Alors que l’association des Banques du Liban évoque la mise en place d’un plan faisant appel à la vente de biens publics ou encore à la mise sous hypothèque de l’or de la Banque du Liban, un ancien ministre des Finances Georges Corm s’est déclaré farouchement opposé à ces propositions, allant jusqu’à évoquer une dictature des établissements bancaires au Liban.

Georges Corm a également appelé à un changement dans la gouvernance de la Banque Centrale, estimant qu’il ne revient pas à elle de décider de lever ou non le programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité. Cette décision revient au gouvernement libanais.

Décrivant le système actuel libanais comme une dictature des établissements bancaires décrits comme un suicide économique, il estime que les propositions appelant à la vente de biens publics doivent être confrontées par des manifestations et des mouvements populaires.

Des taxes exceptionnelles doivent être ainsi mises en place sur les grandes fortunes, estime l’ancien ministre. Ces taxes auraient dû être mises en place dès la fin de la guerre civile, poursuit-il, ce qu’il ne fut pas le cas en raison de l’influence qu’ont ces personnes sur le système politique.

Les politiques monétaires erronées menées par la Banque du Liban et son gouverneur Riad Salamé ont conduit à la mise en place d’un chaos économique et de plusieurs taux de change entre monnaie locale et monnaies étrangères, accuse Georges Corm. Cette politique monétaire a assuré des revenus importants en terme de rente aux personnes disposant de sommes importantes et a fini par détruire la livre libanaise, poursuit-il.

George Corm accuse également la commission de contrôle bancaire d’avoir failli à sa tâche en permettant le transfert massif de fonds à l’étranger alors que le programme de subvention des produits de première nécessité est aujourd’hui menacé par la diminution des réserves monétaires.

Personne ne se soucie des fonds des déposants alors que les grands déposants ont pu faire transférer leurs dépôts à l’étranger, note l’ancien ministre, estimant que par exemple, les banques suisses pourraient être invitées à divulguer l’identité des personnes détentrices de ces sommes en cas de demande des autorités libanaises et théoriquement pouvoir être récupérées.

La vente des biens publics ou encore de l’or de la Banque du Liban en raison d’un état décrit comme pauvre, répondant ainsi aux propos du ministre sortant des finances qui avait dernièrement estimé, dans un volte-face par rapport au plan de sauvetage économique présenté par lui en avril dernier, que l’état pourrait être amené à assumer la responsabilité majeure des pertes économiques.

De nombreuses politiques économiques peuvent être ainsi adoptées, notamment la diminution des dépenses publiques de 22% à 14%, conclut-il, citant son expérience lors de son mandat.

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