Sous pression d’une campagne militaire israélienne dans le sud du Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) a confirmé que l’Argentine a demandé le retour de trois de ses officiers. Malgré ce retrait partiel, les autres pays contributeurs maintiennent leur engagement envers la mission. Le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, assure que les capacités opérationnelles de la mission restent intactes, mais la situation sur le terrain est de plus en plus critique.
Bien que ce retrait soit limité, il survient dans un contexte où le président argentin, connu pour ses positions pro-israéliennes et ses idées messianiques, pourrait chercher à aligner davantage son pays avec les intérêts israéliens.
Un retrait argentin limité mais symbolique
La décision de l’Argentine de rappeler trois de ses officiers intervient dans un contexte de tensions croissantes dans les zones sous la supervision de la FINUL. Cependant, Andrea Tenenti a affirmé que cette décision n’a pas affecté les capacités opérationnelles des plus de 10 000 soldats de la paix issus de près de 50 pays. « La posture de nos forces reste inchangée, et la FINUL continue d’occuper ses 50 positions dans la région », a-t-il déclaré lors d’un point presse à Genève.
La pression de l’armée israélienne sur la FINUL
Depuis environ un mois, l’armée israélienne demande à la FINUL de quitter certaines de ses positions situées près de la « ligne bleue », la frontière de facto entre le Liban et Israël. Cependant, les forces onusiennes ont refusé de se retirer, poursuivant leur mission de surveillance et de rapport sur la situation.
Les opérations israéliennes dans le sud du Liban, lancées en septembre, ont provoqué une destruction massive dans les zones d’opération de la FINUL. Andrea Tenenti a décrit le niveau de destruction comme « énorme » et « choquant ».
Des moyens limités face à une escalade de la violence
La FINUL reconnaît ses capacités limitées pour surveiller la situation dans un contexte de combats intenses entre Israël et le Hezbollah. Bien que les forces israéliennes aient temporairement avancé plus profondément dans le territoire libanais, aucune occupation permanente n’a été signalée.
Les tensions dans cette région compliquent davantage la mission de la FINUL, qui vise à appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2006, pour maintenir un cessez-le-feu et soutenir la stabilité dans le sud du Liban.
Les enfants, premières victimes du conflit
Lors de la même conférence de presse, James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a révélé qu’en moins de deux mois, plus de 200 enfants ont été tués au Liban. « Leurs décès sont accueillis par une inertie de la part de ceux qui peuvent mettre fin à cette violence », a-t-il déclaré, dénonçant une « normalisation silencieuse de l’horreur ».
Elder a également appelé la communauté internationale à agir pour protéger les enfants et mettre fin aux violences qui affectent les populations civiles, particulièrement vulnérables dans ce conflit.
Un contexte humanitaire alarmant
Le retrait partiel de l’Argentine et les défis opérationnels de la FINUL mettent en lumière l’aggravation de la situation dans le sud du Liban. Les combats intenses entre Israël et le Hezbollah ont non seulement accru les tensions militaires, mais également provoqué une crise humanitaire de grande ampleur.
La destruction des infrastructures, les déplacements de populations, et le lourd bilan humain — notamment chez les enfants — soulignent l’urgence d’une intervention internationale pour mettre fin à l’escalade et rétablir une certaine stabilité dans la région.