Le président du syndicat des distributeurs de carburant Fadi Abou Shakra a démenti toute information faisant état d’une levée du programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité, indique une dépêche de l’Agence Nationale d’Information.

Selon Fadi Abu Shakra, le premier ministre sortant Hassan Diab aurait ainsi refusé toute annulation du programme de subvention sans mise en place des fameuses cartes de rationnement actuellement sous étude par le gouvernement et le Parlement.

Il a également appelé les responsables politiques à former un gouvernement dès que possible et à stabiliser la parité du dollar face à la livre libanaise.

Cette information alors que les banques locales auraient informé cette semaine les importateurs d’essence, mais également les importateurs de médicaments, de la fin des procédures les ayant fait bénéficier des subventions à l’achat de carburant à la parité officielle de la Banque du Liban, soit à 1507 LL/USD.

Un programme de subvention dont les heures sont comptées alors que les réserves monétaires disponibles seraient sur le point d’être épuisées

Pour rappel, le programme de subvention pourrait s’achever fin avril pour les carburants et fin juin prochain pour les produits comme les médicaments ou encore la farine, selon une lettre du gouverneur de la banque du Liban, Riad Salamé, adressée au ministre des finances Ghazi Wazni, faute de réserves monétaires disponible pour continuer à le financer.

Le coût du programme était de 700 millions de dollars durant la période précédentes à la crise actuelle. Il est tombé à 500 millions de dollars actuellement, soit 6 milliards de dollars par an dont 3 milliards de dollars pour les carburants seulement. Des interrogations portent également sur la réalité des 16 milliards de dollars de réserves brutes de la Banque du Liban principalement constituées par les sommes disponibles par les 15% de réserves obligatoires sur les dépôts bancaires. 

La mise en place d’un programme de cartes prépayées serait cependant tributaire de l’approbation par le parlement puisqu’il s’agirait alors d’un prêt annuel pour un montant d’un milliard de dollar de la Banque du Liban contre 6 actuellement. Ce programme serait à destination de 800 000 familles maintenant.

En effet, plus de 65 % de la population se trouverait aujourd’hui vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 dollars par jour. Le taux d’inflation aurait même atteint 155 % au cours de l’année 2020, les prix de certains produits essentiels mais non subventionnés ayant même atteint une hausse de 400%, alors que la livre libanaise aurait perdu plus de 90% de sa valeur depuis octobre 2019. 

En mars dernier, le ministre sortant des finances Ghazi Wazni a, pour sa part, estimé qu’il s’agirait de réduire le nombre de produits subventionnés de 300 à 100 produits, de réduire les subventions accordées à l’achat de carburants et de médicaments et à instaurer une carte de rationnement en faveur de 800 000 familles, induisant une réduction annuelle de moitié les subventions actuelles qui passeraient de 6 à 3 milliards de dollars. 

La mise en place d’un programme de cartes prépayées serait cependant tributaire de l’approbation par le parlement.

La création de ce programme de filet de sauvetage visant à remplacer le programme de subvention a été adopté par le parlement libanais le 12 mars dernier et signé par le Président de la République le 8 avril avant d’être publié dans le journal officiel. 

Ce programme vise à mettre en place une carte de paiement prépayée qui serait ainsi remise aux foyers vulnérables à la crise économique. Elles recevraient ainsi 100 000 Livres par mois par personne environ durant un an, souhaitait la Banque du Liban alors que la Banque Mondiale avait indiqué exiger que ces sommes soient rendues disponibles au taux réel de la monnaie locale.

50% du programme de subvention aux carburants

Les carburants représentent à eux seuls, 50% du programme de subvention de la Banque du Liban a indiqué le ministre sortant de l’énergie. En dépit d’une augmentation du prix de l’essence plus de 50 % au Liban, un bidon d’essence coûte trois dollars environ alors qu’au Syrie, le même bidon coûterait entre 7 à 13 dollars, amenant à un trafic entre les 2 pays.

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