Actualité locale
Le Liban est plongé dans une crise existentielle exacerbée par les récents affrontements armés avec Israël. Selon des rapports provenant de Al-Anba et de Al-Joumhouria, la frontière sud du Liban, habituellement sujette à des tensions, est devenue le théâtre d’opérations militaires israéliennes qui ciblent les positions présumées du Hezbollah. Des bombardements continus ont touché plusieurs régions, y compris la banlieue sud de Beyrouth, intensifiant la détresse des civils et provoquant des déplacements massifs. Les autorités libanaises estiment qu’environ un million de personnes ont été déplacées en raison des combats.
En réponse aux frappes, le Hezbollah a intensifié ses contre-attaques avec des tirs de roquettes visant des positions israéliennes, notamment dans le nord d’Israël. Le journal Al-Binaa rapporte que le groupe libanais a ciblé des bases militaires et des infrastructures stratégiques israéliennes, ce qui a entraîné des représailles israéliennes immédiates. Le général Naïm Kassem du Hezbollah a déclaré que le parti était prêt pour une confrontation militaire prolongée, une déclaration qui a soulevé des inquiétudes sur une escalade régionale plus large.
Sur le plan politique, les efforts pour élire un nouveau président de la République libanaise sont au point mort depuis près de deux ans. Al-Joumhouria indique que des pressions internationales, notamment de la part de la France et du Qatar, tentent de pousser à un accord sur un candidat consensuel. Cependant, l’absence de consensus entre les factions pro-Hezbollah et pro-occidentales paralyse le processus. Néanmoins, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a récemment déclaré que des pourparlers étaient en cours pour préparer une session parlementaire une fois les combats suspendus, espérant l’élection d’un président « non conflictuel ».
La situation économique continue également de se détériorer. Al-Akhbar souligne que la livre libanaise a atteint un nouveau plancher, aggravant la crise du coût de la vie pour les citoyens. En parallèle, le secteur bancaire, longtemps considéré comme un pilier de l’économie libanaise, est en pleine tourmente. Les restrictions sur les retraits bancaires et l’incapacité des banques à honorer les dépôts en dollars exacerbent la colère de la population, déjà épuisée par des années de crise économique et de corruption endémique.
Sur un autre front, les autorités libanaises tentent de coordonner les efforts de secours avec les agences internationales. Lors d’une réunion avec les représentants des Nations Unies, Mikati a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour intensifier l’aide humanitaire destinée aux déplacés. La situation humanitaire est en train de se dégrader rapidement, avec des besoins en eau, nourriture et abris devenus critiques, selon Al-Joumhouria. Le gouvernement a également renouvelé son appel à la création d’un pont aérien humanitaire pour briser le blocus israélien, proposition qui a reçu un soutien limité au sein de la communauté internationale.
Actualité régionale
La région du Moyen-Orient est plus que jamais au bord d’un conflit généralisé. Le raid iranien contre Israël, annoncé comme une riposte à l’assassinat de figures importantes du Hezbollah et du Hamas, marque un tournant majeur. Al-Anba rapporte que l’Iran a lancé une attaque massive de missiles balistiques contre des cibles israéliennes, notamment des bases militaires et des centres de renseignement. L’attaque a été saluée par les alliés de l’Iran, qui y voient une réponse « proportionnée » aux agressions israéliennes et une démonstration de la force de l’axe de la résistance.
L’Iran, par la voix de son président, Ebrahim Raïssi, a clairement averti que toute riposte israélienne entraînerait des représailles dévastatrices, comme le souligne Al-Binaa. L’escalade des tensions avec Israël a suscité des craintes de guerre totale dans la région, avec des répercussions possibles en Syrie, en Irak, et au Yémen. Selon Al-Akhbar, l’Iran et ses alliés prévoient de renforcer leur présence militaire dans plusieurs théâtres d’opération pour préparer une guerre prolongée.
De plus, les relations de plus en plus tendues entre l’Iran et les États-Unis soulèvent des questions quant à l’avenir des négociations sur le nucléaire iranien. Al-Anba rapporte que les pourparlers sont dans l’impasse, Washington exigeant que l’Iran cesse ses actions militaires en échange d’un assouplissement des sanctions. La situation pourrait s’aggraver, d’autant que les États-Unis continuent de soutenir militairement Israël tout en déployant davantage de forces dans la région pour protéger leurs intérêts stratégiques.
Le rôle des puissances régionales, telles que l’Arabie saoudite et le Qatar, devient également central. Riyad a jusqu’à présent maintenu une position relativement neutre, mais selon Al-Akhbar, des consultations sont en cours pour évaluer la réponse saoudienne à une éventuelle guerre régionale. Le Qatar, quant à lui, joue un rôle diplomatique actif, tentant de négocier une désescalade tout en appelant à une résolution politique au Liban et en Palestine.
Sur le front syrien, la guerre civile qui ravage le pays depuis plus d’une décennie reste une préoccupation majeure. Al-Anba rapporte que la situation humanitaire continue de se détériorer, avec des millions de Syriens déplacés à l’intérieur et à l’extérieur des frontières. La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par la possibilité que le conflit syrien ne se ravive avec une implication plus importante de l’Iran et de la Turquie, qui cherchent à défendre leurs intérêts stratégiques en Syrie. Les frappes israéliennes régulières contre des cibles iraniennes et du Hezbollah en Syrie aggravent ces craintes.
Actualité internationale
Sur le plan international, les tensions au Moyen-Orient inquiètent les grandes puissances mondiales, qui redoutent un élargissement du conflit. Al-Joumhouria souligne que les États-Unis, bien que déterminés à soutenir Israël, s’efforcent d’éviter une escalade trop rapide qui pourrait entraîner leur engagement direct dans une nouvelle guerre. Le président Joe Biden a réuni son conseil de sécurité pour examiner les options de soutien à Israël, tout en cherchant à éviter que la situation ne devienne incontrôlable. Le secrétaire d’État Antony Blinken a d’ailleurs affirmé que Washington était prêt à prendre des mesures supplémentaires pour garantir la sécurité d’Israël, tout en appelant à la retenue.
Les relations entre Washington et Moscou continuent également de se détériorer. Al-Binaa rapporte que la Russie a intensifié ses manœuvres militaires en réponse à ce qu’elle perçoit comme une ingérence occidentale accrue dans ses sphères d’influence, notamment en Syrie et en Ukraine. Des affrontements indirects entre forces russes et américaines en Syrie ne sont plus rares, augmentant la possibilité d’un conflit ouvert. Le Kremlin a récemment renforcé sa coopération avec l’Iran et la Syrie, augmentant ses livraisons d’armes à ces alliés en réponse aux sanctions occidentales.
Sur le plan économique, les marchés mondiaux ont réagi négativement à l’augmentation des tensions au Moyen-Orient. Selon Al-Anba, le prix du baril de pétrole a augmenté de 3 % à la suite de l’attaque iranienne contre Israël, entraînant une inquiétude généralisée quant à une possible perturbation de l’approvisionnement énergétique mondial. Cette hausse des prix exacerbe les pressions inflationnistes déjà présentes dans plusieurs économies, en particulier en Europe et aux États-Unis.
En Europe, le soutien aux efforts diplomatiques pour désamorcer les tensions est fort, bien que des divergences subsistent sur la manière de traiter le conflit israélo-palestinien. Al-Akhbar rapporte que la France, par exemple, cherche à renforcer son rôle de médiateur au Liban, tout en s’alignant sur les États-Unis pour garantir la sécurité d’Israël. Le président français Emmanuel Macron a réitéré son engagement envers la stabilité de la région tout en appelant à des pourparlers directs entre les parties en conflit pour éviter une guerre plus large.
En Asie, la Chine a exprimé ses préoccupations quant à l’impact du conflit sur la stabilité mondiale. Al-Anba indique que Pékin, tout en restant en dehors des tensions militaires directes, a intensifié ses efforts diplomatiques pour appeler à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et ses adversaires, soulignant les implications économiques négatives d’un conflit prolongé dans une région cruciale pour les routes commerciales et l’approvisionnement énergétique mondial.
Enfin, en Afrique, des observateurs signalent que l’instabilité au Moyen-Orient pourrait avoir des répercussions importantes sur les pays d’Afrique du Nord, où les flux migratoires et les tensions économiques risquent de s’aggraver. Al-Joumhouria rapporte que la Tunisie, par exemple, connaît déjà des tensions internes exacerbées par la crise économique et politique. Le gouvernement craint que la guerre au Moyen-Orient n’aggrave la situation en perturbant les approvisionnements en pétrole et en créant de nouvelles vagues de réfugiés.



