Bras de Fer

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Le ministre des télécoms Charbel Nahhas, crédit Dalati & Nohra

Comme on le sait tous, le bras de fer entre le Ministre Nahhas et la compagnie Ogero, s’est poursuivie cette semaine avec l’implication surprise du ministre de l’Intérieur, des FSI, de l’armée libanaise et même de la présidence de la république.

Un petit récapitulatif s’impose: le sujet de la dispute étant du matériel d’origine chinoise, offert au Liban durant les années Saniora, avec pour objectif initial de permettre le déploiement d’un 3ème réseau GSM directement managé par le ministère des télécommunications.

Le problème initial est que les équipements ont installé, ils étaient opérationnels et servaient à un réseau « Ogero 415″ (MIC 3), sans que l’on sache quels sont « ses clients » et dans quels buts ou objectifs, sans autorisation officielle du Conseil des Ministres quant aux fréquences utilisées à ce que je sache, bref, un réseau opérationnel en toute illégalité.

Le commandant des FSI, contacté par Ogero pour « garder le matériel et empêcher qu’il ne tombe dans des mains privées », sans vote du Conseil des Ministres. Ce geste fort honorable oublie que même si cet équipement tombait dans les mains des 2 autres sociétés de télécommunication, elles ne s’occupent que de gérer des réseaux dont l’état est propriétaire. Chaque mois, l’état verse environ 8 millions de dollars à titre de maintenant ces réseaux MIC1 (Cellis avant et Alfa aujourd’hui) et MIC2 (LibanCell puis MTV Touch)

Le ministre de l’Intérieur Ziad Baroud, crédit Dalati & Nohra

Pire encore, ce geste des FSI s’est fait à contre courant des ordres donnés par son ministre de tutelle. Cela démontre aujourd’hui qu’un responsable politique, ici un ministre, a beaucoup moins de pouvoir que ses sous-fifres. Cela n’était pas sans me rappeler une conférence de Georges Corm, alors ministre des finances, déclarer qu’en tant que ministre des finances, il n’avait pas le droit de demander l’identité et les sommes dûes aux créanciers du Pays des Cèdres. Le système politique libanais n’existe donc pas, l’exécutif réel se trouvant au niveau de fonctionnaires, sous-fifres, irresponsables dans le sens ou ils ne sont pas tenus d’obéir à leur ministre de tutelle.

L’épilogue de l’affaire, il semblerait qu’aujourd’hui l’armée libanaise a pris possession du bâtiment ou est stocké ce matériel et que le président de la république ait appelé Rifi à faire face aux conséquences de ses actes, la question demeurant est de savoir si Ziad Baroud va revenir sur sa décision.

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