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“… une middle-class perdue dans une quête obsessionnelle de la normalité. Peut-être parce que la normalité, c’est l’invisibilité, la garantie d’une forme de sécurité idéologique, grâce à des repères, des balises…Être normal, c’est quoi ? C’est amener les enfants à la plage, pour « jouer ». Nick les prend sous le bras comme des sacs de commissions, les trimballe le long des étendues de sable. C’est avoir une conversation : « bonjour », « comment vas-tu », « quel temps fait-il ? » Nick hurle ces formules à la figure d’invités décontenancés. La normalité, si on la recherche obsessionnellement, est l’impasse absolue. ” » Théo Ribeton, au sujet d’ Une femme sous influence, (A Woman Under the Influence)
de John Cassavetes, critikat, 2012. 

Dans une société qui se débat pour survivre aux incohérences, l’individu s’accroche aux  alternatives possibles. Les pressions régionales et internationales s’annoncent de plus en plus intriquées alors que la dévaluation catastrophique de la livre libanaise ne permet aux gens d’assumer la couverture matérielle nécessaire. Cependant, la bonne volonté des parents et des mentors au Liban demeure viscée à la subjectivité des personnes en charge. Les formes convenues sont liées aux normes traditionnelles diverses, socio-économiques et politiques. Les obligations et les faveurs exceptionnelles constituent des parcours définis par des histoires sonnantes qui déresponsabilisent les coupables. Ainsi nos aspirations ont longtemps été distantes des prises de positions délibérées, bâties sur l’indépendance du choix et du parcours. En attendant, les modèles figés ne correspondent à des postes parentaux objectifs, transparents, évolutifs et productifs qui font prévaloir l’autonomie et l’indépendance effectives. 

Nous entendons fréquemment ce genre de proposition malgré tant de misères ; ” on va attendre que le boulot soit fait par d’autres.. ”  Voici deux mères qui choisissent de communiquer un autre message, strictement personnalisé , afin de mettre en marche un réel changement. Salwa précise: “Je laisse tomber ma part rigide afin de réviser mon comportement. J’en ai assez de vous transmettre des enseignements reçus et mon égo. Ce qui compte désormais c’est d’abaisser un savoir préconçu pour que ma fille ne me crie plus au visage, “ça suffit maman, tu nous fait peur quand tu es en colère !” . Claude précise : “Oui, je veux sortir de mes assurances fictives, reconnaître ouvertement mes gaffes et travailler conjointement avec les autres membres de la famille afin de découvrir ensemble le sens vécu des rapports. Ceux-ci ne dépendent d’aucun principe à part celui d’une relation bien entreprise . “

Dans notre pays la marque de la maturité est bien plus qu’une histoire d’ancêtres à répéter et à transmettre . C’est la reconnaissance d’une belle tradition quand elle est utilisée à bon escient et non comme un fait obligé. A noter, que c’est surtout au nom de principes et de règles impersonnelles que l’autorité de papa et le sourire de maman perdurent ainsi ; “c’est comme ça que nos histoires familiales ont défini nos trajectoires “. Néanmoins, dans un contexte historique où l’indépendance demeure toujours problématique, le niveau de tolérance à l’aîné correspond au pouvoir sous entendu de ses propres tuteurs. Cependant, “la normalité, si on la recherche obsessionnellement, est l’impasse absolue”. Seule une personne responsable entièrement de son rôle et des conséquences de ses actes peut démarquer la différence entre un parcours clairement poursuivi et le sous développement propice aux stratégies extérieures . 

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