Le 18 octobre 2024, l’assassinat de Yahya Sinwar, le leader du Hamas, a dominé la presse israélienne. Les journaux Maariv, Haaretz, Jerusalem Post, Yedioth Ahronoth, et Ynet ont exploré cet événement sous divers angles, en analysant ses répercussions sur Gaza, Israël, le Liban, ainsi que sur les plans diplomatique, économique et international.
1. Gaza : Une désorganisation inévitable pour le Hamas
Maariv a rapporté que l’élimination de Sinwar représente un coup dévastateur pour le Hamas. Sinwar, architecte des attaques du 7 octobre contre Israël, avait joué un rôle crucial dans la planification et l’exécution de ces attaques, qui ont causé la mort de plus de 1 200 Israéliens. Sa mort a été décrite comme un coup majeur porté à la structure de commandement du Hamas, surtout dans un moment critique du conflit. Selon Haaretz, bien que la perte de Sinwar pourrait temporairement désorganiser les opérations militaires du Hamas, son frère Muhammad Sinwar, qui a la réputation d’être tout aussi impitoyable, pourrait rapidement prendre la tête de l’organisation. Cette transition pourrait cependant entraîner des luttes de pouvoir internes et une baisse temporaire de l’efficacité militaire du Hamas.
Ynet a ajouté que Sinwar se cachait dans un complexe de tunnels sous Rafah, où il a été tué par des forces israéliennes. Les tests ADN ont été utilisés pour confirmer son identité après que les troupes israéliennes ont récupéré plusieurs corps. Cette opération s’inscrit dans la stratégie israélienne visant à démanteler l’infrastructure souterraine du Hamas, qui est essentielle à ses opérations militaires.
2. Israël : Une victoire stratégique majeure
En Israël, la mort de Sinwar a été perçue comme un succès militaire crucial. Maariv a rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié cette opération de « tournant décisif » dans la lutte contre le Hamas. Cet événement a renforcé la confiance du public israélien dans la capacité de l’armée à affaiblir le Hamas. Cependant, Haaretz a noté que la mort de Sinwar pourrait provoquer une réaction violente du Hamas, qui pourrait chercher à venger son leader par des tirs de roquettes ou d’autres attaques contre Israël.
Le Jerusalem Post a mis en lumière les implications stratégiques de cet assassinat, soulignant que Sinwar était l’un des chefs les plus recherchés du Hamas depuis des années. Sa mort constitue une grande victoire pour l’armée israélienne, qui cherchait à éliminer cette figure clé depuis longtemps. Cependant, il reste à voir si cette opération affaiblira de manière significative la capacité opérationnelle du Hamas ou si cela conduira à une intensification du conflit.
Yedioth Ahronoth a ajouté que cet assassinat a renforcé le moral des troupes israéliennes, tout en soulevant des questions sur la suite des opérations militaires à Gaza. Certains analystes craignent qu’un vide de pouvoir au sein du Hamas ne conduise à une multiplication des factions radicales, rendant plus difficile la conclusion d’un accord de paix.
3. Liban : Des tensions croissantes avec le Hezbollah
Les tensions avec le Hezbollah au Liban se sont accentuées à la suite de la mort de Sinwar. Maariv a rapporté que le Hezbollah, un allié du Hamas, a intensifié ses attaques contre Israël en signe de solidarité avec Gaza. Plusieurs roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban, augmentant le risque d’une escalade du conflit dans cette région.
Le Jerusalem Post a confirmé que l’armée israélienne avait renforcé sa présence dans le nord pour se préparer à une possible intensification des combats avec le Hezbollah. Le Hezbollah pourrait, selon les analystes, tenter de profiter de la situation à Gaza pour ouvrir un deuxième front, compliquant ainsi la stratégie militaire israélienne. Le journal a également évoqué les préparations d’Israël pour une offensive plus large contre le Hezbollah si les hostilités se poursuivent.
Yedioth Ahronoth a souligné que le Hezbollah pourrait également chercher à exploiter la situation pour renforcer sa propre influence dans la région. L’implication croissante du Hezbollah dans le conflit pourrait transformer ce qui était jusqu’ici un conflit localisé entre Israël et le Hamas en une guerre régionale plus large, impliquant des acteurs comme l’Iran et la Syrie.
4. Politique interne : Un débat sur la stratégie à adopter
En Israël, la mort de Sinwar a relancé le débat sur la meilleure stratégie à adopter pour résoudre le conflit avec le Hamas. Maariv a rapporté que plusieurs membres de la coalition au pouvoir plaident pour une intensification des frappes aériennes et pour une invasion terrestre à grande échelle visant à anéantir complètement le Hamas. Ils estiment que la disparition de Sinwar offre une opportunité unique de porter un coup fatal à l’organisation.
Cependant, Haaretz a fait état de divisions au sein du gouvernement israélien, certaines voix appelant à la prudence. Certains responsables politiques estiment que cette élimination pourrait offrir une opportunité pour entamer des négociations avec le Hamas autour de la libération des otages encore détenus à Gaza. D’autres avertissent qu’une invasion terrestre pourrait entraîner de lourdes pertes du côté israélien et prolonger indéfiniment le conflit.
Yedioth Ahronoth a rapporté que les familles des otages sont prises dans cette incertitude. Alors que beaucoup expriment leur soulagement à l’idée que l’un des principaux responsables des attaques d’octobre a été éliminé, d’autres craignent que la mort de Sinwar ne complique les efforts diplomatiques visant à assurer la libération de leurs proches.
5. Diplomatie : Des perspectives incertaines
Sur la scène diplomatique, la mort de Sinwar a provoqué des réactions mitigées. Haaretz a souligné que les États-Unis et plusieurs pays européens ont exprimé leur soutien à Israël, tout en appelant à la protection des civils palestiniens et à une désescalade des violences. De leur côté, des pays comme l’Iran ont vivement condamné cet assassinat et ont promis de continuer à soutenir la résistance palestinienne.
Le Jerusalem Post a noté que la disparition de Sinwar pourrait compliquer les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza. Bien que des efforts diplomatiques aient été faits pour obtenir la libération des otages, la mort de Sinwar a laissé un vide dans les négociations, compliquant la tâche des médiateurs internationaux.
Ynet a ajouté que des discussions sont en cours entre Israël, le Qatar et l’Égypte pour tenter de parvenir à un accord qui pourrait mettre fin aux combats et assurer la libération des otages. Cependant, la situation reste fragile, et tout dépendra de la manière dont les dirigeants restants du Hamas choisiront de réagir à la mort de leur leader.
6. Économie : Un conflit prolongé et coûteux
Le conflit en cours, exacerbé par la mort de Sinwar, a également des répercussions économiques importantes. Maariv a rapporté que l’économie israélienne est gravement affectée par le conflit, en particulier dans les régions proches de Gaza, où l’activité économique est paralysée par les attaques constantes. Le tourisme, l’agriculture et les petites entreprises locales souffrent énormément des interruptions continues causées par les tirs de roquettes.
Haaretz a souligné que la situation économique à Gaza est encore plus catastrophique. Les infrastructures civiles ont été gravement endommagées par les frappes israéliennes, et la population fait face à des pénuries massives de nourriture, d’eau et de médicaments. La reconstruction de Gaza après la fin du conflit pourrait prendre des années, voire des décennies, et nécessiter une aide internationale substantielle.
Yedioth Ahronoth a ajouté que, bien que plusieurs pays, notamment le Qatar, aient promis de financer la reconstruction de Gaza, les obstacles politiques et logistiques restent immenses. Le blocus israélien, les tensions internes au Hamas et l’absence d’une véritable infrastructure gouvernementale à Gaza compliquent encore davantage la mise en œuvre de ces projets.
7. Réactions internationales : Soutien et condamnations
Enfin, la mort de Sinwar a suscité des réactions diverses à l’international. Ynet a rapporté que les États-Unis et plusieurs pays européens ont salué cet assassinat comme un pas en avant dans la lutte contre le terrorisme. Le président américain Joe Biden a déclaré que la mort de Sinwar était une bonne nouvelle pour la sécurité d’Israël et du monde.
Cependant, des pays comme l’Iran et des groupes comme le Hezbollah ont vivement critiqué cet assassinat. Selon Jerusalem Post, l’Iran a promis d’intensifier son soutien au Hamas et à d’autres groupes militants de la région, tandis que le Hezbollah a averti qu’il pourrait intensifier ses attaques contre Israël en réponse à la mort de Sinwar.
Haaretz a également mentionné que l’ONU a exprimé des inquiétudes quant à l’aggravation de la situation humanitaire à Gaza.