réfugiés syriens avaient signalé la perte de leurs principales sources de revenus, en raison de l’impact combiné de la crise financière et des restrictions liées au COVID-19. En conséquence, à la fin de 2020, la proportion de réfugiés syriens vivant dans l’extrême pauvreté atteignait 89 pour cent, contre 55 pour cent seulement un an auparavant. Au moins 49 pour cent des Syriens.
Les réfugiés étaient en situation d’insécurité alimentaire, selon l’échelle CARI du PAM. Sans assistance reçue, ces chiffres seraient beaucoup plus élevés.
Les programmes de protection sociale prévus, ciblant les ressortissants les plus vulnérables et censés compenser l’impact des réductions de subventions, sont également susceptibles d’être mis à mal par le manque de réserves de change et le manque de stabilité politique nécessaire pour mettre en œuvre ces programmes. Cela affectera particulièrement les ménages libanais pauvres, qui dépendent des services de protection sociale comme source de revenus, d’autant plus que les opportunités d’emploi restent rares.

  • Le rapport fait également part de recommandations pour éviter toute dégradation supplémentaire de la situation actuelle, avec:
  • l’élargissement de l’assistance en espèces pour atteindre chaque mois un nombre potentiellement croissant de réfugiés syriens et de réfugiés d’autres nationalités, le soutien aux efforts visant à améliorer la mobilisation des ressources et la visibilité, compte tenu des besoins humanitaires croissants dans le pays, tant pour les Libanais vulnérables que pour les réfugiés,
  • la continuation de l’examen, de l’analyse et du remplacement éventuel des subventions sur les produits alimentaires essentiels, tels que le pain, par des cartes de rationnement, ce qui risque de laisser de côté les réfugiés – en particulier le million de réfugiés syriens non enregistrés, la poursuite du programme de soutien pour atteindre 50 000 ménages libanais vulnérables via le programme national de ciblage de la pauvreté et la mise en place séparément pour la mise en œuvre du filet de sécurité sociale d’urgence pour atteindre 147 000 ménages, en collaboration avec la Banque mondiale et le gouvernement.
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