L’urgence de la transparence et le retour aux valeurs démocratiques

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” Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre.”

Au nom de cette justice qui nous protège mais qui s’acharne sur François Fillon, député de Paris, ancien 1er ministre et candidat à la présidentielle ayant obtenu 738 voix de parrainage et ayant gagné les primaires de la droite avec plus 4 millions de votants,

Au nom de cette justice et au passe-droit, l’urgence de la transparence s’impose par rapport à d’autres pratiques ou par rapport à ceux qui, comme lui, ont eu recours à l’emploi de leurs proches, une pratique courante et pas illégale.

Au nom de ces valeurs et le respect de la parole que certains utilisent et tentent d’abattre François Fillon à travers, l’urgence de la transparence s’impose aussi sur les autres candidats à la présidentielle en cette période d’élections à moins de 53 jours. Tous les candidats sont égaux  et devraient être égaux dans le traitement, selon les codes de notre société, nos mœurs démocratiques et notre façon à nous français de vivre les élections de notre pays.

Nous assistons aujourd’hui à l’assassinat d’un candidat fort, qui par le vote de ses électeurs a obtenu leur confiance sur son programme osé, solide et faisable…

Impossible n’est pas français si vous réagissez ! Cette France d’aujourd’hui va à la dérive. 

Si jusque là, nous citoyens, avons senti cette France qui change, cette tension qui monte, cette dérive dans notre quotidien, dans notre façon de vivre et de gérer nos fins de mois, nos emplois, notre course quotidienne à subvenir à nos besoins et ceux de notre famille et nos enfants, nos galères administratives entre autre, nos droits …, nous avions, jusque là garder confiance en nos lois et nos institutions, la démocratie de notre pays était jusque la notre unique rempart, la citoyenneté et l’appartenance à cette France démocratique est notre socle. La justice était la justice de nous tous et non pas des uns contre les autres !

Ce que nous vivons aujourd’hui avec l’acharnement médiatique sur l’un de nos candidats n’est qu’une violation à nos droits, nous citoyens sommes en mesure de faire nos choix de programme et nos choix pour ce qu’on voudrait que la France soit.

Nous sommes consternés par ce qui se passe et nous devons garder le recul nécessaire  encore la possibilité de choisir.

Qui de nous n’a pas subi une injustice ? Un mauvais jugement ?
Qui de nous ne s’est pas senti lésé, blessé, défavorisé, désavantagé, dépossédé, frustré ?
Qui de nous n’a pas subi du tort ou s’est senti mutilé d’un droit par des accusations portant préjudice ?
La liste en est longue et sur le plan personnel, ô combien parmi nous ont souffert…

Qui de nous n’a pas eu recours au passe-droit, minime soit-il ?
Qui de nous n’a pas espéré le meilleur et tenté sa chance pour être mieux placé ailleurs ?
Qui de nous n’a pas tapé aux portes des « amitiés » bien placées ?
Et combien d’autres parmi nous, se sentent desservis aussi par ces petits passe-droit que d’autres ont pu bien obtenir pour leurs membres de familles ou connaissances ?
Qui de nous sur le marché de l’emploi n’a pas tenté de se placer ou placer un proche à travers ses relations ?

Combien de fois, certains ont eu recours au privilège de leurs réseaux, «un piston pour placer un fiston» et combien de fois le fait de vouloir aider et pousser nos proches, à travers des relations qu’on connait, a du prendre la place d’un autre ?
Est-ce pour autant avons-nous porté atteinte à la morale et à nos valeurs ?

Est-ce pour autant avons-nous violé le droit de chacun ou d’autrui ? Est-ce pour autant nous devrions être jugés d’avoir détourné les démarches ? Est-ce pour autant qu’on est indigne de notre vie au quotidien ? Du bon travail qu’on a accompli ? Ou de la compétence qu’on a acquise ?

Au risque de choquer bon nombre de vous, je ne serai pas en train de m’interroger sur notre vie au quotidien à nous tous, si je n’ai pas jusque-là gardé confiance en nos institutions et nos lois. Et si je vous pose publiquement ces questions, que je partage avec vous par simple réflexion, c’est justement pour prendre conscience et essayer de comprendre la déception de ceux qui sa battent pour la «morale», la «justice», l’«équité» et le respect des droits de chacun de nous.

L’affaire qui nous tourmente au quotidien en cette période des élections présidentielles, n’est plus du tout question du fond, des programmes, des enjeux, des propositions, et des réformes,  dont nous avons besoin mais c’est ce massacre et cet assassinat politique, cette injustice que subit François Fillon en tant qu’élu d’une bonne majorité, d’une part, et d’autre part, ce « choc » qu’on pu vivre certains d’entre vous par rapport aux « valeurs » et à la « morale ». La présomption d’innocence rend inacceptable tout procès avant l’heure.

François Fillon a bâti un socle de propositions, sommes-nous en mesure de les ignorer ? C’est son programme qui doit rester au dessus de tout, comme seul guide. C’est le programme de tous les candidats qui devraient être au cœur de nos réflexions, nos décisions et choix.

François Fillon a-t-il bien violé « la morale », notre conception de cette morale ?
François Fillon a-t-il bien violé « les valeurs » de notre France, ces « valeurs » auxquelles nous serions attachés psychologiquement et quotidiennement ? François Fillon n’a-t-il pas respecté la loi qui lui autorisait d’avoir recours à l’emploi de ses membres de la famille ? Est-il le seul parmi les autres députés à y avoir recours ? Ce sont des faits qui remontent à loin. Pourquoi n’a-t-il fait pas l’objet d’une enquête bien avant sa réussite aux primaires ? N’a-t-il pas fait ses déclarations d’impôts en bonne et du forme ? Et quand il a été nommé Premier ministre, n’a-t-il pas eu un contrôle fiscal où tout a été bien net et déclaré ? Pourquoi en dépit de l’article et le décompte réalisé par Médiapart, à partir des déclarations d’intérêts des parlementaires, publié en février 2016, dans lequel il a été dit que l’Assemblée avait rémunéré 52 épouses, 28 fils et 32 filles de députés en 2014, personne n’avait réagi ? Le site précisait bien que la pratique n’est pas interdite.

Ce dont j’ai besoin de vous dire et de partager avec vous ce n’est pas la défense de François Fillon en tant que tel, il n’a pas besoin de moi.

Mon soucis c’est NOUS, nous tous peuple concerné par le maintien de notre démocratie, de notre liberté de choix ainsi que notre droit de savoir loin des rumeurs, du voyeurisme, c’est le besoin au retour du dialogue démocratique, justement en cette période d’acharnement sur la personne du candidat de la droite qui a arraché cette victoire après avoir sillonné la France 3 ans durant.

Ne sommes nous pas loin de cette France qui débat sur le fond des programmes ? Avons eu suffisamment le temps nécessaire de voir les candidats dialoguer entre eux autour de leurs projets, selon les règles de l’art et les droits médiatiques concernant leur temps à la parole et aux débats ?

Pourquoi vouloir abattre François Fillon quand d’autres candidats sont aussi impliqués par d’autres affaires beaucoup plus importantes que celle de l’emploi de la famille de Fillon ? Si les médias prennent aussi leur temps de viser Marine le Pen dans ses affaires, ils oublient de nous accorder un peu plus d’éclairage sur les casseroles que traînent aussi Emmanuel Macron…

Quant à Benoit Hamon, il n’est pas mieux loti. S’il n’a pas encore des mêlés avec la justice, son camp, sa famille politique, l’a déjà bannit, et pourtant il est le légitime porteur de programme de la gauche, car il a été élu démocratiquement, tout comme François Fillon, par des électeurs libres qui ont voté pour lui. Sauf que le lendemain de sa victoire, sa famille à lui, plutôt de l’entourer, s’est détachée de lui faisant le choix de Macron qui lui, a réussi à échapper aux primaires, celle de la droite ou de la gauche. Détourner le vote du peuple lors des primaires, était bien stratégique.

A quoi donc ont servi ces primaires, droite et gauche ? Le choix du peuple n’est-il pas le dernier recours dans ces élections à la présidentielle ? L’est-il encore ? Avons-nous encore cette liberté de vote et de choix selon nos convictions sans acharnement et sans surenchères ? Notre démocratie tient-elle encore ou sommes-nous condamnés à jamais à s’agenouiller face à de nouvelles pratiques de notre justice injuste ? Si la justice prend le dessus, pourquoi alors ne pas procéder à un jeu équitable entre tous les candidats ?

Que nous soyons pour ou contre François Fillon, que nous soyons de gauche ou de droite, que nous soyons pour l’un ou l’autre, revenons au débat et à l’essentiel, à la raison et ne laissons pas notre affectivité juge de notre désorientation.

Revenons aux programmes de chacun, l’homme élu sera celui qui mènera notre destinée durant 5 ans et nous souffrons déjà assez de cette France en Faillite.

Que ceux qui sont convaincus du bon déroulement des élections, puissent avec moi s’opposer à cet acharnement médiatique, cette chasse à l’homme, un homme choisit par des électeurs de son camp.

Je comprends que l’opposition soit contre, mais qu’elle le soit démocratiquement, car cette démocratie qui nous unit, qui nous protège est le seul héritage qu’on pourra léguer à nos enfants.

Cette réflexion démocratique, reste le socle de notre pensée, de notre richesse intellectuelle et notre façon d’être, une école en soi, la démocratie à la Française : un style de débat qui reflète la pensée du citoyen français. Ca fait partie aussi de notre héritage et de notre quotidien. Cet appel au retour démocratique fait aussi partie intégrante de cette « Morale » et ces « Valeurs » qui par lesquelles on essaye d’assassiner un homme fort présidentiable, porteur d’un projet solide.

Que ceux qui tiennent encore à une France debout, qu’ils se mettent debout face à cette dérive ! Ne laissons pas le déchaînement médiatique, ce genre de terrorisme, nous abattre ou orienter nos choix libres. Il n’y a pas que les armes ou les haches qui tuent… La plume et la voix de certains sont beaucoup plus dangereuses et la plume et la voix de certains d’autres restent un espoir de vie et de liberté de penser…

La première victime de tout ce qui nous arrive, c’est notre démocratie. Nous sommes à un tournant de notre histoire. Et c’est à nous citoyens, peuple de France, que ce choix nous incombe. Droite ou gauche, nous sommes avant tout Français, cette élection présidentielle nous appartient aussi.

Mettons nous en marche, debout, avant que nous nous mettions, forcés, à genoux.

Je suis autant touchée de voir Benoit Hamon, le candidat de la gauche, marginalisé.
Je suis autant affectée de voir le candidat de la droite souillée, humiliée d’autant que les coups leurs viennent en interne, de leurs propres familles, gauche et droite.

Etre Président de la France, a toujours été le choix du peuple, un choix que nos institutions avaient jusqu’à présent protégé, mais aujourd’hui les choses sont autres qu’hier…

Vous défenseurs des « Valeurs », défendez avant tout ces valeurs françaises, qui sans une réelle démocratie, aucune de nos valeurs ne survivra…

JCSM

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

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